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Some Came Running (Vincente Minnelli, 1958)
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Auteur:  Gontrand [ 08 Mai 2015, 01:23 ]
Sujet du message:  Some Came Running (Vincente Minnelli, 1958)

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Dave Hirsch (Frank Sinatra), soldat démobilisé, retourne à l'improviste en bus, le lendemain d'une cuite, dans sa ville natale de Parkman, en Indiana, pile à la frontière entre le nord-est et le mid-west. Il est poursuivi par Ginny une prostituée gentille mais à la fois calculatrice et fofolle envahissante (Shirley McLaine) qui n'a pas oublié qu'il a un soir promis de l'épouser pour rire. Dave est double, c'est à la fois un joueur professionnel et un écrivain difficile et ayant acquis une certaine notoriété, avec une vision déjà post-moderne de son art (il sait qu'il vient après Faulkner et Fitzgerald) . Son retour dérange son frère Frank (extraordinaire Arthur Kennedy, acteur que je ne connaissais pas), un parvenu un peu veule, mais torturé et mal marié, qui est devenu un bijoutier, un banquier et le mécène culturel le plus riche de la ville, et qui a abandonné Dave dans un foyer (on comprends que les deux frères viennent d'un milieu difficile). Frank a une fille en pleine crise d'adolescence, qui est un des points faibles dans sa carapace. Il a une idée lumineuse: si Dave veut rester, il faut qu'il épouse quelqu'un d'établi qui puisse le comprendre, c'est à dire une intellectuelle (soit à ses yeux une idiote dont la fréquentation demeure néanmoins socialement rentable), et il arrange une rencontre à moitié fortuite entre Dave et Gwen French, la professeur de techniques d'écriture à l'université locale, une jeune femme aux allures de vieille fille et de suffragette du XIXème siècle. Son plan réussit peut-être trop bien...


Le film est inégal mais fascinant, divisé entre les clichés narratif les plus éculés, un expressionisme pictural à la Hooper un peu forcé, et un formalisme sophistiqué transmettant quelque chose d'âcre, d'heurté, à la fois poignant et sourd. Cela arrive dès le générique: le technicolor baveux et sanguin, les lettrage psychéd"liques, la musique stridente d'Elmer Bernstein, pour filmer de l'intérieur un bus éclairé de manièr sombre traversant un pont au-dessus de la rivière Indiana qui semble couler dans un espace hyper-réel, massif et cristalin. Quand Shirley McLaine est filmé dans un fast food criard en train de manger son burger, le burger existe et semble cuisiné par le décor, il est mangé jusqu'au bout, on sent qu'elle n'avait qu'une prise sinon c'était diabète mortel, c'est paradoxalement du cinéma direct.
Le film est assez intéressant thématiquement, proche de Sirk. Sinatra approfondit le personnage de "The Man With a Golden Arm", l'intellectuel réflexif est le surmoi efficace de l'escroc suicidaire. Sinatra est presque tout le temps bon. Il y a malgré tout un moment gênant pour lui: une scène où Shirley McLaine cause un tapage dans un casino en volant la vedette à trois crooners grisonnants, elle leur vole le micro est chantant faux, gloussant hurlant. On prie Sinatra de la sermonner, il dit "laissez-la faire". On insiste agressivement alors Sinatra prend Laine par le bras, doucement, la cache et glisse vers le bord de l'écran, laissant échapper un sourire furtif et un petit saut de cabri ("je suis le vrai chanteur, personne n'a été usurpé, la musique jouée était en dessous de la mienne que vous n'aurez pas dans ce film où je suis Acteur"), mais ce mélange d'arrogance et de fatigue déborde le film, il est dilué par sa vérité.
Sans la fin tragique (et très belle, mais qui neutralise la veulerie des personnages), le film serait chabrolien, proche du dernier Fincher, moins systématique. Idée intéressante: Sinatra est un personnage intercalaire, un médiateur entre deux mondes: la conscience qu'il a de son exacte position sociale (à la fois un intellectuel bourgeois, post-freudien, presque à la Tel Quel, capable de délimiter le discours de chacun, et un homme naïf rassuré par le pittoresque du monde de la nuit, même dans une petite ville, à la recherche de frère aînés à imiter) devance l'intrigue. L'intrigue est le mouvement par lequel il choisit de renoncer à cette position de médiateur (il devient bourgeois, c'est à dire qu'il laisse le pathétique aux autres). Mais ce mouvement correspond à celui dans lequel la fatalité de chacun liée aux hypocrises morales, aux calculs économiques et sociaux est absorbée dans une fatalité universelle (celle du vieux théâtre, où la mort est toujours personnifiée, où la notion de rachat et de transaction entre âme survit dans un monde laïc). Le film semble dire que si l'amour courtois mène déjà à la mort, alors celui-ci est un crime suffisamment intéressant pour être le seul sujet et le reste (le capitalisme, l'armée, la bourgeoisie) est forcément innocent (et donc est un perpétuel arrière-plan). Mais parfois le film déstabilise, à certains moments on se dit qu'en amour on a fait le même genre de mesquinerie que les personnages: dévaloriser quelqu'un que l'on pourrait aimer, mais au risque de perdre une position d'où parler (dans ce film, les gens choisissent finalement tous le discours et la culture contre l'amour: même la nièce échappe à la névrose et résout son Oedipe en devenant éditrice).

