Synopsis : Pierre, la quarantaine, purge une peine de 14 ans d'emprisonnement. Sa mère, qui a presque 80 ans, lui rend visite chaque semaine. Suzanne sa dernière épouse, tant quant à elle de refaire sa vie. Chacun des personnages nous raconte sans secret cette période de leur existence qui semble suspendue dans le temps, accrochée par ce lien fragile entre la vie du "dedans" et celle du "dehors". Des destins liés par un crime, la culpabilité et la solitude, comme des naufragés de l'amour et du désir, qui se meurent de sortir la tête de l'eau pour respirer la vie.
François Delisle signe ici un film très expérimental auquel j'adhère entièrement. Une succession d'image soutenue par le discours des cinq narrateurs qui nous racontent leur vie, passée et présente.
J'ai passé 85 minutes dans un rêve éveillé, bordé par les paroles de ces hommes et femmes victimes d'une société qu'ils critiquent mais ne remettent pas en question.
Les images sont extrêmement esthétiques et également très simples : une scène de voiture ou on a un gros plan sur un pare brise séparé en deux par les marques de l'essai glace... La scène de masturbation de Suzanne et celle ou elle fait l'amour avec un inconnu rencontré sur le net sont très esthétiques, volontairement vulgaire mais pas sales, le fait que le narrateur Suzanne parle de sa relation avec Pierre au dessus de ses images rend la scène malsaine à souhait.
J'ai juste deux bémols pour lesquels je suis obligé de spoiler.
Le film a un nombre multiple de signification, notamment une fin ouverte
C'est pour des films comme ça que j'aime le cinéma, je vais m'empresser de visionner le reste des films de Delisle en espérant qu'ils soient d'une qualité égale.
6/6, avec Frances Ha, mon meilleur film de 2013