Forum de FilmDeCulte

The Bounty Killer en VO.



Dernier arrivé à Silver Springs, Willie Duggans dénote : homme venu de l'est, pacifique, et réticent à l'égard des armes. Alors qu'il est chargé de transporter une cargaison, il se retrouve braqué par des bandits, et est contraint d'utiliser une arme à feu pour se défendre.


Modestement, c'est une histoire plutôt bien pensée dans son exploration des rapports Est-Ouest, entre l'Amérique déjà civilisée et celle qui fait encore avancer la frontière, travaillant cette idée que la capitale était bien heureuse, sous ses dessous proprets, d'avoir des tueurs assurant la sécurité de ses colonies. Là-dessus, sans être extraordinaire, et bien qu'avançant entre conventions et situations peu probables, le scénar dessine un joli trajet, surprenant plusieurs fois le spectateur qui peut, parfois, avoir un temps l'impression de regarder un film aussi aveugle que l'est son personnage (avant comme après sa transformation).

Le film reste cependant surtout marqué par sa désuétude presque pathétique : c'est un spécimen criant de cette transition esthétique entre la série B traditionnelle et la télévision. Simplifié, aplani, dialogué plutôt qu'acté, ce western est aussi un témoin de l'agonie du cinéma classique : les acteurs, vieux et tournant autour d'une figure féminine démotivée, semblent aussi essoufflés et pas à leur place que leurs personnages. Tout sent cette fatigue un peu vaine, quelque part entre un recroquevillement pathétique sur ses acquis (le film n'est pas exempt d'une bienveillance paternaliste assez désagréable), et une sorte de dignité à perpétuer modestement les conventions, quitte à être anachronique. Cette période hollywoodienne hybride me fascine de plus en plus, mais c'est un intérêt purement historique : le film n'en bénéficie en rien, et laisse un sentiment de mollesse, pas loin du téléfilm, malgré ses qualités.

Où tu as vu ce truc ?

_________________
"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Première fois que j'entends ce nom, Spencer Gordon Bennet.

Chercher des pépites dans les innombrables séries B Westerns platounettes et soporifiques, aka bon courage

MP


Moi aussi. Pour répondre à Chow aussi, je doute que le film soit plus important que la centaine de westerns série B de l'époque, je suis tombé dessus au hasard (et tant mieux d'ailleurs, ça change un peu) !