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American Hustle (David O. Russell, 2013)
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Auteur:  Film Freak [ 10 Jan 2014, 00:41 ]
Sujet du message:  American Hustle (David O. Russell, 2013)

À propos de The Fighter, j'écrivais : "Au niveau de la réa, ça m'a vraiment impressionné, cet habileté à adopter une forme héritée du cinéma indépendant, d'où provient Russell, tout en se permettant une réa parfois super dynamique (cf. ce premier sparring entre les deux frères, avec le travelling circulaire), qui hésite pas à surligner, mais sans que ça fasse lourd (un gros travelling avant par ci, un autre par là)".

Et à propos de Silver Linings Playbook : "Russell efface tout le vernis d'un genre - la romcom - pour proposer une comédie qui, sans être dramatique, ne se limite pas à l'humour, et ceux malgré les excentricités de ces personnages tous un peu fucked up".

Bah je me suis fait à peu près les mêmes réflexions devant ce American Hustle où Russell revisite à nouveau un genre classique - après la success story et la romcom, le film d'arnaque - en essayant de se défaire de la mécanique pour se concentrer sur ses personnages, alters ego "russellisés" des réels participants de l'affaire ABSCAM, cette incroyable histoire vraie d'un agent du FBI qui enrôle un arnaqueur pour entourlouper des criminels en col blanc.

Le film n'est jamais aussi bon que lorsqu'il s'attarde sur ces êtres humains - même lorsqu'ils sont vaguement caricaturaux comme c'est le cas ici - de manière à mettre en évidence les réelles arnaques qui intéressent le cinéaste, celles qui caractérisent les rapports sentimentaux. Ici, si tout le monde se joue de tout le monde, ce n'est pas à des fins fonctionnelles dictées par le genre mais par rancune, jalousie, haine, amour.

Il y a quelque chose d'assez beau dans le portrait que Russell fait de ses protagonistes, ces pauvres hères avec leurs looks interdits (la première arnaque du perso de Bale, c'est sa perruque) et leurs nobles ambitions. Irving est un authentique bon gars derrière ses magouilles, réellement perdu, Sydney est touchante dans son amour pour ce semi-loser, Richie et Carmine veulent juste bien faire…il n'y a guère que Rosalyn qui paraît antipathique…mais Jennifer Lawrence arriverait presque à faire passer la pilule.

Si elle reste toutefois potentiellement miscast en bitch de Long Island, le casting a contre-emploi fait des merveilles pour tout le monde. Bale trouve chez Russell des rôles qui le changent de son archétype, Cooper est loin des beaux gosses qu'il a l'habitude de jouer, Renner n'a plus rien d'intense ou de menaçant, et Adams est sexe comme jamais… Quand ils ne tombent pas dans les travers les plus hystéro du scénario, ils offrent quelques séquences assez géantes (la boîte de nuit, "Live and Let Die", la discussion dans la chambre entre Bale et Lawrence).

Cependant, le récit, à la structure moins conventionnelle que le précédent et par conséquent plus maladroite, peine à relier ses trames plus personnelles avec le plus large propos sur une certaine Amérique. Pour certains aspects, de la forme (voix off, dynamisme) ou du fond (vénalité, aspirations), le film sera comparé à The Wolf of Wall Street et malheureusement, le Russell souffre de la comparaison. Les 3h du Scorsese passent plus rapidement que les 2h18 de celui-ci et le propos est plus abouti.

Maintenant, ça reste quand même loin du crowd-pleaser auquel je m'attendais.
J'avais tôt fait de le ranger dans la catégorie "festival d'acteur dans film léger tiré de faits réels qui gagnera l'Oscar face à des films plus clivants" mais American Hustle n'est pas Argo. Ici, au moins, ça raconte quelque chose…

7/10

La note que je mets à tous les Russell en fait…il me manque toujours un petit truc pour adhérer vraiment.

Auteur:  Prout Man [ 10 Jan 2014, 12:52 ]
Sujet du message:  Re: American Hustle (David O. Russell, 2013)

putain y avait une projo?

Auteur:  deudtens [ 10 Jan 2014, 13:13 ]
Sujet du message:  Re: American Hustle (David O. Russell, 2013)

Ben ouais, t'as pas entendu ?

Auteur:  Prout Man [ 10 Jan 2014, 13:25 ]
Sujet du message:  Re: American Hustle (David O. Russell, 2013)

deudtens a écrit:
Ben ouais, t'as pas entendu ?

So 2002, cette vanne.

Auteur:  deudtens [ 10 Jan 2014, 18:44 ]
Sujet du message:  Re: American Hustle (David O. Russell, 2013)

j'avoue. j'ai failli me retenir. et puis j'avais envie. moi on continue a m'appeler stephen hawkins 3 ans apres donc bon.

Auteur:  Puck [ 11 Jan 2014, 01:44 ]
Sujet du message:  Re: American Hustle (David O. Russell, 2013)

Oui enfin toi, ça va revenir, donc on peut dire que c'est 3 ans avant aussi...

