Los Angeles, dans un futur proche. Theodore Twombly, un homme sensible au caractère complexe, est inconsolable suite à une rupture difficile. Il fait alors l'acquisition d'un programme informatique ultramoderne, capable de s'adapter à la personnalité de chaque utilisateur. En lançant le système, il fait la connaissance de 'Samantha', une voix féminine intelligente, intuitive et étonnamment drôle. Les besoins et les désirs de Samantha grandissent et évoluent, tout comme ceux de Theodore, et peu à peu, ils tombent amoureux…
Enfin un film d'Andrew Niccol qui ne soit pas desservi par un metteur en scène nul! Ce qui est appréciable chez Spike Jonze, outre son génie du pitch, tient en sa facilité à changer de ton. A mille lieues d'Adaptation ou des Maximontres, Her distille son futur téléguidé et robotisé avec tout ce que ça comporte de solitude et d'incommunicabilité comme une douce romcom enveloppée par la sensualité de la voix de Scarlett Johanson, auréolée de son prix d'interprétation à Rome alors qu'on ne la voit jamais à l'image et qu'elle a remplacé Samantha Morton en postprod. C'est donc l'histoire d'un mec vivant dans un Los Angeles filmé comme dans Lost in translation sur le point de divorcer, avec tout ce que la fin d'une relation compte d'amertume, qui va tomber amoureux d'une intelligence artificielle, la voix de son smartphone, apte à dialoguer avec lui, jusqu'au flirt, alors qu'elle demeure une extension narcissique de lui-même, accomplissant son travail, fouillant dans sa mémoire, dont la conscience et les atermoiements ont été designés comme un plus produit. Le film peut apparaître simple et plus facile que les autre Jonze, sans doute parce qu'il est plus drôle et apaisé, mais ceux qui pourront le comparer au Théorème Zero, dernier navet en date de Terry Gilliam dont les sujets sont voisins, n'en dénieront pas toute la grandeur et la puissance.
5/6
