Un soir, un poinçonneur effacé intervient pour empêcher un viol. Se liant à la victime, il commence à nourrir des fantasmes en s’introduisant dans des appartements de femmes célibataires avec du chloroforme pour leur faire l’amour, les prendre en photo et devenir leur prince charmant (copyright FDC).
Autant je me suis ennuyé récemment devant l'Extase des anges et ses dialogues insupportables (mais film assez percutant par d'autres aspects), autant je me suis laissé emporter par ce film purement eighties d'un Wakamatsu assez désabusé, qui joue donc le jeu du genre (d'apparence) à fond. La dimension hypnotique fait penser au Argento de Ténèbres et Phénomena, et aux premiers Mann, Piscine sans eau est un pur film noctambule et déambulatoire qui exploite son sous-genre érotique avec une dimension doucereuse assez sournoise. Malaisant dans ses ambigüités et sa confrontation diurne des fantasmes, le film n'a pas besoin d'extrémités pour provoquer, que ce soit dans cette séquence de test du chloroforme sur un gros crapaud en cage de verre, que ce regard porté par le personnage principal sur sa fillette au sortir du bain ou les dessous d'une poupée... Entrainé pour autant dans une ambiance fascinante et par une relation fleur bleue discutable au milieu de la transgression, Wakamatsu nous laisse contempler néanmoins un "anti-héros" jamais confortable, poinçonneur de métro lambda prenant progressivement une aura d'ange noir nihiliste allant bout de son trip. On a froid dans le dos et on ne sait que trop en penser moralement, le film jouant à la fois de l'exploitation et d'un certain recul sans trancher (au final, pas un cadeau de Noël pour Vallaud-Belkacem en tout cas...). Ce doit être un peu à ce sous-genre pinku (que je connais mal) ce que doit être M.S 45 au "rape and revenge"...
