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Le Dernier Pub avant la fin du monde (Edgar Wright, 2013)
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Auteur:  Mufti [ 25 Juil 2013, 10:26 ]
Sujet du message:  Le Dernier Pub avant la fin du monde (Edgar Wright, 2013)

LES BAGARRES DE BAR, C'EST TOUJOURS RINGARD...

Raaaah, le plaisir de revoir toute la clique pour un film totalement WTF [pun intended]. Pour moi, son chef d'oeuvre restera Hot Fuzz, délire post Police Academy hyper maitrisé, complètement barré et con. Mais si celui-ci est le plus faible des 3 Wright-Pegg-Frost [mais supérieur à Paul], ça reste du bon délire. En clair, ça prend une situation geekesque, ça la transpose dans la pure culture anglaise et ça en profite pour parler de ses thèmes habituels, le passage à l'âge adulte, assumer son coté wanker vs devenir un adulte, l'amitié entre hommes. Mais c'est le film qui te fout la patate tout en touchant à des choses très justes, voire un peu dark, un peu bleak. La toute fin est un peu longue et même si c'est du tout bon, avait-on besoin de tout ça?

4.5-5/6

Auteur:  rotary [Bot] [ 25 Juil 2013, 15:12 ]
Sujet du message:  Re: Le Dernier Pub avant la fin du monde (Edgar Wright, 2013

Tu le vends bien

Auteur:  Film Freak [ 25 Juil 2013, 20:31 ]
Sujet du message:  Re: Le Dernier Pub avant la fin du monde (Edgar Wright, 2013

Putain, je me demande si chacun de ses films n'est pas constamment plus riche que le précédent...et avec ce nouvel épisode qui clôt enfin la trilogie Cornetto, Edgar Wright a mis les petits plats dans les grands question densité.

Non seulement c'est riche en gags et en références, comme l'auteur nous y habitué depuis avant même son premier long métrage, avec la série Spaced, mais c'est avant tout riche en couches thématiques, en niveaux de lecture, blindé de détails dans l'humour, les décors, le design et la narration.

Et surtout, là où ça m'a surpris, c'est dans l'approche du propos.
Vulgarisons :
Shaun of the Dead raconte la nécessité pour le protagoniste de "tuer" son meilleur ami boulet pour mûrir.
Hot Fuzz prend cet arc à contre-pied et raconte la nécessité pour le protagoniste de trouver un meilleur ami pour se dérider.
The World's End est plus ambigu.

Dès le pitch, le thème du film apparaissait on ne peut plus clair : un mec essaie de revivre sa gloire passée alors que ses potes d'enfance, tous quadra comme lui, ont passé l'âge de ses conneries. Si le film ne s'en était tenu qu'à ça, Wright aurait déjà de quoi signer un film dans la même veine que les précédents. Comme si Shaun n'avait jamais mûri et devait faire face à la réalité. Ou comme si on prenait comme protagoniste son pote Ed justement.
D'ailleurs, il est assez intéressant de voir Wright inverser les rôles, faisant de Simon Pegg le boulet et de Nick Frost le sérieux et en gardant Pegg comme protagoniste ici, Wright se permet l'audace de faire du protagoniste le boulet et un personnage passablement antipathique par son égoïsme.
Audacieux aussi pour la mise en abyme qu'opère Wright. Tout comme le protagoniste retrouve ses amis de toujours, le spectateur retrouve l'équipe des deux précédents films, désireux de revivre lui aussi le même genre d'aventure. Et dans un premier temps, alors que l'on suit la quête de ce Roi Arthur du pauvre et de ses chevaliers (les persos s'appellent King, Prince, Chamberlain, Page, Knightley), Wright semble mettre en garde contre les dangers de ce genre de nostalgie.

Très vite, dans l'écriture comme dans le jeu, Pegg présente une tristesse apparente. Sa lose est là, presque palpable, derrière l'entrain, et le film n'a donc pas peur de peindre son portrait avec une certaine noirceur que je n'attendais absolument pas. Ca m'a rappelé les passages les plus premier degré de Shaun of the Dead, que j'ai toujours trouvé plus fort que Hot Fuzz, trop second degré à mes yeux pour que le propos soit vraiment touchant. Et l'intelligence de Wright est de ne jamais se faire moralisateur. Encore une fois, là où je m'attendais à un arc classique avec sa leçon claire et nette apprise par le protagoniste en fin de récit, le film ose quelque chose de plus nuancé et de plus cohérent.
Gary qui choisit de vivre avec les ersatz de ses amis d'enfance, auprès de qui il peut rester le héros qu'il était jadis, c'est couillu, fort, et beau comme idée.
On dirait qu'il n'y en a que pour Pegg (et Frost, son fidèle second, qui un parcours de sidekick déçu assez poignant) mais les autres persos parviennent à exister également dans leur rapport à leur passé, à leur adolescence, qui ils étaient, ce qu'ils vivaient, subissaient.

