Michel, un quadra un peu paumé, mais diablement séduisant assure sa subsistance en mettant la main sur les économies de femmes qui tombent sous son charme. C’est un prédateur. Au mieux, il les dépouille. Au pire, il les trucide et s’en va avec l’argent.
Lorsque sa route croise celle de Gloria, c’est le choc. La flamboyante Ibère, qui a perdu ses marques au fil d’une existence triste, tombe raide dingue amoureuse de ce beau passant qu’elle ne va plus lâcher. Commence alors une incroyable odyssée sanglante où les deux amants qui se présentent comme une fratrie vont s’enfoncer dans la folie furieuse.
Nouveau trip horrifique de Du Welz qui retrouve son interprète de Calvaire et qui l’emmène des vers des cimes de couardise queutarde, Alleluia semble avoir été monté en réaction au cauchemar de production de Colt 45 (qui devrait enfin sortir en août, mais sous quelle version?) dans une sorte d'élan dévastateur à toute berzingue. Variation autour des honeymoon killers où la flamboyante Lola Duenas, complètement tarée dans sa passion vampirisée, trucide les veuves séduites par le gigolo Laurent Lucas, Alleluia pêche sans doute parfois dans le scénario, un peu redondant, comme une sorte d'épreuve imposée sur des motifs rabâchés de série B, mais du Welz remporte le morceau par ses appartés esthétiques cauchemardesques (une danse autour d'un feu nus) et surtout parce que c'est un super directeur d'acteurs (le duo est génial, mais toutes les veuves comme aimantées le stupre aux babines, sont réjouissantes) donnant à Alleluia ce supplément d'éclair de violence dans toute sa sauvagerie et d'humanité poisseuse qui vont à l'encontre des canons ripolinés du genre au cinéma où rien ne doit plus tâcher.
4/6