Auteur:  Ozymandias [ 11 Jan 2014, 10:03 ]
Sujet du message:  Re: American Hustle (David O. Russell, 2013)

Film Freak a écrit:
La note que je mets à tous les Russell en fait…il me manque toujours un petit truc pour adhérer vraiment.


Du sperme ?

Auteur:  Film Freak [ 11 Jan 2014, 12:17 ]
Sujet du message:  Re: American Hustle (David O. Russell, 2013)

Ozymandias a écrit:
Film Freak a écrit:
La note que je mets à tous les Russell en fait…il me manque toujours un petit truc pour adhérer vraiment.


Du sperme ?

American Facial.

Auteur:  DPSR [ 12 Jan 2014, 16:13 ]
Sujet du message:  Re: American Hustle (David O. Russell, 2013)

J'aime de moins en moins O'Russell, valeur montante appréciée par l'académie qui semble s'être engouffré dans un filon qui lui confère une importance qu'il n'a pas, et son film d'arnaque en carton est encore un prétexte à quelques moments d'acteurs qui se mettent dessus dans une compilation de trahisons et dissimulations pas très travaillées quelque part entre une émission de Julien Courbet et un clip postiche et gaudriole de Patrick Hernandez.
2/6

Auteur:  Arnotte [ 12 Jan 2014, 18:49 ]
Sujet du message:  Re: American Hustle (David O. Russell, 2013)

Putain il me tente de moins en moins... Déjà qu'il n'y a aucun film de O'Russell que j'aime vraiment bien...

Auteur:  Film Freak [ 12 Jan 2014, 19:17 ]
Sujet du message:  Re: American Hustle (David O. Russell, 2013)

C'est David O. Russell, les mecs. Pas O'Russell.

Auteur:  Arnotte [ 13 Jan 2014, 08:07 ]
Sujet du message:  Re: American Hustle (David O. Russell, 2013)

Damn.

Auteur:  Karloff [ 15 Jan 2014, 16:22 ]
Sujet du message:  Re: American Hustle (David O. Russell, 2013)

L'arnaque si le film a l'Oscar l'année de Gravity et 12 Years a Slave

franchement du déjà vu, du réchauffé, plutôt bien joué, beaucoup trop long

la morale du truc m'échappe aussi, surtout cette phrase sur les politiques qui ont aidé leur communauté (en prenant des pots de vin ?)

3/6

Auteur:  snaky [ 15 Jan 2014, 16:30 ]
Sujet du message:  Re: American Hustle (David O. Russell, 2013)

Les rois du désert c'était vraiment bien, après j'ai pas trop suivi ce qu'il a fait.

Auteur:  Papadoc [ 06 Fév 2014, 17:15 ]
Sujet du message:  Re: American Hustle (David O. Russell, 2013)

Je trouve convaincantes les intentions du film : prendre à rebours film d'arnaque en ne considérant pas les personnages uniquement sur l'axe escroc/escroqués, et de ne jamais embarquer le spectateur dans le processus. Il ne sera jamais question de nous arnaquer nous, et le suspense du "qui arnaque qui" porte ici sur des enjeux "intérieurs".
Mais elles ne sont que partiellement concrétisées à l'écran. La dualité des personnages me semble bien exploitée, et cette manière de caractériser les aller-retours entre la vérité et le pastiche - qui sont autant de passerelles entre le film d'arnaque et le drame - par de nombreux détails physiques souvent habile, à défaut d'être toujours fine. Les héros sont confrontés - parfois littéralement - à leur vernis, et si on peut trouver le procédé un peu besogneux (monter une histoire d'arnaque autour de personnages n'assumant pas leur identité), on lui doit les plus belles scènes du film, à commencer par ce montage alterné boite de nuit/restaurant.
Après, il me semble que le film gère mal son intrigue, fait mine de s'en foutre mais s'y attarde trop longtemps. Le plan n'est jamais tout à fait clair, et monté tellement à l'arrache qu'on a du mal à croire qu'il puisse fonctionner. Le film lui-même n'a pas l'air d'avoir trop confiance, et hésite entre premier degré et bouffonerie coenienne (cf. la scène de l'avion). Et s'il en détourne la structure et donc naturellement le rythme, il ne trouve jamais le sien et toussote entre ses élans dramatiques et ses obligations scénaristiques. Le développement est souvent pénible, attendu, nébuleux, bref, c'est quand même régulièrement chiant.

Dernier truc : j'ai été bluffé par Amy Adams, qui joue ici un personnage de FEMME sans trop d'équivalent à Hollywood aujourd'hui, et qui me rappelle la Julianne Moore d'il y a quelques années. Sa beauté assume ses rides discrètes, ses seins un peu las, des jambes pas tout à fait parfaites, des mains déjà légèrement vieillies ... Malgré ses looks de James Bond Girl elle conserve une dimension humaine (là où même le Bradley Cooper dans son versant authentique m'apparait comme trop réfléchi), ce qui sert tout à fait le propos du film.

Un gentil 4/6

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