Début du XXème siècle, en province. Très courtisée pour sa beauté, Célestine est une jeune femme de chambre nouvellement arrivée de Paris au service de la famille Lanlaire. Repoussant les avances de Monsieur, Célestine doit également faire face à la très stricte Madame Lanlaire qui régit la maison d’une main de fer. Elle y fait la rencontre de Joseph, l’énigmatique jardinier de la propriété, pour lequel elle éprouve une véritable fascination.
C'est mon premier Benoît Jacquot, et je pige pas trop l'intérêt, sinon pour le plaisir d'observer l'adaptation d'un classique par un érudit, qui fait pointer sa compréhension savante de l’œuvre à travers la direction d'acteur, ou de certains effets de mise en scène au sens un peu abscons... L'intérêt principal du film est la façon dont on y utilise ce que le jeu de Léa Seydoux a de naturellement irritant (les effets de séduction et de fausseté, la fierté et l'insolence) pour venir vicier le personnage. C'est grosso-modo le programme du film entier, d'ailleurs : explorer la dimension sado-masochiste de la servitude, peindre un beau monde pour ensuite en faire suinter la faute, le vice, ou le macabre (et à ce jeu d'opposition-là, le film a malheureusement souvent la main lourde et caricaturale).
Ça se regarde sans déplaisir, mais ça me glisse un peu dessus. J'ai peut-être raté une façon de recevoir tout ça, mais rien que la fin, qui n'est une fin que parce que le générique se ramène pour nous en informer, me donne l'impression que rien à l'écran n'aura réussi à construire un tant soi peut le parcours de ce personnage.