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Inherent Vice (Paul Thomas Anderson, 2014)
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Auteur:  Puck [ 10 Mar 2015, 01:40 ]
Sujet du message:  Re: Inherent Vice (Paul Thomas Anderson, 2014)

Pas vu le film, mais si tu veux mater un film mortel sur la thématique de l'opposition entre la culture hippie et le conservatisme du San Francisco (l'intrigue a été bougée) de cette période, mate The Long Goodbye d'Altman adapté de mon roman de Chandler préféré. C'est vraiment mortel, Gould est parfait et la zique de Williams est à tomber par terre.

Auteur:  Film Freak [ 10 Mar 2015, 01:44 ]
Sujet du message:  Re: Inherent Vice (Paul Thomas Anderson, 2014)

Puck a écrit:
Pas vu le film, mais si tu veux mater un film mortel sur la thématique de l'opposition entre la culture hippie et le conservatisme du San Francisco de cette période

Euh non, je m'en bats les couilles.

Auteur:  Puck [ 10 Mar 2015, 02:02 ]
Sujet du message:  Re: Inherent Vice (Paul Thomas Anderson, 2014)

FDP

Auteur:  Mister Zob [ 10 Mar 2015, 09:26 ]
Sujet du message:  Re: Inherent Vice (Paul Thomas Anderson, 2014)

Lol
Même sans ça, c'est vachement bien THE LONG GOODBYE. Et y a un peu la meilleure scène avec un chat du monde.

Auteur:  Mr Chow [ 10 Mar 2015, 10:42 ]
Sujet du message:  Re: Inherent Vice (Paul Thomas Anderson, 2014)

C'est clair que PTA doit avoir en partie en tête de faire son Privé vu son amour pour Altman... Je ne connais pas du tout Pyncheon, mais j'ai aussi eu le sentiment d'être devant du gros vieux Chandler des familles pas di destabilisant dans les méandres, et alors que je n'ai pas été fana de la version Coen / Lebowski, que je trouve assez poseuse, ici j'étais à fond dans le rythme de ce film véritablement "moelleux". J'ai même eu vraiment du mal à en sortir à la fin... Phoenix est excellent pour ce rôle qui délimite juste ce qu'il faut son cabotinage. J'ai préféré Inherent Vice à The Long Kiss Good-bye je crois : Altman revisitait quelque chose pour son époque, dénonçait des pans de société et le style apparaîssait à la fois virtuse et un peu daté... j'aime bien mais ça se ressent aujourd'hui.
Le film de PTA me parait plus intemporel et rigoureux dans ses choix de mise en scène, le réal a vraiment trouvé quelque chose à creuser depuis son précédent film avec cet aspect claustro des confrontations, la verticalité du ratio qui lui convient mieux que le scope je trouve, ce travail sur les gros plans, les cadres serrés... Mais dans cette "défonce tranquille", qui contamine toute les figures de l'ordre traversées par le "doc", et vice-versa finalement, la variété des cadres et des mouvement est toujours plus importante que ce qu'il paraît quand on se met à y prêter attention, au-delà de la démarche aussi hypnotique sur sur le film précédent...
Je n'ai pas trouvé l'ouvrage omnubilé par les seventies ou son cinéma (pas lu la critique de Thoret mais il a l'air de mitrailler sur ce registre?), et malgré les touches psychés de l'ensemble ça ne me semble pas un sujet en soit nécessairemeni ici, ni le cadre à une reconstitution creuse ou outrancièrement mélancolique. Je trouve que PTA a vraiment de l'amour pour ses personnages, même ceux qui apparraissent les plus fonctionnels (Eric Roberts, Owen Wilson, voir même la petite masseuse, on est pas dans la série de pantins...) La scène avec Jena Malone est très belle, et Josh Brolin qui m'insupporte souvent a réussi à me toucher. Quand à Katherine Waterston... faut espérer qu'on la reverra plus que Melora Walters...

Auteur:  crevardinho [ 17 Mar 2015, 15:21 ]
Sujet du message:  Re: Inherent Vice (Paul Thomas Anderson, 2014)

Voilà un film qui mérite plusieurs visions même si je suis pas sûr de plus l'apprécier que la première fois, la cause à une intrigue dans laquelle il ne semble pas y avoir bcp à gratter une fois les morceaux recollés.
Plein de bonnes choses, l'humour en tête, mais ça fait un peu trop film à sketch tant le film ne fonctionne pas vraiment comme un tout sur ses 2h15.

