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Deadpool (Tim Miller, 2016)
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Auteur:  Tetsuo [ 19 Fév 2016, 21:07 ]
Sujet du message:  Re: Deadpool (Tim Miller, 2016)

Castorp a écrit:
Quasiment tous les dialogues sont balancés en medium close up.


OH MON DIEUX! MAIS ALORS CE FILM EST VRAIMENT NUL EN FAIT!

Sérieux, pas toi Castorp...

Auteur:  Castorp [ 19 Fév 2016, 21:09 ]
Sujet du message:  Re: Deadpool (Tim Miller, 2016)

Tetsuo a écrit:
OH MON DIEUX! MAIS ALORS CE FILM EST VRAIMENT NUL EN FAIT!


Nul non, mais ça explique peut-être pourquoi je trouvais la réa tellement plate lors du visionnage. Ca pète dans tous les sens, mais ça manque paradoxalement de mouvement et de vie dès que ça parle.

Auteur:  Cantal [ 19 Fév 2016, 21:20 ]
Sujet du message:  Re: Deadpool (Tim Miller, 2016)

Ozu ne filme pratiquement qu'en plan poitrine...c'est pas vraiment un argument

Surtout que je crois me souvenir qu'il y a dans Avengers beaucoup de mouvement et de constant changement de plan dans les scènes de dialogues (un peu en mode random d'ailleurs)

Auteur:  Castorp [ 19 Fév 2016, 21:26 ]
Sujet du message:  Re: Deadpool (Tim Miller, 2016)

Cantal a écrit:
Surtout que je crois me souvenir qu'il y a dans Avengers beaucoup de mouvement et de constant changement de plan dans les scènes de dialogues (un peu en mode random d'ailleurs)


Sauf qu'Ozu joue sur la profondeur de champ, sur les compositions : ses plans poitrine racontent quelque chose. Chez Whedon, c'est du champ/contrechamp avec un arrière-plan constamment flouté.

Quant aux mouvements de caméra lors des dialogues, il sont complètement aléatoires, histoire de dynamiser tout ça en évitant d'être statique.

Auteur:  Erik Vonk [ 19 Fév 2016, 21:34 ]
Sujet du message:  Re: Deadpool (Tim Miller, 2016)

Castorp a écrit:
Ca pète dans tous les sens, mais ça manque paradoxalement de mouvement et de vie dès que ça parle.


C'est pas mal mon feeling pour tous les Marvel depuis la sortie du premier Avengers. À partir de là, il est comme apparu un soucis de rendre tout ça standard à la façon Whedon (il est pas mal pour les dialogues et la direction d'acteur, mais très peu doué pour donner de l'énergie et de la saveur, encore moins de la force dramatique. Tout est au même niveau, plat. C'est d'ailleurs ce qui plombait Firefly, malgré les joutes verbales rigolotes), alors qu'avant Avengers, il y avait Branagh, Raimi, pour insuffler un peu vie entre les personnages, donner de la chair. C'était plus fiévreux. Maintenant, les ressorts entre les persos sont uniquement comiques (tempérés par des enjeux dramatiquement plats dont on se fout), comme dans n'importe quelle sitcom qui passe le temps (Seinfeld, Friends, name it).

Auteur:  Tetsuo [ 20 Fév 2016, 01:19 ]
Sujet du message:  Re: Deadpool (Tim Miller, 2016)

Erik Vonk a écrit:
comme dans n'importe quelle sitcom qui passe le temps (Seinfeld, Friends, name it).


Qui sont d'ailleurs totalement les héritières de Hawks et Lubitsch. Pour moi Avengers tient un peu de ça aussi.

Auteur:  Tetsuo [ 20 Fév 2016, 01:21 ]
Sujet du message:  Re: Deadpool (Tim Miller, 2016)

Castorp a écrit:
Ca pète dans tous les sens, mais ça manque paradoxalement de mouvement et de vie dès que ça parle.


Je suis pas totalement d'accord, même si je pense que tu parles surtout d'une forme d'académisme du cinéma hollywoodien qu'on retrouve dans 99.99% des blockbusters ou autres.

Auteur:  Tetsuo [ 20 Fév 2016, 01:23 ]
Sujet du message:  Re: Deadpool (Tim Miller, 2016)

Castorp a écrit:
Sauf qu'Ozu joue sur la profondeur de champ, sur les compositions : ses plans poitrine racontent quelque chose.


Mouais, c'est un peu schématique ça.

