Et ouais...
The Spongebob Movie: Sponge Out Of Water en VO.
Tout baigne à Bikini Bottom pour Bob l’éponge, l’éternel optimiste, et ses amis. Cependant tout bascule quand la recette du pâté de crabe est volée.
J'en attendais pas grand chose de plus qu'un long épisode de la série, et y a de ça : on a droit à la même inventivité de gags, d'absurde, de persos pathétique - pour les parties 2D, du moins. Ça permet surtout, en fait, d'avoir un exemple assez limpide de ce qui se perd traditionnellement dans l'adaptation des séries animées au film cinéma. Comment, par exemple, le besoin d'une scénarisation pour légitimer l'entreprise (pourtant volontairement réduite à l'os ici), et le besoin d'évolution dans la relation des persos, diluent inévitablement l'intensité comique, sa frénésie, la liberté des gags et des virages absurdes, les ruptures de situation brusques. Ça aplanit un brin, sans compter les trucs obligés (chansons...).
Mais ce qui est d'autant plus évident, ici, c'est combien le comique de la série tient au cartoon, et pas à autre chose. Toutes les parties filmées, qui essaient pourtant de reprendre un maximum de la recette d'origine (absurdité des situations, blages gratos...) sont ultra-embarassante tant elles sont plates et pas drôles, Banderas se démenant vainement pour occuper le vide ambiant. Dans le dernier tiers final (celui en mélange 3D / prise de vue réelle - par ailleurs remarquable dans le rendu, on dirait du stop-motion), le film se retrouve du coup à courir après d'autres modèles pour palier son échec : de la musique enjouée aux rebondissements, on se retrouve projetés en tous points dans un film pour gosse des années 90, avec poursuite du méchant et gags convenus sur le chemin, le tout matiné à la sauce super-héros pour faire des œillades au jeune spectateur d'aujourd'hui.
Bref, si le film a la bonne idée d'être en majeure partie fidèle à son programme (sous l'eau, en 2D, animé, partant dans tous les sens), l'ensemble n'offre pas grand chose que n'offre pas un bon épisode. À se demander s'il y a un DA qui a réussi la conversion en film, à part South Park (et encore, j'ai des doutes du coup, faudrait le revoir...) : qui a réussi à gagner en ampleur sans trahir du même mouvement son essence et son fonctionnement de base.