Fighting Caravans en VO.
Un jeune éclaireur aide à convoyer une caravane de marchandises à travers le pays. Préoccupé par son combat contre les attaques d'indiens, ses deux comparses de voyage tentent quant à eux de l'empêcher de tomber amoureux.
Il est un peu bizarre de voir un western d'avant la gloire du genre, tant le film a une tête de série B (ce qu'il est tout à fait, d'ailleurs, mais disons : une tête de série B au sens caricatural d'un film-déclinaison qui essayerait d'imiter laborieusement les modèles A du genre - qui, en l’occurrence, n'existaient pas encore, ce qu'on sent ici tout de même à travers certaines figures encore en friche, comme celle de l'indien). Bref, si le film est plutôt bien exempté des maladresse des débuts du parlant (il fait pas transitionnel ou hybride du tout, malgré quelques approximations rythmiques), je trouve que l'ensemble a un côté assez ingrat, notamment dans la façon dont il se complait dans des situations humoristique moyennement inspirées, et dans des numéros d'acteurs pas très cadrés (et ce malgré le jeune Gary Cooper).
La caravane elle-même est plus convaincante, il y a des passages assez frappants (la courte halte en forêt vers la fin, par exemple, où la puissance discrète du décor évoque soudain les grands muets). Le fait d'empêcher le couple de se former, et de faire de ce couple une image de la situation de l'Ouest (tuer le cowboy et la conquête de l'ouest, le civiliser en l'émasculant dans le mariage) rend le film parfois assez percutant. Pour le reste, des petites scènes qui font mouche alternent avec des situations plus faibles, et l'aspect "avatar archaïque du genre" peut avoir quelque chose de charmant (western finalement pas encore tout à fait abstrait, encore assez sale, plus ancré historiquement aussi avec cet arrière-plan de la guerre de sécession, ou cette femme française).
Après l'avoir vu je trouvais ça pas fou, mais en fait je me rends compte que pas mal de choses m'en restent en tête.