Raymond Depardon part à la rencontre des Français pour les écouter parler. De Charleville-Mézières à Nice, de Sète à Cherbourg, il invite des gens rencontrés dans la rue à poursuivre leur conversation devant nous, sans contraintes en toute liberté.
Depardon avait prévu de partir au Tchad tourner son prochain film avant de revenir sur sa décision suite aux attentats de Charlie Hebdo pour tourner celui-ci, à l'aide d'une caravane sillonnant des villes françaises de taille moyenne où viennent parler des couples de personnes passant dans les parages, amis ou famille, afin de filmer le vivre ensemble. Malheureusement, au final, ce recueil de paroles reste assez nébuleux dans ce qu'il dit de l'époque, se raccrochant plus à des épopées intimes ordinaires en caméra fixe autour d'une table sans réel liant (si ce n'est peut-être les deux derniers à Villeneuve-saint-Georges où se succèdent le vague à l'âme de deux vieilles racistes avec un couple de blacks amoureux) comme un exemple de cinéma vérité simpliste et peu inspiré évacuant le politique au profit d'un genre de banalité familière qui ne peut se raccrocher ni à un réel sujet ni à un exercice de montage. Sans doute son film le plus décevant.
3/6