Alors que Manhattan est devenu une ile totalitaire qui requiert un passeport pour pouvoir y accéder, un jeune homme échoue aux tests qui lui permettraient de revendiquer officiellement le statut d'artiste et est contraint de travailler comme contrôleur de trafic dans un tunnel de New York (Le Holland Tunnel précisément). Il finira par tomber amoureux d'une jolie japonaise (hawaienne ?) qu'il rejoindra sur la lune, à bord d'un bus dans lequel se trouve Bill Murray !
Voila comment l'on peut résumer Nothing Last Forever, film qui aurait du être à Cannes en 1984 mais qui ne bénéficiera jamais d'une sortie officielle, à cause de producteurs un peu trop frileux de la Métro Goldwin Meyer au bord de la faillite. On peut difficilement faire plus culte que ce film je pense, et même si c'est un lieu commun que de crier au génie lorsqu'un film à eu le privilège de n'avoir été vu que par une dizaine de personne, il faut reconnaître que le film est incroyable. Une comédie romantique de science-fiction, rétro et « dreampunk » qui est constamment sur les traces des comédies de broadway, privilégiant une esthétique du collage et du « sample » très inventive (mélange de décors réels très beau et de plans issus de films des années 50) tout en annonçant Charlie Kaufman et Michel Gondry dans le bricolage de l'ensemble des parties (on est loin du n'importe quoi cela dit, c'est un fatras sublime et très maitrisé à mon sens, l'on est constamment captivé et émerveillé, pour peu que l'on ai une âme de rêveur).
Le héros du film prie Jésus-Christ et James Joyce, archétype du jeune premier naïf et romantique en quête d'Art et d'absolu, mais rien ne dure éternellement, ni la naïveté, ni l'art, ni l'amour, peut-être reste-t-il encore l'absolu, que l'on est tenté de vouloir atteindre après avoir vu ce film charmant, - plus que ça même, brillant, et dont je m'étonne qu'il n'ai bénéficié d'aucune distribution probante en DVD ou VHS (à l'exception d'une diffusion sur la BBC et sur une chaise cablé suédoise, aux alentours de 3h du matin). Le film à pourtant bénéficié d'un budget conséquent, et c'est assez étrange qu'il ai été à ce point oublié.
Ceci dit le film sortira probablement en Blu Ray dans les 5 années à venir étant donné que les problèmes de droits qui l'entourent semblent être en passe de se résoudre. Mais en attendant un niveau basique en anglais est requis et le film est trouvable (notamment sur votre tube). Et il vaut le détournement. (6/6)
(Je n'ai appris l'existence de ce film qu'il y'a peu avec un article du New Yorker intitulé « A lost comedic masterpiece from 1984 »)
pour en savoir un peu plus sur le film http://www.nothinglostforever.com/