Auteur:  Baptiste [ 19 Mar 2015, 11:48 ]
Sujet du message:  Re: Inherent Vice (Paul Thomas Anderson, 2014)

Film bizarre, qui ne "dit" pas grand chose et préfère se concentrer sur la construction d'un univers original et cohérent, que l'on prend un certain plaisir à explorer, pour finalement regretter son inconséquence: le film terminé, on en retient surtout l'atmosphère mêlant humour et mélancolie sourde, et quelques scenettes/répliques amusantes, pas grand chose de plus. J'attends personnellement plus de PTA que cet investissement (intelligent certes, mais limité) d'un genre qui m'agace habituellement au plus haut point entre des mains plus complaisantes: le film déjanté avec sa galerie de personnage tous plus fantaisistes les uns que les autres. Là il y a une face très sombre sous la couche de cette fantaisie, qui donne un peu d'épaisseur au film, mais c'est le moins bon PTA (j'ai tout vu sauf Boogie Nights).

Auteur:  Tom [ 04 Mai 2015, 23:50 ]
Sujet du message:  Re: Inherent Vice (Paul Thomas Anderson, 2014)

Très agréable surprise pour ma part.

Peut-être parce que j'avais très peur du film "trip sous LSD", ou "ironie cynique sur la fin d'une période", ou encore "comédie glauque sur les délires de drogués", et autre échanges de violences et noms d'oiseaux des milieux mafieux...

Le film est tout sauf ça. Il est "moelleux" oui, c'est sans doute le bon mot : très doux, très apaisant, plein de bienveillance pour n'importe lequel des personnages, jusqu'à cette amitié/confrontation ambiguë entre le hippie et le flic réac, avec un humour moins incisif que lunaire, saupoudré dans les nuances et replis du jeu des acteurs. J'aime aussi par exemple que, malgré les errances de la drogue, aucun des persos ne soit un boulet : ils sont tous intelligents sous leur maniaquerie, ils ne sont pas soumis à leur addiction. Si c'est bien un film sur le chant du cygne de l'époque, c'est moins sur le mode de la gueule de bois que de la lassitude, du recul, de la conscience mélancolique de l'impasse de la défonce continuelle (et des idéaux) qui semble déjà appartenir au passé.

Après, on ne peut s'empêcher de se demander pourquoi tant d'effort, pourquoi toute cette finesse, cette dentelle (scénaristique, formelle) au service de si peu. Je ne sais pas trop ce qu'on peut retenir de grand de ce film qui, calé sur le rythme de la marijuana, bénéficie d'un rythme égal. Il reste ce parfum si bien saisi dans lequel on se sent bien, qui est déjà une belle chose. Et puis surtout un film recherché qui, tout en offrant une réponse exigeante aux angoisses artistiques post-Magnolia de PTA, s'offre comme une proposition de cinéma moderne infiniment plus aimable et généreuse que le pénible The Master.

Auteur:  Tom [ 05 Mai 2015, 00:01 ]
Sujet du message:  Re: Inherent Vice (Paul Thomas Anderson, 2014)

Tiens, le texte d'Orignac pour Chronicart, assez délié, mais dont un petit passage résume très bien je trouve la bizarrerie des trois derniers films de PTA :

Guillaume Orignac a écrit:
Par-delà la linéarité bienvenue du récit, la greffe Pynchon prend surtout par la manière qu’a Anderson, depuis There will be blood, de filmer à l’oblique des sujets monumentaux. Du romanesque furieux d’Upton Sinclair à l’émergence d’une secte sur fond de traumas dans l’après seconde guerre mondiale (The Master), ses films écrêtent désormais les sommets narratifs pour mieux se faufiler dans les replis de la grande histoire. Et, à force de lui tourner le dos, le ressac du monde finit par battre dans le lointain, comme une rumeur étouffée derrière les murs d’un théâtre de poche. L’étrange beauté de ce cinéma pousse ainsi sur le terrain de ses refus. Refus des conventions narratives et des climax, mais aussi de l’épate lyrique a priori réclamée par ses sujets.

Auteur:  Karloff [ 20 Aoû 2015, 21:15 ]
Sujet du message:  Re: Inherent Vice (Paul Thomas Anderson, 2014)

J'ai trouvé ça dément. L'ambiance, la mélancolie, le jeu des acteurs, la fluidité de la mise en scène, le propos sur le rêve américain et la fin du mouvement hippie.

Le film correspond aussi avec Knight of Cups de Terrence Malick, comme si c'était le film du scénariste joué par Bale, c'est assez troublant.

