Mariée, heureuse et mère de trois grands enfants, Alice Howland est un professeur de linguistique renommé. Mais lorsqu’elle commence à oublier ses mots et qu’on lui diagnostique les premiers signes de la maladie d’Alzheimer, les liens entre Alice et sa famille sont mis à rude épreuve. Effrayant, bouleversant, son combat pour rester elle-même est une magnifique source d’inspiration.
Les deux récompensés aux oscars éclairent sur les deux versants de la performance de biopic dégénératif. Au catastrophique The theory of everything qui fait regretter Le scaphandre et le papillon de Schnabel rayon putasserie avec Redmayne qui ferait au mieux penser au crépuscule d'un Justin Bieber en train d'agoniser au milieu d'une tonitruante rémoulade de flonflons académiques s'oppose ce tout petit film qui repose sur les frêles mais toujours vaillantes épaules de son actrice, qui ne trouve pas loin s'en faut son meilleur rôle, mais dont l'incarnation pleine de dignité réussit à apercevoir autre chose d'une distribution générale de kleenex à des spectateurs auxiliaires de vie.
Still Alice chronique plus un moment dans la vie d'une femme accomplie atteinte trop jeune d'Alzheimer, dans l'intimisme d'une famille confrontée à une maladie qu'ils n'attendaient pas (les moments avec sa fille jouée par Kirsten Stewart continuent de voir que l'actrice de Twilight en a définitivement sous le pied, montrant aussi bien l'impuissance que le sentiment d'amour filial, simplement et avec émotion) plutôt que le déclin sordide de A à Z par A+B d'un fléau inexorable. Quand le film se pose un gigantesque piège à rebours sur une possible tentation du suicide, il s'en sort en refusant la facilité. Un tout petit film certainement, mais définitivement porté, soulevé, envolé par une grande actrice.
4/6