aka Iodo / I-Eoh Island
Pour se laver de tous soupçons de meurtre suite à la disparition en mer d'un journaliste, un promoteur immobilier mène l'enquête avec l'employeur de ce dernier et débarque sur une mystérieuse île exclusivement occupée par des femmes, dont la victime était le dernier représentant masculin...
Un film assez fascinant mais parfois bien rebutant que ce Kim Ki-Young. Comme dans La femme de feu, on constate que le réalisateur a été contaminé par plusieurs tics du cinéma des années 70, et il faut parfois s'accrocher l'estomac, notamment vis à vis du nombre important de zooms dégueulasses qui parsèment l'ensemble... Le récit "rashomonesque" est assez pénible au départ également, mais l'avantage c'est qu'il gagne en intérêt au fur et à mesure du film, qui dévoile un univers mêlant chamanisme et sado-masochisme, jusqu'à aboutir à une séquence choc assez gonflée. Encore une fois, on a un personnage masculin blindé de pesanteur sur sa "destinée", et qui après un "viol ambiguë" se retrouve totalement baladé et "vidé" au milieu des femmes qui l'entoure... Mais à la grande échelle d'un postulat plus fantastique voir mythologique.
La tension musicale permanente, rythmée tour à tour de percussions et de chants puissants, aide à instaurer une atmosphère d'isolement et de fin du monde dans un paysage et un vaste élément liquide voué à la stérilité... même si les vieilleries formelles du film et le côté policier du début rend forcément la dimension de "transe" assez impure et hachée. Mais le film a le mérite de nous faire passer par plusieurs stades et strates... Même si comme souvent dans ces films coréens ça passe par beaucoup de "pensées et évènements récitées à haute voie" en sus des images, moyen de toujours extérioriser, mais qu'il est difficile de ne pas trouver lourdingue par moments. Enfin, déjà à cette époque, il y a des séquences de cuite assez monumentale dans cette cinématographie...
Difficile de juger la photo vu la copie, même s'il parait évident que les extérieurs sont nettement moins nuancés que les intérieurs, où l'on retrouve un peu de la flamboyance des "Servantes" autant qu'un certain classicisme.