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Prisoners (Denis Villeneuve, 2013)
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Auteur:  Film Freak [ 12 Sep 2013, 21:07 ]
Sujet du message:  Prisoners (Denis Villeneuve, 2013)

J'avais suivi le cheminement de ce script auquel s'étaient tour à tour attachés Antoine Fuqua (sans doute intéressé par le côté vigilante expéditif) et surtout Bryan Singer (qui aurait été parfaitement à l'aise avec toutes ces figures du Mal) avant d'atterrir entre les improbables mains de Denis Villeneuve, qui signe son premier film US, lui permettant de revisiter cette notion de cycle de la violence, à l'instar d'Incendies, mais au travers du polar plutôt que du drame, et de traiter d'autres thèmes qui lui sont visiblement chers, comme celle du fanatisme sous ses différentes formes, la culpabilité du survivant, le besoin de comprendre...

J'imagine que ce sont ces mêmes idées qui ont amené certains critiques à comparer le film à Seven et Zodiac. Autant je peux comprendre dans une certaine mesure le rapprochement (Roger Deakins signe notamment une sublime photo assez fincherienne, dans ses noirs très noirs, et ses teintes jaunâtres), autant le film n'est évidemment jamais à la hauteur de ces deux exemples. Villeneuve aborde un style moins démonstratif que sur ses deux dernières oeuvres et apporte une patine auteurisante à ce qui aurait pu se résumer à un banal thriller. Il prend son temps pour explorer la douleur de ses personnages, le poids de la tragédie sur chacun d'entre eux, qu'il s'agisse du père, de la mère, du flic, du suspect, tous prisonniers de cycle de violence.
Il faut dire aussi que chacun d'entre eux est servi par une performance en béton, Jackman et Gyllenhaal en tête.

Malheureusement, l'intrigue s'étire un peu trop (ça dure 2h26 quand même) et tend à retourner vers ses origines de scénar à tiroirs, avec des fausses pistes, et des histoires de labyrinthes et de pendentifs qui lorgnent vers le film de serial killer assez basique, avant de s'y effondrer totalement dans un dernier acte vulgaire.

Ca reste d'une noirceur comme on en voit rarement dans la production US.

4/6

Auteur:  siamon [ 18 Sep 2013, 11:52 ]
Sujet du message:  Re: Prisoners (Denis Villeneuve, 2013)

Cookie sur la mer, avec François Cluzet dans le rôle d'Alice Taglioni, un Mauritanien à la place d'un Chinois et les seins de Virigine Efira. Bon, la partie voile est assez intéressante, on a vraiment du jamais-vu sur l'écran (en même temps, faut aimer la course au large), mais le scénario est d'une faiblesse, tout est anecdotique, rien n'est conclu.

Auteur:  Art Core [ 18 Sep 2013, 11:55 ]
Sujet du message:  Re: Prisoners (Denis Villeneuve, 2013)

Se tromper de topic pour un premier message c'est quand même balaise ! Bienvenue quand même ;).

Auteur:  Karloff [ 18 Sep 2013, 12:20 ]
Sujet du message:  Re: Prisoners (Denis Villeneuve, 2013)

C'est un bot qui recopie mon message surtout

Auteur:  Arnotte [ 18 Sep 2013, 13:28 ]
Sujet du message:  Re: Prisoners (Denis Villeneuve, 2013)

2h26 !??

Sinon l'avis de Freak confirme les échos assez positifs, oui.. Ca fait plaisir.

Auteur:  flatclem [ 22 Sep 2013, 10:38 ]
Sujet du message:  Re: Prisoners (Denis Villeneuve, 2013)

Même avis que Film Freak. L'ensemble de la production respire le sérieux et la grande classe et sur ce point je comprends les comparaisons avec Fincher. La DA (la maison en ruine, les textures, etc ...) et la photo (jaunâtre et contrastée donc) sont la pour le rappeler constamment. Et effectivement les acteurs et la mise en scène sont vraiment tres bons. Je n'ai pas vraiment ressenti de pose auteurisante et le traitement un peu à fleur de peau marche bien sur moi. On sent que tout le monde avait à coeur de faire un vrai bon film.
Le problème c'est le scenario quoi, qui s'il ne prenait pas un virage attendu, voir meme douteux dans le dernier tiers, aurait pu être bon lui aussi. Parcequ'avant ça tenait vraiment bien la route thematiquement.
Je pensais qu'on aurait pour une fois un discours adulte sur la figure du vigilante, son aveuglement, la torture. Mais en fait non. J'aime bien aussi que les autres parents choisissent de fermer les yeux.

On a l'impression que le scénariste s'est mis à ne plus assumer là ou il conduisait son histoire.
Je regrette aussi les avancées un peu aléatoires et faciles de l'enquête policière.
Jake Gyllenhaal course un mec juste parcequ'il a une tête de pédophile, Jake Gyllenhaal arrive au bon moment pour sauver la gamine comme par enchantement, Jake Gyllenhaal mets un quart d'heure de plus que le spectateur pour assembler les pièces du puzzle/labyrinthe.
Ce qui est dommage aussi parcequ'il y avait des bonnes idées.
L'enquête qui piétine, notamment à cause du fait que le père parte en couille, c'était bien vu aussi je trouve.

