Un homme part à la recherche de sa sœur, avec qui il parcourait le pays en tant que musiciens.
Film dont j'ai étudié certains scènes jusqu'à l'os, dont je me repassais certains passages en boucle sans l'avoir jamais réellement vu, de peur d'être déçu. C'est enfin chose faite, et je n'aurais pas dû attendre autant : c'est l'un des plus beaux films de la décennie, et certainement l'un des plus beaux mélos de tous les temps.
Déjà, il y a la musique : le Pansori, c'est très particulier, et de prime abord, ça peut paraître assez sec. Mais pourtant, lorsqu'on laisse les sons venir à nous (même sans comprendre la langue), on se rend compte de la poésie extraordinaire qui se dégage de chaque couplet, entre allitérations délicieuses et onomatopées chantées. Im saisit tout ça à la perfection, comme dans ce plan séquence, que je considère, je l'ai déjà dit ailleurs, comme quelque chose qui compte dans l'histoire du cinéma : http://tvpot.daum.net/v/jHvH_WmvBSg$. Il parvient à capter ce qui fait l'essence de cette musique : se trouver sans cesse à cheval entre une complainte regrettant une vie de misère et un hymne à la fête et à la danse.
Le film, lui, est extrêmement beau : c'est l'histoire d'une fille, qui par amour, sacrifie tout pour l'orgueil de son père, un musicien qui ne parvient pas à se faire à la modernisation de son pays et à la marginalisation de son art. Im raconte donc un monde qui se meurt, cette Corée traditionnelle que l'après-guerre moderne viole allègrement. Son tour de force, c'est de ne faire qu'effleurer ce qui est en fait le coeur de son sujet : on rencontre un vieux calligraphe ruiné, un chanteur drogué, une troupe d'orchestre qui étouffe les sons du pansori ; mais toujours, la caméra s'attarde sur les errances des héros, de ces artistes qui s'éteignent lentement, sans autre bruit que leur chant désespéré, dans un monde qui refuse de les attendre.
Et cette fin !
Chef d’œuvre. Honteusement introuvable en DVD en France, d'ailleurs.