Alors c'est l'histoire d'un mec et son chien...
J'avais un souvenir mou et pathétique du Voleur en bicyclette, du genre film social souffreteux jouant sur la corde sensible facile, et puis en revoyant des bouts du film l'autre jour, je suis retombé sur des scènes vraiment magnifiques, j'étais très surpris. Motivation, donc, pour se relancer du De Sica.
Bah ça devait pas être le bon jour. Autant foutre le nez du spectateur dans une misère sociale semble pouvoir réveiller tant d'approches différentes, autant le faire dans une misère affective a quelque chose, je trouve, de plus ingrat. Le film est pourtant illuminé de la relation avec la petite jeune d'en face, relevé par l'étrangeté de cette vie d'appartement la nuit (chacun qui se couche et se lève un peu aléatoirement, les croisements dans le couloir). Je reconnais au film la qualité d'être moins social (= regardez les conditions pour les retraités en Italie) qu'humaniste (un homme, la possibilité de la mort, l'amour d'un animal qui le maintient en vie). Ça donne des belles choses, de par l'absurdité du pitch, et plus le film se concentre sur le chien, plus il fait le grand écart entre le comportement anodin de l'animal et les conséquences émotionnelles dévastatrices chez son maître, mieux il fonctionne. Toute la fin, à ce titre, est assez forte.
Mais pour le reste, je n'accroche pas tellement. Le film fout dans une sale humeur défaitiste, sa déprime amollit, le pathétique du comportement du vieux étalé en spectacle est plombant... On a pas très envie de regarder ça - et pas seulement parce qu'on-a-pas-envie-de-voir-la-réalité-en-face.
Sinon ça fait la deuxième fois chez lui que la musique me surprend agréablement. Signée par un certain Alessandro Cicognini, et encore une fois, c'est assez bizarre de voir une musique si "sentimentaliste" mariée à une forme néoréaliste (c'est le cas dans tous leurs films, cela dit).
Le mariage fonctionne étonnament bien.
Concernant le blu-ray : Restauration impec et stable, hyper piquée, et pas trop surcontrastée pour une fois.