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De l'aube à minuit (Karl-Heinz Martin - 1920)
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Auteur:  Tom [ 16 Juin 2013, 13:32 ]
Sujet du message:  De l'aube à minuit (Karl-Heinz Martin - 1920)

Von morgens bis mitternachts en VO.

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Un caissier de banque vole dans la caisse. En 24 heures, l'argent en poche, il met sa vie en pièces.


Voilà donc le film maudit qui a précédé Caligari de quelques mois, et qui selon certains aurait du bénéficier de l'exposition et de la célébration qui allèrent au final au film de Wiene. Je suis pas un immense fan de Caligari : je le trouve trop théorique, la direction artistique trop mise en spectacle, le film assez chiant et démonstratif dans sa première partie... Mais à comparer je comprend tout à fait que ce soit lui qui ait raflé la mise.

De l'aube à minuit est issu d'une pièce de théâtre, et ça se sent VIOLENT. Encore moins porté sur les volumes que chez Wiene, le film est une succession de toiles peintes sur lesquelles on a bariolé sans conviction des traits de traviole, et de bouts de décors plats en carton qui frémissent dès qu'on les frôle. Plus aucun lien entre le corps des acteurs et leur environnement direct, sinon à travers le maquillage outré et le surjeu : le film n'est en rien unifié, et renvoie constamment au dispositif, à la proposition aride et maladroite, jamais vraiment concrètement réalisée. Plus qu'un inconfort esthétique, c'est surtout la mise à distance que ça provoque qui est dommageable à l'ensemble : le pessimisme devient cynisme, le dépressif devient bouffonnerie, la colère devient sarcasme... Tout devient très "petit".

Alors il y a des scènes qui se relèvent un peu de ça, et d'une certaine façon, Martin est parfois un réalisateur plus affirmé que Wiene (ce qui ne veut pas dire meilleur...), dans le course cycliste notamment. La tempête de neige, le final : il y a quelques moments où le film parvient un peu à faire oublier l'artificialité de son geste, souvent quand le parfum de désespoir emporte le morceau. Mais vis à vis des films plus ou moins expressionnistes qui suivront, et qui reprennent allègrement thématiques et traits visuels déjà présents ici, il manque un ingrédient primordial : l'atmosphère, le climat mélancolique, le stimmung si on veut faire smart, en tout cas quelque chose qui fluidifie un peu tout ça et nous permette de s'immerger un peu dans le film - qui en l'état ne ressemble qu'à un exposé.

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