Citation:
Chez Whedon, c'est du champ/contrechamp avec un arrière-plan constamment flouté.


Ce qui ne veut pas dire qu'il ne raconte rien.

Auteur:  Tetsuo [ 20 Fév 2016, 01:24 ]
Sujet du message:  Re: Deadpool (Tim Miller, 2016)

Parler d'Ozu dans le topic Deadpool, c'est fort les mecs !

Auteur:  Erik Vonk [ 20 Fév 2016, 05:14 ]
Sujet du message:  Re: Deadpool (Tim Miller, 2016)

Tetsuo a écrit:
Qui sont d'ailleurs totalement les héritières de Hawks et Lubitsch. Pour moi Avengers tient un peu de ça aussi.


Peut-être bien en effet. Mais dans Rio Bravo ou El Dorado, Hawks prenait son temps. Il y avait de longues scènes où les persos se posaient, jouait de la guitare, interagissaient. Il n'y avait pas cette peur d'ennuyer. Alors que Avengers a souvent peur du vide. C'est un feu roulant de répliques, ça ne se pose jamais. Pour le type de spectateur que je représente (le vieux irritable), ça ne passe jamais, et ça devient vite blasant. ;-) Le côté verbo-moteur de Robert Downey Jr et son assurance de faire mouche à tous les coups me tombe sur le système je crois.

Bon, Castorp a parlé d'Ozu, on pourrait parler du côté brechtien de Deadpool. Il y a une tentative ici de renouveler la façon dont le super-héros s'exprime j'ai l'impression. Bien hâte de le voir pour cette raison.

Auteur:  Le Cow-boy [ 20 Fév 2016, 06:52 ]
Sujet du message:  Re: Deadpool (Tim Miller, 2016)

Ah ben voilà ! C'est bon Tom, on t'a reconnu, tu t'es grillé.

Auteur:  Erik Vonk [ 20 Fév 2016, 08:05 ]
Sujet du message:  Re: Deadpool (Tim Miller, 2016)

:lol: "Tom come back home"?

Désolé de te décevoir. Il semble manquer a bien du monde ce Tom en tout cas.

Il kiffait Brecht?

Pour ma part, c'était un gag. Je ne vois pas comment on peut mêler Brecht et Deadpool dans la même phrase sans éviter le ridicule, alors même que l'idée de laisser un personnage s'exprimer à l'auditoire est sacrément trop évidente pour être l'invention d'une seule personne. Désolé Brecht. C'est à la portée.

#namedrop

Auteur:  Tetsuo [ 20 Fév 2016, 11:26 ]
Sujet du message:  Re: Deadpool (Tim Miller, 2016)

Erik Vonk a écrit:
Tetsuo a écrit:
Qui sont d'ailleurs totalement les héritières de Hawks et Lubitsch. Pour moi Avengers tient un peu de ça aussi.


Peut-être bien en effet. Mais dans Rio Bravo ou El Dorado, Hawks prenait son temps. Il y avait de longues scènes où les persos se posaient, jouait de la guitare, interagissaient. Il n'y avait pas cette peur d'ennuyer. Alors que Avengers a souvent peur du vide. C'est un feu roulant de répliques, ça ne se pose jamais. Pour le type de spectateur que je représente (le vieux irritable), ça ne passe jamais, et ça devient vite blasant. ;-) Le côté verbo-moteur de Robert Downey Jr et son assurance de faire mouche à tous les coups me tombe sur le système je crois.


Je parle plutôt du Hawks de His Girl Friday et Bringing up Baby, qui sont totalement des films qui ont peur du vide. Peur du vide qui était d'ailleurs l'un des moteurs du cinéma de Lubitsch. Et puisque tu parles de Downey Jr, la peur du vide est exactement ce qui caractérise l'angoisse de son personnage, qui va se matérialiser dans son passage dans le trou dimensionnel qui le propulse dans le vide le plus total (cf. son état par la suite dans Iron Man 3). C'est un perso bien plus complexe que ça (contrairement, à mon avis, à Deadpool qui est une vraie machine à vanne).

Auteur:  Castorp [ 20 Fév 2016, 13:31 ]
Sujet du message:  Re: Deadpool (Tim Miller, 2016)

Tetsuo a écrit:
Mouais, c'est un peu schématique ça.


