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Les Derniers jours de Pompei (Mario Caserini - 1913)
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Auteur:  Tom [ 28 Sep 2014, 23:19 ]
Sujet du message:  Les Derniers jours de Pompei (Mario Caserini - 1913)

Gli Ultimi giorni di Pompei en VO.

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Glaucus, un riche notable, achète une jeune esclave aveugle, pour la délivrer des maltraitances de son propriétaire. Il l'installe chez lui comme servante...


Troisième muet italien, et toujours pas convaincu. Il y a pourtant beaucoup pour séduire le spectateur contemporain dans ce film, à commencer par le fait que le cinéma en tableau y donne littéralement naissance à des "tableaux" : des images à la composition forte, racée, tenues par les colonnades et sculptées d'une lumière savante, présentant chaque situation dans le plus bel écrin... On est loin de certains films de l'époque où l'action semble nager aléatoirement dans un plan trop large qui s'en fout, tel un misérable petit poisson. L'élégance ferme de l'ensemble, ici, semble toute indiquée pour doper l'imagerie antique dans laquelle le film fait son lit.

Il faut pourtant croire que, malgré son apparent désinvestissement (se mettre à distance, rendre l'action disponible et lisible, point), le cinéma en tableaux a des ressources narratives plus secrètes : on le remarque parce qu'ici, justement, elles sont manifestement absentes, et qu'on se fait vite chier. Il y a quelques fulgurances : ces moments où, donnant l'impression d'un tableau à plusieurs strates, Caserini opère des dévoilement/recouvrement dans la profondeur (l'aveugle qui entend les amants roucouler dans le même plan qu'elle sans les voir, la servante qui cache à notre œil le bain dénudé...). Mais globalement, il faut attendre la deuxième moitié du film, et l'emballement soudain du récit (un plan = un nouveau décor = un nouveau rebondissement) pour enfin tromper l'ennui, dans une logique tenant davantage du divertissement (hop, regarde encore un nouvel endroit à découvrir !) que d'une véritable narration. Ce qui n'est pas sale, mais bon...

Le problème, plus généralement, reste qu'on ne pige pas vraiment ce que tout cela raconte : que vient faire, au fond, l'éruption dans toute cette histoire ? Quel sens a-t-elle, à part simplement advenir et interrompre le récit ? Généralement, l'imagerie que convoque l'éruption est celle d'une aristocratie lubrique et décadente dont le volcan vient en quelque sorte sonner le glas. Rien de cela ici, et on peine à trouver quelconque autre mise en perspective, d'autant que la question de la cité est complètement évacuée : lorsque après une heure de film, au tribunal, un contre-champ dévoile soudain pour la première fois une centaine de figurants hurlant pour répondre à la harangue d'un juge, on sursaute et on cligne des yeux en se demandant d'où ils sortent.

Il y a en fait un carton, un seul, qui lie in extremis la catastrophe aux aléas du récit : "In the thick darkness, only the blind woman can see". Le film n'en fait rien de plus, et l'on devine là un simple emprunt au roman, où la question devait constituer un enjeu dramatique autrement plus important (lié à la faute, à la rédemption, à sa place enfin trouvée).

Un film pas désagréable, donc, qui finit par emporter le morceau à coup de grands moyens (péripéties spectaculaires, rapidité du récit, show son et lumière de la catastrophe). Mais l'impression qui reste en bouche, comme pour Cabiria, est plutôt celle d'un cinéma courant vainement après le romanesque, animé par le désir rageur d'une ample efficacité narrative, cherchant et butant à l'aveugle, sans jamais trouver la solution esthétique pour y parvenir - et se retrouvant réduit, par dépit, à la mimer à coup de surenchère.



Concernant le DVD : Plutôt bon dans l'ensemble, les défauts pellicule restant finalement relativement légers, une scène (décisive) mise à part. Le seul problème durable vient des surexpositions dans la dernière partie, mal gérées par la compression. Et puis toujours cette manie de Kino de traduire directement les intertitres en anglais (plutôt que de les sous-titrer), ce qui est un peu dommage.

Auteur:  Mr Chow [ 29 Sep 2014, 08:36 ]
Sujet du message:  Re: Les Derniers jours de Pompei (Mario Caserini - 1913)

Marrant que le sujet sur le film des Larrieu soit remonté juste avant

Auteur:  Tom [ 29 Sep 2014, 08:43 ]
Sujet du message:  Re: Les Derniers jours de Pompei (Mario Caserini - 1913)

Tu déconnes ? J'ai fait exprès pour qu'il y ait confusion, et que les gens viennent lire mon topic par erreur !

Auteur:  Castorp [ 29 Sep 2014, 08:53 ]
Sujet du message:  Re: Les Derniers jours de Pompei (Mario Caserini - 1913)

Tom a écrit:
Tu déconnes ? J'ai fait exprès pour qu'il y ait confusion, et que les gens viennent lire mon topic par erreur !


Lol, c'est là que je me rends compte qu'il faut vraiment que je voie Typhoon Club.

Mais bon, trop pas le temps, là...

Auteur:  Tom [ 29 Sep 2014, 08:55 ]
Sujet du message:  Re: Les Derniers jours de Pompei (Mario Caserini - 1913)

Boaaaaar pas grave. N'allons pas contre la nature...

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