Jusqu'aux deux premiers tiers j'étais a 5/6 et je retombe à 3,5 - 4/6 à la fin.
Dommage, il y avait du potentiel.

Curieux de voir ses précédents films ducoup.

Sinon, à quoi ça sert que le flic découvre la chaussette de la gamine et comprenne que quelqu'un c'était bien introduit dans la maison? Ca ne fait pas vraiment avancer grand chose à part le fait de savoir que la gamine est peut être encore vivante vu qu'elle ne portait visiblement pas l'autre chaussette ensanglantée. Pas trop compris ça, ou alors il n'y avait pas grand chose de plus à comprendre.

Auteur:  David Swinton [ 23 Sep 2013, 14:37 ]
Sujet du message:  Re: Prisoners (Denis Villeneuve, 2013)

Je n'ai pas aimé, car c'est un film pro-torture qui te démontre que la torture est un bon moyen de soutirer de l'information
(voir la scène où Hugh Jackson réussi à faire cracher le "maze" de la bouche de Paul Dano).



Nah, je plaisante bien sûr. Ce film est puissamment génial. J'ai été scotché du début à la fin par cet espèce d'efficacité narrative dont Villeneuve à la recette. L'idée la plus puissante est celle de balancer aux spectateurs une orgie de preuves. Les persos de Jackman et Gyllenhaal ne les voit pas tous (soit par déni ou sens du devoir. L'un est prisonnier par la rage de vouloir retrouver sa fille, et l'autre par les impératifs de son métier qui le restreint dans son attitude). Chacun mène son enquête de façon totalement différente, mais il est déstabilisant de constater que les deux enquêtes trouvent presque complémentarité. Cette violence employé par Jackman n'est jamais pointé du doigt. Et l'attitude de restriction de Gyllenhaal n'est pas non plus idéalisé. Du coup, ce film te triture la tête et les boyaux comme j'en ai rarement vu. On sort du film aussi cinglé que les personnages à essayer de parcourir l'orgie de preuves, à essayer de faire des liens (pas pour trouver le responsable,
mais pour essayer de comprendre les victimes dans tout ça. Paul Dano et l'autre type
). Et à force de vouloir donner du sens à tout ça, on devient aussi prisonniers de nos convictions que les personnages pouvaient l'être. Finalement, le film te montre le coté un peu vain de la logique (la logique de la violence autant que la logique des mathématiques). Elle finit par avoir sa récompense, mais ses débordements sont spectaculaires.

J'ai adoré le dernier plan qui ne joue pas avec les émotions cheaps du spectateur,
qui nous ramène à cette idée de dualité entre deux chemins qui mènent à une même destination fataliste. La prison. Ce qui n'est pas sans rappeler cette finale de Shutter Island. Mourir comme un homme bien, ou vivre comme un monstre.


Pour moi, c'est une entrée spectaculaire de Villeneuve chez les amerloques. Bien hâte de voir Enemy.

4.5/6

Auteur:  Arnotte [ 23 Sep 2013, 14:49 ]
Sujet du message:  Re: Prisoners (Denis Villeneuve, 2013)

Venduuuuuu! :wink:

Tu as vu Gabrielle, David?

Auteur:  Film Freak [ 23 Sep 2013, 14:52 ]
Sujet du message:  Re: Prisoners (Denis Villeneuve, 2013)

David Swinton a écrit:
Hugh Jackson

Alors là c'en est trop.

Auteur:  sponge [ 23 Sep 2013, 14:55 ]
Sujet du message:  Re: Prisoners (Denis Villeneuve, 2013)

Il confond avec son fils, Jack Hughson.

Auteur:  David Swinton [ 23 Sep 2013, 22:44 ]
Sujet du message:  Re: Prisoners (Denis Villeneuve, 2013)

Lol. Désolé pour les fautes. J'ai torché ce texte avant d'aller travailler. Il fallait que ça sorte rapidos. J'étais trop enthousiaste.

Arnotte a écrit:
Venduuuuuu!

Tu as vu Gabrielle, David?


:wink: Je crois bien que je commence à l'être un peu. Quoique je n'ai pas tant kiffé Polytechnique (que je dois revoir, car on y retrouve clairement les graines d'un nouveau cycle dans sa filmographie. Le cycle de la violence).

Mais j'ai sur-adoré son premier film Un 32 Aout sur Terre, que je considère en toute subjectivité comme mon préféré (malgré ses maladresses et sa légèreté). Je dois tout de même le revoir aussi.

Pour ce qui est de Gabrielle de Louise Archambault, je ne suis pas tellement attiré. Ça me fait un peu peur ces films type "Canal Vie". Mais les critiques sont franchement enthousiastes. Je crois que je me laisserai tenter s'il n'y a rien d'autres. J'irai voir Vic et Flo avant. ;-)

Auteur:  David Swinton [ 23 Sep 2013, 23:05 ]
Sujet du message:  Re: Prisoners (Denis Villeneuve, 2013)

flatclem a écrit:

Sinon, à quoi ça sert que le flic découvre la chaussette de la gamine et comprenne que quelqu'un c'était bien introduit dans la maison? Ca ne fait pas vraiment avancer grand chose à part le fait de savoir que la gamine est peut être encore vivante vu qu'elle ne portait visiblement pas l'autre chaussette ensanglantée. Pas trop compris ça, ou alors il n'y avait pas grand chose de plus à comprendre.


