De McKellar, je gardais un beau souvenir du très élégant Last Night, film de fin du monde minimaliste assez réussi.
Et ce The Grand Seduction commence vraiment très joliment : une escouade de pêcheurs de morues, qui, à la lueur de leurs lanternes lancent leur barque à l'eau au petit matin. C'est élégant, la photo est très classe (même si un peu lisse), et on sent que Mckellar essaie de faire autre chose qu'un bête feel good movie des années 2000.
Le pitch est chouette (c'est un remake) : un village canadien qui a tout perdu suite à la surpêche de la morue dans les années 70 tente le tout pour le tout pour attirer un docteur dont la présence permettra l'ouverture d'une usine.
Au-delà du cahier charge de comédie auquel on n'échappe pas, évidemment, il y a quelque chose qui se construit grâce à la façon qu'a McKellar de filmer les corps lourds de ces canadiens obèses, au chômage, accros au hockey ; c'est cette très belle scène où Gleeson suit sa femme jusqu'à la ville pour la serrer dans ses bras, ou encore ce cabinet de médecine qui se remplit de patients n'ayant pas vu un docteur depuis des années.
Et si le scénario se révèle assez quelconque, avec ses gags un peu patauds et son final en bois, McKellar parvient a en faire quelque chose de doux amer, qui transforme les victoires en une compromission certes nécessaire mais lourde de conséquences.
4/6