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Interstellar (Christopher Nolan, 2014)
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Auteur:  Art Core [ 31 Oct 2014, 15:59 ]
Sujet du message:  Re: Interstellar (Christopher Nolan, 2014)
J'ai jamais été un immense fan de Christopher Nolan trouvant souvent ses films trop froids, trop calculés, trop rationnels presque. J'aime beaucoup Inception, The Dark Knight, j'aime bien Le Prestige. J'admet qu'il est incroyablement doué, que c'est un scénariste et un conteur incroyable. Inception reste un film absolument unique.
Je ne m'attendais donc pas à prendre cette claque, à recevoir Interstellar comme je l'ai fait. Bon j'écris à chaud tout cela est très brouillon mais qu'importe.

C'est simple durant le film j'étais en permanence tiraillé entre deux sentiments très puissants. D'un côté une admiration absolue pour la richesse du film, sa profondeur, cette manière d'avoir épuré toute la partie SF pour n'en garder que l'essentiel, ce jargon très scientifique dans les dialogues qui vont perdre la majorité des spectateurs (mais c'est pas tellement important au fond), cette facture presque "anti blockbuster" où on se retrouve avec finalement un film très peu spectaculaire visuellement, sans véritable scène d'action. L'autre sentiment a été une émotion constante, cette sensation d'être sur un fil, les larmes aux yeux pendant 2h40 (elles ont coulé à plusieurs reprises) tant Nolan parvient en un seul mouvement à nous faire craindre la fin de l'espèce humaine, à nous donner le sentiment que ça y est c'est peut-être foutu avec tout le gravitas et la tristesse qui va avec et en même temps à s'intéresser à des relations très intimes entre les personnages principaux, à les rendre absolument bouleversants. Je dirais qu'enfin Christopher Nolan lâche la bride, se laisse submerger par l'émotion, par l'irrationnel du lien affectif entre les êtres. C'est sans doute ce que le film réussit de mieux.

On a aussi un peu tendance à l'oublier mais à l'heure où Hollywood n'est plus qu'une usine à adaptation, remakes, reboots & co, les Nolan partent de zéro. Comme pour Inception ils créent une œuvre à 100%. Bien évidemment il y a moult références dans le film (de 2001 à Abyss en passant par L'étoffe des Héros) mais ça n'empêche pas que le résultat final est d'autant plus impressionnant par sa richesse et sa précision technologique et scientifique (du moins dans les dialogues j'ai pas les qualifications pour dire si la proposition du film tient debout ou pas - et finalement peu importe).

Il y a mille choses à dire sur le film mais j'y reviendrai surement quand tout le monde l'aura vu. Je citerai néanmoins les deux petites choses qui m'ont gêné :
le personnage de Matt Damon. Sa trahison un peu grossière, la création d'un antagoniste de manière presque artificielle.
Et la survie finale de Cooper. Très peu crédible (le mec dérive dans l'espace et se fait récupérer par des vaisseaux qui passaient par là (quels vaisseaux d'ailleurs j'ai pas compris ?)
Mais même ces défauts j'ai du mal à les rejeter entièrement. Pour Damon c'est tout simplement la notion de survie qui est en jeu. L'homme prêt à tout pour s'en sortir, pour survivre. Pour lui ça veut dire trahir les siens, pour les autres ça les pousse à se dépasser et à réinventer le monde qu'ils ont détruit. Quant à la fin c'était impossible de ne pas reconnecter le père et la fille dans une scène d'une amertume terrible. Puis la toute fin est juste fabuleuse, juste parfaite. Tout y est résumé. Cooper part au devant des hommes pour retrouver Brand, peu importe s'ils doivent mourir avant l'arrivée des autres humains. Il part parce qu'elle est seule et qu'il ne peut pas abandonner quelqu'un une seconde fois. C'est absolument magnifique.


