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Un Français (Diastème - 2015)
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Auteur:  DPSR [ 11 Juin 2015, 09:23 ]
Sujet du message:  Un Français (Diastème - 2015)

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Avec ses copains, Braguette, Grand-Guy et Marvin, Marco cogne les Arabes et colle les affiches de l’extrême droite. Jusqu’au moment où il sent que, malgré lui, toute cette haine l’abandonne. Mais comment se débarrasser de la violence, de la colère et de la bêtise qu’on a en soi ? C’est le parcours d’un salaud qui va tenter de devenir quelqu’un de bien.

Après une chronique estivale assez insignifiante, Diastème revient avec un projet plus ambitieux et casse-gueule en s'intéressant au cheminement personnel d'un skinhead dans une France rongée par les extrêmes et de plus en plus vampirisée par des hystériques de souches et des intégristes de tout bord. Son approche nuancée, loin des tics manichéistes de Guediguian dès qu'il s'agit de racisme ou du revirement spectaculaire d'American History X, est la meilleure réponse à ceux qui tentent de nuire au film sans se donner la peine de le voir: Les skinheads se font finalement autant attaquer et amocher que l'inverse, ce qui prouve l'engrenage sans fin de l'ultra-violence. Après, le problème de Diastème, c'est qu'il retombe parfois dans les travers du film français. S'il a pris plus d'assurance en mise en scène, il se repose plus sur les ellipses que sur un personnage principal qui bénéficie certes du charisme d'Alban Lenoir (excellemment épaulés par Samuel Jouy en faf frontiste ou Paul Hamy en psychopathe en pleine dégénérescence) mais qui reste presque mutique, et dont les ellipses et les flashs télévisés servent de marqueurs un brin bâclés à son revirement idéologique qui se voudrait subtil (le personnage refuse de tourner complètement à son passé, condamné à la solitude) mais qui se résument un peu à un jour, j'ai rencontré un pharmacien sympa qui m'a pris sous son aile et aboutissent à des scènes qui s'enchaînent sans doute un peu trop vite pour tenir la profondeur sur un registre aussi à risque. Après, le film est loin d'être déplaisant et son relatif courage fait plaisir à voir.
3/6

Auteur:  Karloff [ 11 Juin 2015, 10:04 ]
Sujet du message:  Re: Un Français (Diastème - 2015)

J'aime beaucoup la première heure, chronique d'une bande de skinhead. La suite est plus appuyée, mais ça reste quand même une vraie tentative d'un film de genre politique organique en France.

4/6

Auteur:  Film Freak [ 13 Juin 2015, 20:01 ]
Sujet du message:  Re: Un Français (Diastème - 2015)

La narration elliptique est à la fois une bonne idée - on est un peu dans l'anti-American History X où un viol collectif dans les douches par ses anciens congénères et un petit pliage de linge avec un noir rigolo suffit à voir la lumière - et aussi un peu facile, parce que trop dans l'évitement, parfois au détriment de la cohérence (j'aurai quand même voulu savoir comment Marc décide de partir en Guadeloupe et surtout comment il réussit à convaincre sa meuf plus raciste que lui). De plus, la structure en épisodes clairement délimités et étalés sur 20 ans tombent parfois dans le démonstratif...mais en même temps, ça tend à l'iconisme sans morale et juste dans le constat d'une France qui semble suivre le cheminement inverse de son protagoniste (porté par un Alban Lenoir décidément aussi bon dans le registre dramatique que comique et notre ami Paul Hamy qui continue de confirmer), s'extrémisant de plus en plus...

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 28 Juin 2015, 14:33 ]
Sujet du message:  Re: Un Français (Diastème - 2015)

Sur le papier j'adore le projet, son sujet, son ampleur, mais on va être honnête c'est quand même pas très réussi. Sur le coup j'ai apprécié l'intro à base de trois scènes de violence gratuite qui s'enchaînent, mais j'ai compris a posteriori que tout le film allait être comme ça: cash et démonstratif.

Je reproche notamment au film de ne jamais nous faire adhérer même une seconde à la cause que défendent les héros. Plutôt que de les mettre face, par exemple, à des racailles (ou loubards comme on disait à l'époque), le film les montre seulement tourmentant des gentils pères de familles arabes ou des vieux harkis qui jouent tranquillement aux dames. Jamais ils ne sont confrontés à une cible "juste" (notez les guillemets), quelqu'un ou on se dirait "Ah ouais, là je peux comprendre" ; leurs seuls ennemis: des antifas bourrins et aussi teubés qu'eux.
Idem sur le personnage de la petite amie, la jolie blonde à l'air angélique dont la bouche crache du venin. Elle dit des saloperies sur les noirs, mais on ne se met jamais à sa place, le film ne nous laisse jamais partager les raisons de son dégoût, sa peur de voir sa culture diluée, ses traditions effacées ou que-sais-je. Et ça vaut aussi pour le pote qui devient politicien, dont le discours éructe la haine, sourcils froncés, bouche de travers, alors qu'on aurait pu le voir être charismatique, censé. Le trouble n'en aurait été que plus grand. Purée, quand je repense à cette scène de soupe populaire à la fin...

Bref, tout est là pour illustrer, en restant un peu à la surface des choses. C'est dommage.

Auteur:  Caribou [ 01 Fév 2016, 23:39 ]
Sujet du message:  Re: Un Français (Diastème - 2015)

Rien dans ce film à part la barbe d'Alban Renoir qui traverse le film comme un fantôme (idée pas forcément inintéressante si c'était fait exprès et traité).
Je vais utiliser un cliché journalistique mais c'est écrit à la truelle; le père alcoolique qui rentre bourré, le jeune loup handicapé qui a la même diction que Sarkozy. Les deux premiers sursauts de conscience du héros devant la boîte et avec le noir que son ami fait boire. Les deux marseillaises qui s'enchaînent, avec la marseillaise engoncée des "dignitaires" d’extrême-droite et celle spontanée, chaleureuse, black-blanc-beur devant la finale de la coupe du monde.
L'amitié avec le médecin, complètement artificielle et traitée en deux trois coups de pinceaux (leur randonnée en montagne pas du tout incarnée).
Le film a l'air d'être monté par des enfants en bref, les séquences ne sont pas liées entre, la chronologie n'est pas incarnée, tous les personnages sont périphériques.
Choqué qu'on puisse à ce point bâcler un film, ça donne un film démago qui pourrait être relevé par un peu d'amertume mais c'est d'un niveau vraiment trop bas.

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