C'est admirable en tous points, tant par la variété de ce que le film nous raconte (tantôt chambara, tantôt fable sociale, tantôt romance, tantôt comédie, tantôt film noir) que par la beauté formelle absolument éblouissante de l'ensemble.
Gosha montre aussi joliment à un Branagh ce que c'est qu'un plan oblique réussi, qu'il utilise pour illustrer un déséquilibre dans le cadre, l'image retournant à la normale lorsque la composition retrouve son centre (dit comme ça, ça peut paraître basique, mais ça donne un poids conséquent à l'action, surtout que le réalisateur n'en abuse pas).
Le film est aussi un très beau travail sur les rapports entre les classes : des paysans pris entre un désir d'un futur meilleur et la peur d'être écrasés, et des nobles qui font tout pour maintenir leur rang, quitte à écraser les faibles sous leur botte. Mais Gosha n'oublie pas de cultiver l'ambiguité : superbe scène où un mercenaire engagé pour assassiner un paysan est pris d'un doute avant de porter le coup de grâce, puis présente ses excuses au cadavre.
La fin, assez désespérée, est superbe.
6/6