Je trouve sublime également l'idée
que l'on s'attend à voir Dieu, à voir une intelligence supérieure mais qu'en réalité la seule et unique chose qui pourra nous sauver est nous-mêmes. La foi en l'humain de Nolan est particulièrement belle et ce twist absolument génial. Même s'il soulève des questions beaucoup plus vastes sur l'ensemble du scénario. Ce serait donc les hommes qui auraient installés le wormhole près de Saturne ? Tout cela reste très mystérieux et quelque part ce n'est pas plus mal, c'est très stimulant.


Il y a dans Interstellar quelque chose de renversant dans ce qu'il offre en terme de voyage spatial, d'éloignement avec la terre, de perte métaphysique dans les limbes (on pense d'ailleurs souvent à Inception dont
l'idée du temps relatif, différent suivant les lieux où l'on se retrouve était déjà présente)
C'est d'ailleurs là que se trouve vraiment le rapport à 2001 même si dans le fond les deux films n'ont pas grand chose à voir et que les comparer est quasi un non-sens. Toujours est-il que le film fait voyager loin, très loin et propose un trajet vertigineux et fascinant.

Je mets très rarement 6/6 pourtant là je vais le faire, sans doute encore dans l'euphorie de la projo. Peut-être qu'à froid ses quelques menus défauts me feront revoir cette note mais en tout cas le film m'a fait vibrer, m'a pris aux tripes, m'a fasciné et surtout m'a profondément ému.

6/6
Auteur:  Karloff [ 31 Oct 2014, 16:18 ]
Sujet du message:  Re: Interstellar (Christopher Nolan, 2014)
Nolan m'a mis un genou à terre. Très belle première impression d'Art Core à la sortie du film (que je réutiliserai)
Auteur:  Film Freak [ 31 Oct 2014, 16:23 ]
Sujet du message:  Re: Interstellar (Christopher Nolan, 2014)
Art Core a écrit:
J
Il y a mille choses à dire sur le film mais j'y reviendrai surement quand tout le monde l'aura vu. Je citerai néanmoins les deux petites choses qui m'ont gêné :
le personnage de Matt Damon. Sa trahison un peu grossière, la création d'un antagoniste de manière presque artificielle.
Et la survie finale de Cooper. Très peu crédible (le mec dérive dans l'espace et se fait récupérer par des vaisseaux qui passaient par là (quels vaisseaux d'ailleurs j'ai pas compris ?)

Des "rangers" (donc des vaisseaux comme le sien) qui ont décollé de la station spatiale Cooper (celle que construisait Caine j'imagine) sans doute pas loin du trou de ver qui est, comme dit au début du film, à côté de Saturne.


Citation:
Je trouve sublime également l'idée
que l'on s'attend à voir Dieu, à voir une intelligence supérieure mais qu'en réalité la seule et unique chose qui pourra nous sauver est nous-mêmes. La foi en l'humain de Nolan est particulièrement belle et ce twist absolument génial. Même s'il soulève des questions beaucoup plus vastes sur l'ensemble du scénario. Ce serait donc les hommes qui auraient installés le wormhole près de Saturne ? Tout cela reste très mystérieux et quelque part ce n'est pas plus mal, c'est très stimulant.

Les hommes du futur ouais.


Citation:
Il y a dans Interstellar quelque chose de renversant dans ce qu'il offre en terme de voyage spatial, d'éloignement avec la terre, de perte métaphysique dans les limbes (on pense d'ailleurs souvent à Inception dont
l'idée du temps relatif, différent suivant les lieux où l'on se retrouve était déjà présente)

Ouiii j'avais zappé de signaler ça aussi dans mon paragraphe sur le temps chez Nolan.
Auteur:  Art Core [ 31 Oct 2014, 16:40 ]
Sujet du message:  Re: Interstellar (Christopher Nolan, 2014)
Karloff a écrit:
Nolan m'a mis un genou à terre. Très belle première impression d'Art Core à la sortie du film (que je réutiliserai)


:D
Auteur:  Arnotte [ 31 Oct 2014, 16:52 ]
Sujet du message:  Re: Interstellar (Christopher Nolan, 2014)
Ben merde alors, Art Core qui décoche un 6/6....!!!!

