Un siècle durant, l’histoire de la chambre 27 de l’Hotel Singapura, de ses occupants et de sa femme de chambre qui y travailla jusqu'à son dernier jour.
Vendu comme un drame érotique, le nouvel Eric Khoo est en fait un film à sketches aux segments où le curseur est poussé davantage à son apogée sur la forme que dans l'écriture qui manque un brin de la subtilité habituelle de Khoo, avec une vision de la déshumanisation de la sexualité et des sentiments et un fantôme d'un musicien qui revient hanter les lieux après une overdose en fil rouge. Se côtoient ainsi une scène d'adieu entre deux hommes à la James Ivory dans un noir et blanc incandescent, puis une sorte de délire SM entre l'Almodovar movida et Takashi Miike, un segment plus cul, un autre plus dans la tragédie amère. La variation des registres de l'omnibus est rarement pleinement satisfaisante sur la constance et celui-ci ne fait pas exception, avec cette chambre comme lieu de plaisir et de souffrance, revenue à un état de ruine et d'abandon, même s'il se dégage une beauté d'ensemble dans le nouveau pari de ce cinéaste insaisissable qui ne se repose jamais sur ses lauriers d'une formule à succès en alternant à chaque film les genres.
4/6