Oui, bien sûr, mais je vais pas résumer le cinéma d'Ozu en une ligne.
Quoi qu'il en soit, chez Ozu, la forme raconte toujours quelque chose, elle est indissociable du fond. Whedon (comme la plupart des cinéastes modernes) illustre d'abord un scénario. Ca donne plan d'ensemble + une succession de champs/contrechamps en plan poitrine. Ca n'en fait pas un mauvais film, bien sûr, mais c'est vraiment sans personnalité.

Tetsuo a écrit:

Ce qui ne veut pas dire qu'il ne raconte rien.


Non, mais c'est de l'illustration.

Tetsuo a écrit:
Et puisque tu parles de Downey Jr, la peur du vide est exactement ce qui caractérise l'angoisse de son personnage, qui va se matérialiser dans son passage dans le trou dimensionnel qui le propulse dans le vide le plus total (cf. son état par la suite dans Iron Man 3). C'est un perso bien plus complexe que ça


Autant je trouvais Ironman assez complexe et torturé dans le premier film, autant par la suite, ça fait vraiment formule.
Et dans Avengers, toutes les pistes intéressantes introduites par Whedon sont résolues en un coup de cuiller à pot, comme par magie (c'est encore plus flagrant pour le perso de Hulk).

Auteur:  Tetsuo [ 20 Fév 2016, 14:59 ]
Sujet du message:  Re: Deadpool (Tim Miller, 2016)

Castorp a écrit:
Quoi qu'il en soit, chez Ozu, la forme raconte toujours quelque chose, elle est indissociable du fond.


Je formulerais pas ça comme ça personnellement. De manière générale, parler de forme et de fond me semble une approche vaine et limitée, ça ne produit rien de très pertinent.
Mais je suis évidemment d'accord pour dire que Ozu n'a pas recours à un mode de filmage automatisé qui ne met pas en valeur ce qu'il veut montrer.

Citation:
Whedon (comme la plupart des cinéastes modernes) illustre d'abord un scénario. Ca donne plan d'ensemble + une succession de champs/contrechamps en plan poitrine. Ca n'en fait pas un mauvais film, bien sûr, mais c'est vraiment sans personnalité.


Oui, bien sûr. Mais j'ai envie de te dire que j'en attends pas tellement plus d'un blockbuster des années 2010. Quand un semblant de personnalité (j'emploierais plutôt le mot "singularité" d'ailleurs) s'en dégage, comme dans, disons, Interstellar, pour moi ça tient plus du miracle.
Mais de toute façon, le projet de Marvel n'est pas de permettre à des auteurs de s'exprimer mais plutôt de faire exister leur univers dans un grand tout avec une certaine cohérence, ce qui passe nécessairement par un formalisme un peu terre à terre (c'est pour ça qu'ils virent des mecs comme Edgar Wright). C'est un film Marvel réalisé PAR Whedon, pas un film DE Whedon, quoi. On est plus sur le mode des séries TV. C'est assez inédit et moi je trouve ça plutôt excitant cette comédie humaine XXL, même si on perd un peu sur le plan cinématographique et que tous les films ne sont pas réussis et sont impersonnels. Mais dans l'ensemble, je préfère ça aux Blockbusters "d'auteur" (qui s'emploient plus a créer artificiellement de la personnalité qu'à véritablement raconter quelque chose).

Citation:
Tetsuo a écrit:
Ce qui ne veut pas dire qu'il ne raconte rien.


Non, mais c'est de l'illustration.


Comme en BD. Mais j'ai tendance à penser que l'incarnation dans le cinéma américain passe par autre chose que la réalisation, les comédiens par exemple. Ou même l'écriture.

Citation:
Tetsuo a écrit:
Et puisque tu parles de Downey Jr, la peur du vide est exactement ce qui caractérise l'angoisse de son personnage, qui va se matérialiser dans son passage dans le trou dimensionnel qui le propulse dans le vide le plus total (cf. son état par la suite dans Iron Man 3). C'est un perso bien plus complexe que ça


Autant je trouvais Ironman assez complexe et torturé dans le premier film, autant par la suite, ça fait vraiment formule.


Le 3 pousse quand même assez loin le perso dans ses retranchements. Je suis curieux de voir la suite même si je pense qu'on en a fait le tour, là.

Citation:
Et dans Avengers, toutes les pistes intéressantes introduites par Whedon sont résolues en un coup de cuiller à pot, comme par magie (c'est encore plus flagrant pour le perso de Hulk).


Ça je suis pas trop d'accord, on voit bien d'ailleurs avec le 2 que pas grand chose n'est résolu. Qu'il faut tout recommencer.

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