Un gros 5/6 tendance chef d'oeuvre.

Auteur:  Arnotte [ 21 Aoû 2015, 08:40 ]
Sujet du message:  Re: Inherent Vice (Paul Thomas Anderson, 2014)

Tiens je n'avais jamais mis mon avis... Celui bafouillé sur mon blog:

Inherent Vice n’est pas le plus grand film de Paul Thomas Anderson mais le plus doux, le plus mélancolique aussi. Loin de tout psychédélisme malgré le nombre de joints fumés, PTA se plaît a nous perdre dans une pure intrigue de Film Noir (tirée d’un roman de Thomas Pynchon), quasi incompréhensible donc, pour mieux nous laisser savourer ces personnages fêlés et égarés, cette ambiance de lendemain de cuite à l’alcool triste… On craint sans cesse de s’ennuyer mais les 2h28 finissent par passer comme une brise légère sur la plage. Les souvenirs d’un ancien amour en tête. Joaquin Phoenix est prodigieux comme toujours, Josh Brolin est parfait, Katherine Waterston une révélation. A voir.

Pour la note ça sera 4,5/6

Auteur:  Gontrand [ 11 Sep 2016, 12:53 ]
Sujet du message:  Re: Inherent Vice (Paul Thomas Anderson, 2014)

En fait je suis d'accord avec tout le monde. Mise en scène soignée, bons acteurs (casting de luxe), superbe photographie, univers fascinant qui devrait me plaire (je voulais rattraper le film sorti très discrètement en Belgique), mais pourtant je me suis emmerdé. C'est en effet très proche de the Long Goodbye d'Altman, c'est même carrément la même histoire avec une heure de plus, alors que l'Altman avait le mérite de filmer ce qu'il se passait sur le moment
(un privé qui sert de leurre pour confirmer la mort d'un vieux parvenu de L.A. envoyé en asile psychiatrique par ses proches, de peur qu'il ne tourne flower-power et dégrade le rang social de sa famille, celle-ci restant le maître du jeu, fixant la limite en décadence tolérable et même chic et passage de d'autre côté qui doit être puni)
. J'ai senti une volonté de faire un film-culte big-sleep-post-moderne-incredule-vis-a-vis-de-sa-propre-coolitude à la Chinatown ou the Big Lebowski (le jeu de Josh Brolin pompe celui de John Goodman) qui m'a parue trop forcée, être finalement un manque de sincérité . D'une part le rapport nostalgique à la culture de l'époque est le vrai sujet du film, et recouvre trop fortement l'intéret de l'enquête visible sur les raisons de sa mort (les gens qui aiment en 2015 "the Long Good Bye" aiment aussi Can et Rotary Connection, donc on va faire le "Long Goodbye" avec du Can et Rotary Connection dedans), d'autre part la signification historique du film est surlignée (les dialogues nous disent "ceci est une allusion à Charles Manson, ceci est une allusion à la transformation en cours des quartiers populaires de Los Angeles en banlieue pavillionnaire", si Doc avait un chat comme Marlowe celui-ci nous expliquerait la carrière de Nixon), du coup les personnages perdent de l'épaisseur, leur intelligence est surestimée (le grand motif c'est que l'état stoned correspond à un savoir politique objectif et neutre, c'est le réel social qui est confus et flottant) et celle du spectateur sous-estimée. Dans "the Master" PTA parvenait à convertir une prolifération de faits et d'évènements surchargés de sens en vrai mystère, sans affaiblir le rapport à la réalité historique des USA, mais ici j'ai eu l'impression que le film était fait par le moteur de recommendation d'Amazon à destination de Wikipédia en passant au dessus de ma tête. Peut-être que la voix-off de Sortilège qui résout l'énigme tout en l'exposant est une fausse bonne idée et que le film aurait dû tailler plus dans le livre.
Après il y a des belles choses, la traduction visuelle de l'amour fou de Doc pour Sasha est belle, mais Joaquim Phenix joue un peu le même personnage que dans Two Lovers ou Her (tout comme Josh Brolin a déjà joué ce type de personnage dans "Milk" de van Sant), les actrices sont bien (Katherine Waterston :shock: ), le film est parfois drôle (la visite à l'HP marron est jubilatoire, même si une nouvelle fois c'est clairement pompé sur Altman ou Polanski) mais la mayonnaise ne prend pas, finalement le film transfère le style "rétro" de la seconde guerre mondiale vers les seventies (c'est à dire l'époque qui a fondé elle-même cette esthétoque rétro) et il y a là une sorte de redondance un peu absurde.

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