aka Joshuu sasori: Kemono-beya
Suite à son évasion, Nami, surnommée Sasori, est activement recherchée par la police. Elle leur échappe dans le métro, après avoir coupé le bras d'un inspecteur, et trouve refuge dans un quartier sordide, chez une prostituée [wiki]
A priori moins étonnant ce troisième Sasori, qui traîne dans un univers de yakuzas et de mélodrame des bas fonds bien plus familier, et moins propre au cinéma d'exploitation (je m'attendais plus à un délire giallesque, mais que nenni)... La narration ici devient un peu du grand n'importe quoi, brassant l'enchainement de ses différentes péripéties comme on lancerai des mikados en l'air, avec notamment des allers-retours soudains sur des personnages laissés de côtés qui sont franchement mal fichus... Reste pour unifier clairement tout ça une focalisation sur l'avortement qui est assez prononcée dans cet épisode, avec notamment une grosse séquence assez trash en la matière qui tient presque de pièce pivot au film.
Nami en a un peu terminé avec ses vengeances personnelles ici, devenant une figure de plus en plus abstraite se mettant plus au service de quelques femmes victimes ou marginales (bref le film rejoint vraiment les paroles de la chanson Urami-Bushi du coup), tout en continuant une fuite éperdue, ici symbolisée par tous les délires réjouissants autour des affiches "avis de recherche", jusqu'à d'ultimes images limites clipesque à ce niveau. D'ailleurs, je me demande si Carax a vu le film, avec ses affiches de visages en série qui brûlent dans le métro dans "Les amants..."?
Il y a une séquence absolument magnifique dans le film (où il vaut mieux en général accueillir les scènes toutes isolées les unes des autres pour les apprécier), c'est celle des égouts et des allumettes, une merveille de poésie, je n'en dis pas plus, peut être le plus beau morceau de ces trois premiers épisodes...
Encore une fois, un épilogue un peu assommant, mais amusant dans l'idée