aka The Little Girl Who Lives Down the Lane
Ryn, jeune Anglaise de treize ans, vit retirée avec son pere, poète, dans une belle maison au bord de la mer. On ne voit jamais son père. Peu à peu plusieurs personnes disparaissent dans l'entourage de l'enfant (Allociné)
Le film n'a pas volé sa jolie petite réputation. Alors on est finalement assez éloigné du cinéma de genre malgré l'environnement et le pitch horrifique potentiel : le film narre son récit de manière assez amorale et incroyablement simple au vu des drames qui s'y noue. On est plus dans une petite chronique en huit-clos assez minimaliste qui fait vivre avec un grand naturel cette gamine surmature et isolée sans pour autant en faire un freak psychotique : c'est vraiment la grande qualité du film et de la composition de Jodie Foster.
Rapidement aussi le film s'installe dans une histoire d'amour entre l'enfant et un curieux ado magicien, un apprentissage de la confiance qui devient le coeur de l'ensemble, plus que toute tentative de thriller ou de slasher. La menace un peu facile représentée par le personnage de Martin Sheen, fils à maman qui flirt avec la pédophilie, n'est d'ailleurs pas ce qu'il y a de plus convaincant, même si c'est traité sur un ton de comédie, comme les surgissement du flic campé par Mort Schuman... Ils sont tellement agaçants que le tour de force du film est de nous embarquer totalement dans cet espèce d'isolement confortable et propre au monde de l'héroïne, d'abord individuel puis dans la formation de ce couple atypique. Et plutôt que la tentation du gothique, Gessner semble privilégier dans son film un romantisme discret, une morbidité retournée comme un gant mais jamais glaçante (très étrange générique de fin niveau tonalité)... Bon à l'instar des Pretty Baby et autres, encore une fois on se dit en sortant de là qu'on ne ferait sans doute plus un film d'un tel contenu aujourd'hui sur une héroïne aussi jeune.