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Je sais où je vais (Michael Powell & Emeric Pressburger - 1945)
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Auteur:  Tom [ 26 Sep 2013, 22:45 ]
Sujet du message:  Je sais où je vais (Michael Powell & Emeric Pressburger - 1945)

I Know Where I'm Going! en VO.

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Joan Webster doit se rendre sur l'île de Kiloran, dans l'archipel des Hébrides, pour se marier à un riche propriétaire terrien. Mais une tempête l'empêche de traverser la mer pour atteindre l'île, et la jeune fille se retrouve coincée à quai...


Le film a l'air d'être le deuxième volet d'un voyage à travers les terres traditionnelles de la Grande-Bretagne : au vallées chantantes du Kent d'A Canterbury Tale succèderait donc les ténébreux paysages d'Écosse. Même réunion imprévue de personnages opposés, même fascination pour l'Histoire et l'imagerie de la région, même défilé de personnages locaux chaleureux et incongrus.

Il y a pourtant quelque chose ici qui prend beaucoup moins bien. A Canterbury Tale était traversé par une logique narrative déraisonnable et presque trop libre, longtemps mystérieuse, imprévisible. Ce n'est pas le cas ici, et la structure en rencontres se fait soudain assez plombante. Pendant ses deux premiers tiers, Je sais où je vais est donc surtout occupé à égrainer ses portraits de personnages excentriques dont le scénario n'usera pas ensuite (peu de liens tissés entre toutes ces saynètes), ce qui donne à l'ensemble un petit côté "carnaval limité", l'omniprésence gavante de musique enjouée n'arrangeant pas cette impression. Le comique étant décidément terre dangereuse pour les deux réals (encore une fois, ça fait très vite ressortir le côté mécanique de leur cinéma), seuls les personnages attendrissants tirent leur épingle du jeu : la prioritaire aux chiens, le jeune couple naïf, et globalement tout ce qui tient aux noces d'argent, seul vrai moment de respiration.

C'est un peu dommage, car quand le personnage principal relève enfin son potentiel narratif et sa part de névrose
(être tellement effrayée à l'idée de tomber amoureuse qu'elle en vient à envoyer le gamin à la mort)
, lorsque le récit redevient déraisonnable en somme, le film prend énormément de coffre (malgré le côté un peu brouillon de la scène en mer qui suit). Y a comme un rendez-vous raté, l'impression qu'on commence à s'occuper du personnage principal et de son histoire un peu tard, ce qui empêche la jolie idée finale d'avoir l'ampleur émotionnelle souhaitée.

Ça reste sympathique à regarder, confortable, maîtrisé - et comme toujours beau à tomber à la renverse. Powell s'est fait plaisir sur l'imagerie écossaise, il en exploite tous les recoins. Dommage que ce soit un peu à vide.


Concernant le DVD (institut lumière) : L'édition est très bien, l'image aussi, ça aurait peut-être mérité un poil plus de piqué mais c'est vraiment du beau boulot. Pas encore regardé ce que donnaient les bonus...

Auteur:  Tom [ 26 Sep 2013, 23:26 ]
Sujet du message:  Re: Je sais où je vais (Powell & Pressburger - 1945)

Hop !


Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 28 Juin 2022, 21:44 ]
Sujet du message:  Re: Je sais où je vais (Michael Powell & Emeric Pressburger - 1945)

Au début je me suis dit "Cool, quelqu'un a déjà créé le topic !". Et ensuite je me suis dit "Merde, c'est Tom, mon avis à côté va paraître tout fade..."

Séduit d'emblée par cette introduction quasiment-AMELIE POULAINienne, inventive et enlevée, qui intègre intelligemment le générique et qui culmine avec une joyeuse déclamation du titre à l'image. Lequel titre fait presque office de contre-programme au film: Joan sait où elle va, mais moi non. N'ayant évidemment rien lu sur le film avant de le voir, je me demandais ce que ça allait finir par raconter.

Et finalement ce voyage immobile a quelque chose de charmant. Tom pointe à raison les limites du scénario, mais il y a une certaine candeur qui se marie bien avec l'aspect davantage soeurs Brontë du récit, voir même L'AVENTURE DE MME MUIR avec ce châtelain maudit. En tout cas l'aspect "carnet de voyage", à une époque où les gens bougeaient moins (et pour cause: v'la le périple qu'elle doit se taper pour aller dans les Hébrides...), cet aspect carnet de voyage contribue au charme innocent du film.

Je trouve que la fin aurait pu être mieux troussée et que le potentiel émotionnel n'est pas totalement atteint, mais ça m'a globalement charmé.

Auteur:  JulienLepers [ 30 Juin 2022, 09:14 ]
Sujet du message:  Re: Je sais où je vais (Michael Powell & Emeric Pressburger - 1945)

Beaucoup aimé celui-ci dans le genre film qui te rend nostalgique d'un endroit où tu n'as jamais vécu ni visité.

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