Wichita est une jeune ville du Texas qui accueille en nombre de nouveaux habitants et souhaite prospérer sur son chemin de fer flambant neuf et l'èlevage. Wyatt Earp arrive en ville pour monter une affaire, en même temps que des hordes de cow-boys y sèment le trouble pour se "divertir" après leurs heures de paturage... D'abord réticent, Earp accepte le poste de Sheriff suite à un évènement dramatique. Mais son intransigeance et l'interdiction du port d'arme qu'il instaure vont l'opposer de plus en plus violemment aux notables de la bourgade.
Excellent western de Tourneur que ce bout de portrait de Wyatt Earp, précédent les évènements plus connus de Tombstone et OK Corral, avec un Joel McRea (trop?) parfait en Mr Clean au milieu des ploucs et des "braves" commerçants prospères, mais le film dans sa figure monolitihique et persévérante m'a plus convaincu que "Stars in my crown", moins ancré dans le religieux il faut le dire. "Wichita" pose assez habilement cette question de la croissance économique d'une jeune ville et le fait de fermer les yeux sur la violence concomittante : pas le fait ici d'ennemis extérieurs, mais d'une vaste communauté de cow-boys lambdas qui viennent semer le chaos par leurs charivaris violents, comme si le rêve américain, avec le même visage, partait facilement en dérive, sans passer par la figure même du hors-la loi ou des seules autorité corrompues. Au milieu de celà, le film interroge sur une autorité un tantinet dégagée de la violence expéditive, et ce qu'il expose sur le "désarmement" reste encore vif.
La première partie est exemplaire, avec la rencontre faussement paisible de Earp et du grand groupe de cow-boys, dans un décor de vallées désertiques quasi abstraits mais où le cinéaste puise à merveille dans les possibilités du cinemascope. A contrario, la ville est extrêmement grouillante, et ce contraste offre tout du long encore un zest de touche fantastique de la part du cinéaste quand certains criminels sont "expulsés". La grande scène de saccage du premier tiers est assez impressionnante, et le plan de la balle perdu
Le film est très court, c'est une qualité (la romance avec Vera Miles est économe mais touche assez juste)... reste que c'est peut-être sur l'achèvement que j'aurai quelques petites réticences :