The Internship en VO.
Billy et Nick, deux quarantenaires dont les carrières ont été pulvérisées par Internet, repartent à zéro en obtenant un stage chez Google, qui peut-être, débouchera sur un job. En compétition avec des petits génies de l’informatique tout droit sortis de l’école, ils vont devoir prouver qu’ils ne sont pas des dinosaures…
Pub hallucinante d'1h50 commandée par Google : on est même plus dans le placement de produit, on est dans le film institutionnel pur et simple. Visite des locaux amoureusement décrits comme le jardin d'Eden (texto dans le dialogue), des méthodes de travail, de l'amour de l'entreprise pour ses employés, de la bouffe qu'on peut prendre gratuitement (ouaaaaaaaah)... On célèbre jusqu'au climax la "googliness", l'esprit google qui aime les geeks et les gens malgré leurs différences, qui verra triompher les gentils et partir les méchants.
Ça ne gêne personne que ce paradis sur terre soit pris dans les rouages d'une compétition hardcore montant les candidats les uns contre les autres, d'une infantilisation constante et quasi-industrialisée (le match Potter, mon dieu...), d'une mise à disposition des infos sur tous les employés, d'une apologie de la vente envers et contre tout (et de la tchache pour embobiner le client). Ça crée un décalage bizarre (je veux dire : au-delà de ce qu'il est pas essence), car pendant un temps le film semble monter ses deux héros contre l'institution et ses codes à la con : impression qu'on est censés rire de l'inadaptation des deux quarantenaires (tu croyais que tu étais libre de sortir avec une co-stagiaire ? Bah non, google te l'interdis et a bien raison de s'en donner le droit, t'es con ou quoi !), alors que dans les faits, on se retrouve plutôt de leur côté.
Comme dans La rupture, Vince Vaughn joue un tchatcheur horripilant, et il faut un temps pour accepter de coller aux basques de tels persos. Le film n'est pourtant pas dénué d'un côté attachant, dans les liens qu'il tisse entre ses geeks de 20 ans et les deux quarantenaires, les seconds allant redonner confiance aux premiers. Il y a aussi des ébauches de persos secondaires pas mal (le codeur à casque, Rose Byrne et sa romance rattrapage). C'est malheureusement noyé sous le poids de la pub incroyable : le film n'a aucune chance (on ne s'habitue pas une seconde au fait qu'ils aient osé produire un film-pub pareil en ne relevant jamais l'incongruité du truc, comme si c'était tout à fait naturel), et c'est pas la vulgarité constante (notamment dans l'humour ultra-paresseux) qui l'aidera.