PRESSION

Ca tue.
Auteur:  Castorp [ 31 Oct 2014, 17:05 ]
Sujet du message:  Re: Interstellar (Christopher Nolan, 2014)
Les discussions entre privilégiés.
Auteur:  Prout Man [ 31 Oct 2014, 17:13 ]
Sujet du message:  Re: Interstellar (Christopher Nolan, 2014)
Arnotte a écrit:
Ben merde alors, Art Core qui décoche un 6/6....!!!!
PRESSION
Ca tue.

Et moi aussi, hein.

D'accord avec Artcore, surtout sur l'impression que Nolan se lâche émotionnellement pour la 1ère fois.
Auteur:  Arnotte [ 31 Oct 2014, 17:18 ]
Sujet du message:  Re: Interstellar (Christopher Nolan, 2014)
Prout Man a écrit:
Arnotte a écrit:
Ben merde alors, Art Core qui décoche un 6/6....!!!!
PRESSION
Ca tue.

Et moi aussi, hein.

Nan mais lui c'est très rare (pas comme toi :wink: ). Mais je suis étonné que t'aies adoré aussi, oui.. Violence des notes dans le tableau là.

JE L'ATTENDS.
Auteur:  Prout Man [ 31 Oct 2014, 17:19 ]
Sujet du message:  Re: Interstellar (Christopher Nolan, 2014)
J'en mets pas tant que ça, des 6/6 :)

Mais oui, la surprise vient du fait que j'étais un non-fan de Nolan (sans être un hater non plus).
Auteur:  Karloff [ 31 Oct 2014, 17:25 ]
Sujet du message:  Re: Interstellar (Christopher Nolan, 2014)
Moi ça grimpe doucement, mais j'ai une réticence sur le milieu quand même. Disons que quand j'étais à fond, j'étais INCROYABLEMENT A FOND. Mais que j'ai décroché parfois.
Auteur:  Arnotte [ 31 Oct 2014, 17:34 ]
Sujet du message:  Re: Interstellar (Christopher Nolan, 2014)
Prout Man a écrit:
J'en mets pas tant que ça, des 6/6 :)

Mais oui, la surprise vient du fait que j'étais un non-fan de Nolan (sans être un hater non plus).

Moi je mets 5 aux trois Batman et à Insomnia, et 6 à Inception, mais je ne me considère pas comme un "fan" (pas comme Fincher :) ), il y a des films à lui que je n'aime pas.
Si celui-ci m'excite particulièrement, c'est surtout pour le sujet et le projet (et pas spécialement "parce que c'est Nolan"). Si on me dit que c'est L'ETOFFE DES HEROS + CONTACT + SUNSHINE + 2001 + que c'est plus émouvant qu'on ne peut le penser => moi je JOUIS d'avance.
Je ne veux pas être déçu.
Auteur:  Film Freak [ 31 Oct 2014, 17:38 ]
Sujet du message:  Re: Interstellar (Christopher Nolan, 2014)
Zen, les mecs.
Auteur:  Arnotte [ 31 Oct 2014, 17:39 ]
Sujet du message:  Re: Interstellar (Christopher Nolan, 2014)
T'inquiète. :)
Auteur:  Prout Man [ 31 Oct 2014, 17:43 ]
Sujet du message:  Re: Interstellar (Christopher Nolan, 2014)
N'oublions pas que même A.I., qu'on considère désormais comme un chef-d'oeuvre, avait un petit ventre mou dans sa partie centrale (la scène du Dr.Know).
Auteur:  Billy Budd [ 31 Oct 2014, 17:44 ]
Sujet du message:  Re: Interstellar (Christopher Nolan, 2014)
Castorp a écrit:
Les discussions entre privilégiés.


Ouais, moi je serai à Londres lundi.

Mais je n'aurais sans doute pas le temps d'aller le voir en IMAX.
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