Moi j'ai vu ça un peu comme des fausses pistes lancés au spectateur pour le mettre dans l'état des 2 protagonistes, principalement Hugh Jackman qui s'accroche à la moindre parcelle d'indice pour appuyer ses convictions envers Paul Dano. Cette chaussette ensanglantée sert à la théorie de Jake Gyllenhaal, mais il n'y a peut-être aucun rapport entre cette chaussette souillé et l'autre retrouvé dans la plate-bande. Il y a la possibilité que les gosses aient eu plusieurs exemplaires de ces chaussettes (l'une dans les pieds de la jeune victime kidnappée, et l'autre dans la commode de sa chambre). Celles volés par le fétichiste dans la chambre n'ont peut-être aucun rapport avec celle retrouvé taché de sang. Bref, je me lance dans des interprétations. Et c'est ce que le film veut je crois. J'ai l'impression que Prisoniers nous démontre qu'il est facile de s'accrocher au moindre indice, et d'en devenir prisonnier, jusqu'à nous éloigner en empruntant les chemins les plus perdues.

Auteur:  flatclem [ 23 Sep 2013, 23:38 ]
Sujet du message:  Re: Prisoners (Denis Villeneuve, 2013)

David Swinton a écrit:
Cette violence employé par Jackman n'est jamais pointé du doigt.

J'ai pas l'impression qu'on ait vu le meme film.
Cf les autres parents qui d'abord ne comprennent pas du tout cette violence (on est clairement de leur coté à ce moment) et finissent par s'y résoudre a défaut de pouvoir faire autrement (c'est l'argument du perso de Jackman, "vous avez une meilleure idée?").

David Swinton a écrit:

Moi j'ai vu ça un peu comme des fausses pistes lancés au spectateur pour le mettre dans l'état des 2 protagonistes, principalement Hugh Jackman qui s'accroche à la moindre parcelle d'indice pour appuyer ses convictions envers Paul Dano. Cette chaussette ensanglantée sert à la théorie de Jake Gyllenhaal, mais il n'y a peut-être aucun rapport entre cette chaussette souillé et l'autre retrouvé dans la plate-bande. Il y a la possibilité que les gosses aient eu plusieurs exemplaires de ces chaussettes (l'une dans les pieds de la jeune victime kidnappée, et l'autre dans la commode de sa chambre). Celles volés par le fétichiste dans la chambre n'ont peut-être aucun rapport avec celle retrouvé taché de sang. Bref, je me lance dans des interprétations. Et c'est ce que le film veut je crois. J'ai l'impression que Prisoniers nous démontre qu'il est facile de s'accrocher au moindre indice, et d'en devenir prisonnier, jusqu'à nous éloigner en empruntant les chemins les plus perdues.

Non ce sont clairement deux chaussettes d'une même paire (elles ont la même tête de lapinou mignon). Je crois que ce qu'on veut nous faire comprendre c'est que le mec qui collectionne les fringues de gosse a choppé celles de la gamine quand il s'est introduit dans la maison. Et comme c'est intervenu après l’enlèvement, ça veut dire que la petite ne portait pas ces chaussettes là, donc qu'elle est potentiellement encore vivante. Mais encore une fois, ça ne sert pas à grand chose dans l’enquête. (Bon du coup tu as certainement raison, ça doit être pour nous perdre sous une profusion d'indice)

Auteur:  Abyssin [ 24 Sep 2013, 00:08 ]
Sujet du message:  Re: Prisoners (Denis Villeneuve, 2013)

David Swinton a écrit:

:wink: Je crois bien que je commence à l'être un peu. Quoique je n'ai pas tant kiffé Polytechnique (que je dois revoir, car on y retrouve clairement les graines d'un nouveau cycle dans sa filmographie. Le cycle de la violence).



Polytechnique est très bien. Après, il y a beaucoup d'idiots qui ont voulu le comparer à Elephant, ce qui forcément le dévaluait. Son meilleur, c'est quand-même Incendies.

Auteur:  David Swinton [ 24 Sep 2013, 00:20 ]
Sujet du message:  Re: Prisoners (Denis Villeneuve, 2013)

flatclem a écrit:
J'ai pas l'impression qu'on ait vu le meme film.
Cf les autres parents qui d'abord ne comprennent pas du tout cette violence (on est clairement de leur coté à ce moment) et finissent par s'y résoudre a défaut de pouvoir faire autrement (c'est l'argument du perso de Jackman, "vous avez une meilleure idée?").



Le film s'attarde sur la réactions du couple d'amis face à cette violence. Mais je n'ai pas senti qu'il prenait position contre Hugh Jackman à travers ces scènes. Le film à de la compassion pour lui, malgré cette explosion de rage. Enfin, c'est ce que j'ai senti

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