Un jeune médecin vient de s'installer en région parisienne. Nombre de ses patients consultent après avoir été victimes de morsures. Il apprend que, pour se protéger des agressions nocturnes, les habitants ont acheté des chiens de garde
Film a la réputation plutôt bonne, mais je suis un peu déçu... ça commence très bien dans la captation de cette néo-banlieue dortoire et de toutes les nouvelles architectures qui poussent alors, laquelle vire clairement fascistoïde de par ses notables et sa classe moyenne, en jouant sur l'étrangeté des doublons canins qui envahissent peu à peu le territoire. La photographie est très classe et il y a de bonnes petites idées de mise en scène par ci par là, comme ce mouvement circulaire très calme qui nuance une facile métaphore extatique dans une séance de dressage entre Calfan et Depardieu.
Reste pourtant la plupart du temps un certain didactisme et schématisme à la Boisset qui prend le dessus, surtout avec Lanoux qui se traine en personnage de fiction télé avant l'heure en seul pote des immigrés et loubards, tandis que l'héroïne principale, instit victime de viol qui sert d'articulation un peu rigide dans l'affrontement des deux camps (pro et anti chiens), est souvent bien prétexte et peu crédible. Depardieu fait peu d'étincelle également en baron plan-plan qui se tape de temps à autres quelques délires limite zoophiles. C'est dommage parce qu'il y a du bon gros potentiel gâché, une sorte de "Corbeau" de la fin des années Giscard un peu manqué... Reste que le propos est fort, et finalement ça ne m'a pas l'air d'avoir été souvent diffusé à la télé?
Beaucoup plus convaincant sera quand même A mort l'arbitre de Mocky quelques années plus tard qui se jouera dans des décors un peu similaire et sera sans complexe pour sortir des habitudes franchouillardes pour vraiment passer la barrière du film de genre.