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HwanyeoEn banlieue de Séoul, la police découvre les cadavres d'un homme et d'une femme. L'enquête mettra à jour le sordide secret d'une famille de la classe moyenne. Un premier remake de [La servante] (The Housemaid / Hanyo) (Premiere)Etonnant exercice du réalisateur qui remake sa "Servante" 11 ans plus tard (et le fera encore en 1982!... avec aussi semble t'il "La femme insecte", une autre variation qui se glisse entre les deux). Et l'on y retrouve des décors quasiment refaits à l'identique, ainsi que quelques éléments bien emblématiques dans la mise en scène, comme ces mouvements latéraux sous la pluie le longs de longues baies vitrées, ces carreaux en forme de prisme et toile d'araignée, et la figure de l'escalier toujours aussi imposante et entêtante. Les délires autour de la mort au rat sont également repris... Le réalisateur passe cependant au scope couleur, et avec son directeur photo s'en donne à coeur joie dans le baroque, ce qui fait que toutes les signatures visuelles reprises semblent être une forme de "pré-couche" rapide sur laquelle se supperpose littéralement un second film et un autre déchainement, qui reste quand même plus balisé. Un gimmick qui d'ailleurs a mal vieilli visuellement, ce sont toutes ces "projections diapos" surréalistes, qui prennent souvent la place de séquences sulfureuses, comme pour les atténuer finalement avec une série d'inserts, procédé très daté seventies pour le coup.
Ce qui est intéressant de savoir bien évidemment, c'est si au niveau de la censure, refaire le film n'a pas un intérêt propre, surtout qu'ici
. L version précédente était d'ailleurs peut-être invisible à ce moment, ça ajoute son sel. Au niveau du récit, il n'y a plus du tout de circonvolution pour l'entrée en matière, on attaque directement les problématiques là ou "La Servante" cachait son héroïne poison pendant une demi-heure de fausse intrigue, cette fois l'on est rapidement dans le vif du sujet.
Au prof de piano fauché qui se déguise en bourgeois, Kim Ki-Young ajoute ici une occupation assez prenante pour le personnage de l'épouse, puisqu'elle gère en parallèle un gros poulailler à elle seule (lequel a une vraie importance dans le film) : elle s'avère très rapidement le personnage central, d'ailleurs interprété par une actrice charismatique, Yoo Yeo-jeong, que l'on voit encore beaucoup à l'écran (notamment dans "La Servante" de... Im Sang-soo). On discutera pas mal du final, très beau à l'écran, mais mélo et peut-être plus adapté sans doute aux contraintes de l'époque. A côté, la "bonniche" est un personnage beaucoup plus grossier et caricatural, avec un background assez facile même si sur le plan social, il plaira à ceux qui veulent analyser le contexte de réalisation du film, ce qu'il "dit de la société coréenne"... Au-delà, ce qui se dénote malgré la folie toujours proche, c'est un aspect "toutes victime" très présent dans cette version, tandis que les enfants s'y retrouvent aussi bien plus épargnés ... C'est moins poil à gratter je trouve, mais le film a vraiment une ossature propre en tant que tel et sa singularité.
La version du film mise par le korean film archive sur you tube est assez atroce, je ne sais pas s'il manque des bouts (comme pour le film original d'ailleurs, bien reconstruit). Elle possède étrangement des vieux STF français intégrés et bourrés de coquilles (le film s'intitulant en prime "la fille de satan"!). C'est semble t'il la "copie officielle" restante car il y a un générique du KOFA à la suite du film créditant un minimum de restauration...