About time en VO.
(quand est-ce qu'on se décide à la lancer, cette pétition mondiale pour l'interdiction des photos de plateau à la con, mais POURQUOI LES DISTRIBUTEURS DU MONDE ENTIER ONT À CE POINT DE LA MERDE DANS LES YEUX PUTAIN DE SA MÈRE LA PUTE C'EST SI COMPLIQUÉ, ÇA VOUS ARRACHERAIT LE FION, DE VOIR QUE C'EST TOUJOURS PLUS MOCHE QU'UN SCREENSHOT BANDE D'INCAPABLES PATHOLOGIQUES DE MEEEEEEEEEEEEEERDE).
À l’âge de 21 ans, Tim Lake découvre qu’il a la capacité de voyager dans le temps, et le pouvoir d’interférer dans le cours de sa propre existence. Mais les choses s’avèrent plus compliquées que prévu...
C'est moins mécanique que le laborieux Love Actually, et le film est assez charmant, ne serait-ce que pour son couple gauche qui est quelque chose comme le plus-mignon-de-tout-l'univers. Il y a une recette dans le feel-good-movie, entre ces personnages principaux timides et/ou de bonne volonté, et ces seconds rôles tordus et/ou cassants, qui fonctionnent toujours aussi bien. Ça fait son petit effet habituel, on en ressort avec la banane, et Curtis reste indéniablement un bon scénariste et dialoguiste : motivé à trouver de nouvelles approches (le fantastique qui se fond étonnamment bien dans son magma habituel), de nouvelles manières de dérouler les étapes de la vie d'un couple, avec de nouveaux types de scènes, en amenant son film sur des axes inattendus (la relation père-fils, qui prend finalement une place presque centrale), etc. On sent le type qui veut pas se répéter, quand bien même il exploite toujours le même filon.
Reste qu'il y a toujours ces petits moments malaisants où la mécanique ressort crûment, où l'on voit ce qui est censé nous rendre heureux ou créer de l’attachement, comme on verrait soudain les articulation de la machine sous la peau d'un film bien décidé à nous faire un hug. Je pense à ces scènes à la joie ou à l'intimité un peu préfabriquée (le strip-tease pour prendre les décisions), à ces personnages secondaires d'emblée imposés comme attachants/loufoques... Plus emmerdante est cette impression que le film est régulièrement moraliste (toujours à essayer de nous donner des petites leçons de vie à base de philosophie de comptoir).
Mais le principal gêne est cette façon dont le film se condamne à ne pas dépasser un certain plafond de verre. Il y a une scène vers la fin, sur la plage, qui scénaristiquement a tout pour être un putain de climax crève-cœur, et qui est expédiée mollement à coup de chanson pop. C'est certes parce que Curtis n'est pas un "vrai" réal, mais pas seulement. Il y aussi ce petit côté un peu... je sais pas, réac ? Cette manière de glorifier le quotidien (le film commence d'ailleurs par cette célébration de rituels quotidiens perdurés d'année en année), en mode "jeune travailleur anglais, accepte la vie telle qu'on la donne et prends le tout avec le sourire", "ne rêvez pas plus que ce que la vie peut vous donner", etc. En ressort non seulement l'impression que le film n'exploite du coup pas pleinement son pitch, mais aussi le sentiment qu'il n'a pas tellement envie de voir plus grand que ce bain doux-amer-bienfaisant.
Il faudrait vraiment un jour étudier en profondeur le feel-good-movie non pas en tant que mode, mais vraiment en tant que genre, essayer d'en dénouer les codes et de comprendre ce qu'ils disent, ce qu'ils promettent comme bonheur, ce qu'ils acceptent ou non de ce que la société propose. Y a un truc passionnant à creuser.
Parce que même si j'ai passé un super bon moment et que je suis ressorti la tête pétillante, même si le film réussit l'exploit de faire tomber amoureux de la tête d'ahuri de Domhnall Gleeson (j'imagine qu'il y aura pas de problèmes non plus côté Rachel McAdams), et même je ne peux objectivement reprocher au film qu'un manque d'ambition, le principal problème en sortant de la salle reste cette impression sourde et lancinante d'avoir été séduit, et de s'être fait avoir - comme on serait simplement allé s'injecter sa dose de smiley. Ce qui pose quand même un peu question.
