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Guerre et Paix (King Vidor, 1956)
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Auteur:  Mr Chow [ 30 Déc 2013, 14:00 ]
Sujet du message:  Guerre et Paix (King Vidor, 1956)

Moscou,1805. La jeune comtesse Natacha est fiancée au prince André et a pour meilleur ami le Prince Pierre. La guerre éclate, André et Pierre partent au front tandis que Natacha décide de s'occuper des malheureux. Mais André est tué au combat. A son retour, Pierre retrouve une jeune femme assagie par les épreuves et la dureté des temps... (Allociné)

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Houlà le gros machin qui suscite la méfiance mais par lequel on se laisse happer paresseusement un après-midi de vacance sur Paramount Channel (leur film évènement du mois entre deux Bogart de quatrième zone? Je n'ai fait que zapper sur cette chaine pour le moment), co-prod de la Paramount justement avec une coalition des deux pontes italiens Carlo Ponti et Dino de Laurentiis, qui augure d'une époque ou Hollywood va vivre certaines expériences transalpines...

Je n'ai jamais lu le bouquin, mais outre le casting d'emblée improbable (Fonda, Hepburn et Ferrer... surtout Fonda, jamais crédible une seule seconde), il y a ce sentiment d'adaptation laborieuse où l'on ne croit jamais à l'univers décrit, et où toutes les thématiques passent essentiellement par les dialogues, entre deux ellipses que les scénaristes nombreux paraissant peiner à tout caser en 3h30. On se sent un peu entre le soap et les Les Misérables de Le Chanois mais avec un chef opérateur capable d'apporter un grain de lumière notable l'espace d'une conversation (Cardiff quand même)... Si Vidor (dont c'est l'avant-dernier film mine de rien) n'est pas forcément un manchot, la première partie c'est du grand n'importe quoi dans son exposition interminable, et au milieu de tout ça le réal rate facilement une scène de bal pour se réveiller, pour en réussir un peu plus une autre à l'Opéra, mais jamais ça ne prend vraiment vie...

Heureusement arrive une dernière partie pas forcément moins pénible dans le rythme mais qui change un peu des alcôves et de ces familles crispantes, avec une série de tableaux napoléoniens assez impressionnants et qui devaient quand même en jeter en salle projeté en Vistavision... Reste que si ça démontre un sens de la composition certain (et du management : le trivia imdb annonce que Vidor a refusé de déléguer à un réal de seconde équipe), tout ça a du mal à s'insérer dans un quelconque projet artistique global, et ça loupe l'essentiel : ça ne m'a surtout pas donné envie de lire le livre. Reste à se motiver pour la version de Bondarchuk...

Auteur:  JeanJacquesSchool [ 03 Jan 2014, 18:04 ]
Sujet du message:  Re: Guerre et Paix (King Vidor, 1956)

Le livre est un monument de la littérature russe quand même, un pavé évidemment (deux tomes de plus de milles pages chacun) dont je vois mal comment une adaptation américaine qui plus est pourrait rendre l'esprit. Je l'ai lu quand j'étais ado, lire ce livre c'est se forger une vie alternative dans la Russie du début du XIXème siècle; il faut être passionné par l'époque, par la Russie aussi un peu, mais globalement c'est un roman inadaptable, comme la recherche du temps perdu de Proust; il à une dimension philosophique, didactique, poétique, romanesque et politique qui le rendent inadaptable, c'est de la littérature, de la pure littérature, ce n'est pas du cinéma. Et puis surtout il y'a une dimension temporelle aussi, ma thèse est que le personnage principal de ce roman (comme celui de Proust), c'est le temps, c'est surtout pour ça qu'il est inadaptable, on ne peut pas enlever une ligne du livre, c'est à dire une minute, une seconde, sans le mutiler, sans le trahir. Il est inadaptable.

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