C'est meilleur que "Au dessous du Volcan" d'Huston pour moi (qui raconte un peu la même histoire, en tout cas pour le personnage central) mais un rien moins bon que "Asphalt Jungle" .

Auteur:  Castorp [ 08 Mai 2015, 09:16 ]
Sujet du message:  Re: Some came running (a.k.a. "Comme un Torrent") [Vincente Minnelli, MCMLVIII]

Ouais, donc en fait tu fais exprès de pas respecter la présentation des topics, toi.

Auteur:  Baptiste [ 08 Mai 2015, 09:55 ]
Sujet du message:  Re: Some came running (a.k.a. "Comme un Torrent") [Vincente Minnelli, MCMLVIII]

Le film m'avait déçu, vu les éloges entendues. Mais effectivement les couleurs étaient utilisées de façon assez originales et fortes. Mais bon, Minelli j'ai pas voulu creuser, pour l'instant.

Auteur:  Film Freak [ 08 Mai 2015, 10:06 ]
Sujet du message:  Re: Some came running (a.k.a. "Comme un Torrent") [Vincente Minnelli, MCMLVIII]

Castorp a écrit:
Ouais, donc en fait tu fais exprès de pas respecter la présentation des topics, toi.

Oui quand c'est aussi ouvertement du foutage de gueule, ça donne envie d'effacer le topic tiens...

Auteur:  Gontrand [ 08 Mai 2015, 10:15 ]
Sujet du message:  Re: Some came running (a.k.a. "Comme un Torrent") [Vincente Minnelli, MCMLVIII]

Bien souvent sur Internet ce ne sont pas les adminstrateur qui servent à établir des règles (qui n'ont aucune influence sur l'indexation et la recherche des articles), mais justement l'inverse.

Auteur:  Ozymandias [ 08 Mai 2015, 10:15 ]
Sujet du message:  Re: Some came running (a.k.a. "Comme un Torrent") [Vincente Minnelli, MCMLVIII]

Gontrand a écrit:
Bien souvent sur Internetce ne sont pas les adminstrateur qui servent à établir des règles (qui ne jouent aucun rôle dans l'indexation des articles), mais justement l'inverse.


Tu veux voir si on ne sert pas à établir les règles ?

Auteur:  Castorp [ 08 Mai 2015, 10:23 ]
Sujet du message:  Re: Some came running (a.k.a. "Comme un Torrent") [Vincente Minnelli, MCMLVIII]

Gontrand a écrit:
Bien souvent sur Internet ce ne sont pas les adminstrateur qui servent à établir des règles (qui n'ont aucune influence sur l'indexation et la recherche des articles), mais justement l'inverse.


L'antifascisme, c'est une lutte au quotidien, c'est ça ?

:roll:

Auteur:  Film Freak [ 08 Mai 2015, 10:32 ]
Sujet du message:  Re: Some came running (a.k.a. "Comme un Torrent") [Vincente Minnelli, MCMLVIII]

Gontrand a écrit:
Bien souvent sur Internet ce ne sont pas les adminstrateur qui servent à établir des règles (qui n'ont aucune influence sur l'indexation et la recherche des articles), mais justement l'inverse.

Blablaba. Change le titre.

Auteur:  Tom [ 08 Mai 2015, 10:39 ]
Sujet du message:  Re: Some came running (a.k.a. "Comme un Torrent") [Vincente Minnelli, MCMLVIII]

Citation:
Bien souvent sur Internet ce ne sont pas les adminstrateur qui servent à établir des règles (qui n'ont aucune influence sur l'indexation et la recherche des articles), mais justement l'inverse.

J'ai jamais compris l'intérêt de ce genre de rébellion en carton... Du coup t'as un topic où tout le monde réagit à ton titre plutôt qu'à ton texte, c'est super hein ?

Auteur:  Gontrand [ 08 Mai 2015, 11:12 ]
Sujet du message:  Re: Some came running (a.k.a. "Comme un Torrent") [Vincente Minnelli, MCMLVIII]