Un truc que je n'avais pas remarqué jusqu'à présent et qui m'a frappé avec ce troisième volet, c'est que chacun des films a pour antagoniste un groupe d’individus qui représente une certaine idée du conformisme. Ca commence avec les zombies de Shaun of the Dead (une fois contaminés, ils sont tous pareil) et ça continue avec les comploteurs de la petite ville de Hot Fuzz (qui veulent garder une image de perfection et tuent quiconque détonne). Ici, on a à nouveau une petite ville bien tranquille et ses Body Snatchers tout droit sortis d'un épisode de Doctor Who et qui devient la justification du "pourquoi tout le monde semble avoir changé quand on retourne dans le patelin où on a grandi".
Et le fait qu'ils soient articulés comme des jouets, je trouve ça génial.

Au travers de ses films, en opposant constamment ses héros à des adversaires qui voudraient les faire rentrer dans le rang, Wright revendique donc le droit à la différence. Même dans Shaun of the Dead, après tout, le héros a beau tuer son meilleur pote, la zombification lui permet de le garder en vie, dans la cabane au fond du jardin, comme une part de lui (celle qui joue à Timesplitters quoi) qu'il se refuse d'abandonner. Dans Hot Fuzz, c'est encore plus marqué vu qu'il s'agit pour le héros d'arrêter de chercher à être carré, parfait, d'apprendre à se lâcher, à assumer cette part de lui (celle qui aime Bad Boys 2 quoi).
Dans The World's End, ce choix de méchant s'avère encore plus pertinent tant la quête du personnage s'articule autour de la nostalgie d'une époque où il était "libre". Libre de commettre des "erreurs humaines".

Au-delà de tout ce sous-texte, ça reste un film diablement fun, formellement le plus posé des Wright peut-être (le "film de la maturité"? badum-chsss).
Il reste quelques-unes de ses marques de fabrique comme les zooms/gros plans/supercut mais en moins grand nombre que dans ses précédents, Scott Pilgrim lui ayant sûrement permis d'exorciser toutes envies visuelles les plus folles, bien que l'on retrouve le même goût pour la chorégraphie dans les combats, moins jeu vidéo, plus comédie kung-fu, mais version bourré. Un Shaun of the Dead version Drunken Master quoi. Bagarres de bar oblige, c'est un vrai défouloir, avec plein d'idées marrantes (les moulinets bras/pieds, Frost en badass, la violence "sanglante" générale).
Et toujours ce même mélange d'humours, du slapstick au bon mot, du british au plus universel, avec son lot inévitables d'auto-références qui ne tombent jamais dans le fan service gratuit, et ses clins d’œil à des influences parfaitement digérées comme The Thing.

Il y a quelques longueurs dans la fin, et c'est dommage, mais c'est pas cher payé pour ce qui est sans doute le plus ambitieux (thématiquement) des films de Wright.

5/6

Auteur:  Mufti [ 25 Juil 2013, 22:25 ]
Sujet du message:  Re: Le Dernier Pub avant la fin du monde (Edgar Wright, 2013

Très juste le coup des noms ! Bien vu...

Sinon tu fais plaiz !

Auteur:  Film Freak [ 25 Juil 2013, 22:31 ]
Sujet du message:  Re: Le Dernier Pub avant la fin du monde (Edgar Wright, 2013

Oui, on a pensé pareil (bon, je me faisais pas de souci, Wright c'est 5/6 minimum jusqu'à présent), j'étais content de voir que j'étais pas le seul à capter le côté dark du traitement...

Auteur:  Mufti [ 26 Juil 2013, 00:38 ]
Sujet du message:  Re: Le Dernier Pub avant la fin du monde (Edgar Wright, 2013

Sinon j'adore le gag du

King Gary > King Gay


Et le coup de la sonnette...

Auteur:  Art Core [ 29 Juil 2013, 15:15 ]
Sujet du message:  Re: Le Dernier Pub avant la fin du monde (Edgar Wright, 2013

Je n'en attendais pas grand chose donc je parlerais pas de déception mais en tout cas je n'ai pas accroché du tout.
Pourtant je suis un immense fan de Spaced leur première série que j'ai vu deux fois, qui fourmille d'idées, qui est hilarante. Et j'aime beaucoup Shaun of the Dead, probablement la meilleure parodie de zombies qui existe. Mais déjà Hot Fuzz était trop long, pas hyper drôle, je voyais parfaitement les intentions, je les adorais même mais le résultat était pas au niveau pour moi.

