Attention, ci-dessous le synopsis wikipedia qui donne le moins envie au monde:
l’histoire d’une famille cambodgienne qui essaye de cultiver du riz. Le père, Yong Poeuv, a peur que le lopin familial s’appauvrisse et qu’il ne puisse pas faire une récolte suffisante pour subvenir aux besoins de son foyer.
Derriere ce plot un peu trivial que j'ai volontairement raccourci pour ne pas trop en devoiler se cache pourtant un film intense, dramatique et aux frontieres du mystique.
Pour ces gens de la riziere le riz est au centre de toutes les questions. C'est lui qui les fait vivre, c'est en fonction de lui que l'on fait des enfants ou non, une mauvaise recolte peut decimer leur famille, une blessure qui nous empeche de travailler et c'est la catstrophe.
Il devient de facto un objet de culte. On le celebre, on prie pour lui, il semble se venger aussi, notamment dans cette incroyable scene d'invasion de crabes qui viennent detruire les plantations. Je pense que Rithy Panh arrive a nous faire sentir a merveille le poids de ce riz chez les gens qui le cultivent et c'est aussi pour cela que la folie de la mere est aussi bien amenee dans le film. Comme pour les personnages on s'y resoud, elle s'installe progressivement avant de l'emporter completement dans des moments de violence incontroles, comme si c'etait une fatalite.
Hormis pendant les quelques premieres minutes (voir seulement le premier tres joli plan d'introduction) il n'y a pas de repos contemplatif dans le film, mais une mise sous tension permanente ou la survie de la famille tient pratiquement sur un fil et ou le moindre evenement peut la faire basculer. Sans violence apparente (Meme si elle est rappellee dans quelques flashbacks et je suppose que le propos du film est egalement de symboliser la violence du regime en montrant les conditions de vie dans lequel il place son peuple), mais juste par la necessite la plus basique de ne pas mourrir affame, et l'interet du film est justement de montrer comment ses personnages reagissent nerveusement dans un contexte aussi opressant.
5/6