Je vais essayer de m'exprimer calmement et m'éloigner malheureusement du Minnelli:
-la plupart des forums francophones utilisent le même moteur de recherche (PHPBB?) qui fonctionne avec des mots-clés transversaux et n'utilise que trois modes pour filtrer les résultats à l'affichage: titre, contenu ou les deux
-la plupart du temps, j'imagine que les recherche concernent deux éléments: le titre et le nom réalisateur qu'il est impoitant de mettre dans le titre et de bin écrire, en imposant des pratiques pour l'internationalisation (l'année de sortie est utle mais personne ne va recherche tous les films de 1953). Les recherche dans les acteurs et les genres sont sans doute plus rares et (surtout avec ce système de règles ) forcément diluées dans le corps du texte. Mentionner l'année du titre en caractères romains comme dans le films hollywoodiens faciliterait d'ailleurs son indexation en limitant les faux positifs...
-les genres de films ne sont de toute manière pas catégorisés
-j'ai indiqué toutes ces informations, plus le titre français qui est plus connu (et d'ailleurs meilleur)
-le texte décrivant les conventions pour les titres de films de ce forum est à peine plus court que l'exposé des règle du code de nomenclature biologique, qui existe depuis 250 ans, et où le nom sert pourtant à désigner des réalité beaucoup plus complexes (en biologie: une parenthèse autour du réalisateur et de l'année indiquerait un peu qu'un critique a su catégoriser le film l'attribuer à Minnelli, mais qu'il n'est pas sûr qu'il s'agît bien d'un film de Minnelli, et renseignerait un doute sur le fait qu'il s'agît d'un remake d'un film antérieur, ou que le film a fait ensuite l'objet d'un remake plus connu). On peut à mon avis légitimement relever qu'il y a une certaine "sur-légifération" qui n'est pas motivée par des critères uniquement techniques et l'expérience du visiteur, et qui donne parfois l'impression que le forum est une société fermée qui se réserve le droit de filtrer des interventions sur des conventions qui sont en fait implicites.
-Ceci dit, comme exemple de code, il est pas mal "dans son genre"

Auteur:  Castorp [ 08 Mai 2015, 11:15 ]
Sujet du message:  Re: Some came running (a.k.a. "Comme un Torrent") [Vincente Minnelli, MCMLVIII]

Tout ce blabla parce que tu ne veux pas respecter une nomenclature de titre.
Ca t'arrache une couille de faire comme tout le monde, c'est ça ?

Tu brûles les feux rouges en voiture parce que le choix du vert est arbitraire, aussi ?

Auteur:  Tom [ 08 Mai 2015, 11:18 ]
Sujet du message:  Re: Some came running (a.k.a. "Comme un Torrent") [Vincente Minnelli, MCMLVIII]

Je vais essayer de m'exprimer calmement aussi, Gontrand d'amour :

- Aucun administrateur n'a "décidé" de la nomenclature : celle-ci s'était naturellement fixée d'elle-même en septembre 2005, soit deux mois après l'ouverture du forum, sans que personne n'ai à en débattre. (venant de passer deux mois à compulser l'intégralité des topics, je peux en attester...)

- Tout le monde s'y plie depuis dix ans, pas seulement pour des questions de recherche, mais aussi de lisibilité. On ne te demande pas ton avis, je me fous de tes arguments : tu débarques sur un forum qui fonctionne d'une certaine façon depuis dix ans, tu t'adaptes.

- Tu te fous comme de l'an 40 de la question : ton titre a été conçu pour provoquer et faire réagir, sans parler de ton pavé d'explication foutage de gueule. Si tu es frustré qu'on ne réponde pas à tes critiques, trouve autre chose de plus constructif.


Alors arrête de nous prendre la tête avec tes croisades en bois, et grandis un peu.

Auteur:  Gontrand [ 08 Mai 2015, 11:34 ]
Sujet du message:  Re: Some came running/ "Comme un Torrent" (Vincente Minnelli, MCMLVIII)

Au départ il me semblait juste amusant et ironique de mettre l'année d'un film de Minnelli, aussi typique de l'ère technicolor, aussi hollywoodien et en même temps aussi nostalgique du passé immédiat, en chiffre romain comme sur les génériques (au fait d'où vient cet usage?). Cela n'allait pas plus loin. Je n'avais pas du tout l'intention de déclencher une fatwa des différents échelons d'adminstrateurs du forum et m'excuse platement si j'ai pu paraître attaquer des sensibilités ou dénigrer des traditions respectables et de surcroît, utiles.

Auteur:  Tom [ 08 Mai 2015, 11:40 ]
Sujet du message:  Re: Some came running/ "Comme un Torrent" (Vincente Minnelli, MCMLVIII)

Gontrand a écrit:
si j'ai pu paraître attaquer des sensibilités ou dénigrer des traditions respectables et de surcroît, utiles.

:roll: Et arrêter de nous prendre pour des cons, c'est possible aussi ?

Comme un torrent pour le moteur, au passage.

Auteur:  Gontrand [ 08 Mai 2015, 11:41 ]
Sujet du message:  Re: Some came running (Vincente Minnelli, 1958)

...et donc comme on ne peut visiblement pas le dire dans le titre du message, le film est plus connu en France sous le nom "Comme un Torrent" (c'est aussi la traduction du roman de départ, écrit par l'auteur de "From Here to Eternity"* et "the Thin Red Line"**, et le père de la fille qui a écrit "A Soldier's Daughter Never Cries"** adapté par James Ivory***


*"Tant qu'il y aura des Hommes"
**"La ligne rouge dont l'épaisseur était standard"
***"La Fille d'un Soldat ne pleure Jamais"
****Jean Ivoire

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