Et là c'est un peu pareil en largement pire. Pour faire simple on a eu la parodie du film de zombies, la parodie du film d'action et là c'est un genre de parodie (je spoile parce que je sais pas si c'est dans le trailer)
d'invasion extra-terrestre

Sauf que là où dans les deux premiers films les deux univers fonctionnent parfaitement ensemble (le côté provincial anglais mêlé au film de genre), là pour moi ça ne fonctionne jamais. On a deux films différents qui n'existent pas ensemble. D'un côté (et c'est le plus réussi) un récit sur le passage à l'age adulte avec un personnage qui vit dans le souvenir d'une jeunesse fâné et son groupe de potes et de l'autre ce film de genre tout moyen, sans idées (les interminables bastons de bar, sans intérêt), laid et ridicule (pas intentionnellement). Vraiment pour moi ça ne marche jamais. J'ai vraiment l'impression de deux couches bien séparées qui n'arrivent pas à fusionner. Et du coup le film de genre me semble totalement raté et nul (l'interminable fin avec
l'espère de voix pourrie qui raconte son plan
.) Le truc c'est qu'entre le moment où l'on découvre le truc
les persos sont des clones avec des corps de jouet
et l'explication finale il ne se passe RIEN. Les mecs se content de passer d'un pub à l'autre en fait. Du coup ça devient assez redondant, assez ronflant, un peu fainéant aussi.

Et comme le film est très moyennement drôle, comme le film est très moyennement fun et bien j'ai trouvé le temps assez long en fait et je me suis vraiment désintéressé de tout ça à vitesse grand V. J'ai été assez surpris par l'épilogue inattendu qui développe un peu l'univers hors du film mais bon franchement je trouve ça quand même hyper décevant. Reste la mise en scène toujours assez sympa d'Edgar Wright, bien punchy (même si j'ai trouvé que ça se relâchait pas mal dans la deuxième partie). Dans le même "genre" j'ai préféré Attack the Block.

2/6

Auteur:  Film Freak [ 30 Aoû 2013, 20:00 ]
Sujet du message:  Re: Le Dernier Pub avant la fin du monde (Edgar Wright, 2013

La dernière chiasse de Vincent Malausa :
http://leplus.nouvelobs.com/contributio ... uffle.html

Auteur:  Tetsuo [ 30 Aoû 2013, 21:03 ]
Sujet du message:  Re: Le Dernier Pub avant la fin du monde (Edgar Wright, 2013

Putain, mais c'est dingue comment ce mec ne fait plus aucun effort quoi.

Auteur:  Charogne [ 30 Aoû 2013, 21:35 ]
Sujet du message:  Re: Le Dernier Pub avant la fin du monde (Edgar Wright, 2013

Il fait du geek bashing juste pour faire monter les clics, non ?

Je me demande si un mec comme ça est vraiment payé à rien foutre où s'il doit quand même justifier sa place en faisant un minimum d'audience.

Auteur:  Mayouta [ 30 Aoû 2013, 22:19 ]
Sujet du message:  Re: Le Dernier Pub avant la fin du monde (Edgar Wright, 2013

Qui est ce Malausa? Flemme de chercher sur le net.

Auteur:  Film Freak [ 31 Aoû 2013, 00:11 ]
Sujet du message:  Re: Le Dernier Pub avant la fin du monde (Edgar Wright, 2013

Un critique indigne de ce nom.

Auteur:  Tetsuo [ 31 Aoû 2013, 01:50 ]
Sujet du message:  Re: Le Dernier Pub avant la fin du monde (Edgar Wright, 2013

Autrefois, potentiellement le meilleur critique français, maintenant un gros branleur.

Auteur:  Zad [ 31 Aoû 2013, 10:43 ]
Sujet du message:  Re: Le Dernier Pub avant la fin du monde (Edgar Wright, 2013

Tetsuo a écrit:
Autrefois, potentiellement le meilleur critique français


lol !!!!!!

Auteur:  Mr Chow [ 31 Aoû 2013, 12:21 ]
Sujet du message:  Re: Le Dernier Pub avant la fin du monde (Edgar Wright, 2013

Disons qu'on dirait qu'il y a comme une envie irrépressible d'affichage... Le mec a la chance d'être parfois envoyé faire de gros reportages par les cahiers par exemple, il a possibilité d'écrire posément dans leurs colonnes (car bon ça reste quand même mieux écrit ce qu'il fait là bas)... et malgré celà il a besoin de la ramener avec ce genre de torches billets caricaturaux sur le web dans un organe généraliste, comme pour s'assurer un affichage "social" ou une pose dans la profession

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