A 11 ans, Ramasan est déjà un homme sous ses allures de petit garçon. Réfugié en Autriche avec sa mère et ses deux soeurs, il essaie de remplacer du mieux qu'il peut son père mort en Tchétchénie. L'arrivée d'Issa, un ancien ami de son père, va bousculer son quotidien.
Après le gamin à mère cancéreuse du Dernier coup de marteau il y a quinze jours, le gamin à père pauvre qui refuse de profiter de l'aumone des riches de Gente de bien la semaine dernière, voici cette semaine à la garderie art et essai le gamin à père tchétchène mort expatrié en Autriche, qui cumule les deux tropismes de caractère, soit le garçon débrouillard qui aide valeureusement maman, soit le mioche un peu tête à claques qui accumule les conneries. Petite variante, on assiste ici au basculement entre les deux lorsqu'un ami combattant refait surface lui offrant la montre de son paternel défunt et essaie de s'improviser comme père de substitution entraînant réticences et projection haineuses de son deuil. Mais qu'on les regroupe tous pour leur foutre deux baffes et les foutre en pension plutôt qu'encore se coltiner une inégale rando dardenienne dans les banlieues, un peu trop étirée pour être haletante, un peu trop lente pour se gargariser de complexité psychologique, un peu trop fade, pardon pudique, pour aller au-delà de l'impression d'avoir vu un énième film moyen.
3/6