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Room 237 (Rodney Ascher, 2012)
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Auteur:  Film Freak [ 06 Juin 2013, 22:51 ]
Sujet du message:  Room 237 (Rodney Ascher, 2012)
Je sais pas trop ce que j'attendais à vrai dire, mais j'ai trouvé ce documentaire plutôt décevant.
J'arrive pas à savoir s'il est mal fait ou s'il essaie délibérément de ne pas aider les intervenants lorsqu'ils exposent leurs théories les plus folles (cf. le passage où le mec explique qu'on voit le visage de Kubrick dans les nuages...pas de zoom, pas d'iris, aucun détourage pour indiquer à quel niveau des nuages c'est censé apparaître alors que la voix off de l'intervenant explique qu'il devrait l'indiquer via Photoshop).

D'un côté, j'aime assez que le film expose la plupart de ces fumisteries pour ce qu'elles sont (de la pure branlette) mais j'ai parfois l'impression qu'elle ne fait pas l'effort de suffisamment étoffer celles qui sont les plus intéressantes (comme celle concernant l'architecture de l'hôtel, y a une vidéo YouTube qui est plus explicite que ce film quoi).
Parce qu'il y aussi donc des interprétations qui ne s'appuient pas intégralement sur du vide (le génocide indien), ou des expériences intéressantes qui assument qu'il ne s'agit que de coïncidences (le film à l'envers et à l'endroit superposés) au milieu de tout ce qui est drôle (le Minotaure, mais ouaiiiiiiiiiiiiiiis).

Dans la structure, en général, je trouve ça assez mal fichu de ne pas traiter chaque théorie séparément. Je pense qu'une narration plus scolaire aurait été plus efficace pour rendre compte des différentes interprétations qu'ont pu faire certains spectateurs. D'ailleurs, je peux accepter le choix de ne jamais montrer les intervenants avec une forme de docu à interviews classique, mais le mélange d'extraits en mode La Classe Américaine est amusant au début (avec les images d'Eyes Wide Shut) mais vite gavant à force.

Je pense qu'il y avait moyen de faire un truc bien plus pertinent, du moins percutant, mais que le film passe à côté, et se fait presque moins digeste que la lecture du FAQ d'IMDb.

3/6
Auteur:  Déjà-vu [ 06 Juin 2013, 23:25 ]
Sujet du message:  Re: Room 237 (Rodney Ascher, 2012)
Film Freak a écrit:
(cf. le passage où le mec explique qu'on voit le visage de Kubrick dans les nuages...pas de zoom, pas d'iris, aucun détourage pour indiquer à quel niveau des nuages c'est censé apparaître alors que la voix off de l'intervenant explique qu'il devrait l'indiquer via Photoshop).

J'avais oublié ce moment où le type dit que c'est évident, c'est le visage de Kubrick, alors qu'on ne distingue absolument rien, sans même préciser en quoi ce serait pertinent qu'il y soit.

Citation:
(le Minotaure, mais ouaiiiiiiiiiiiiiiis)

Image

Mais aussi :

Image

La "Moon room" (cf. la théorie qui veut que Kubrick ait réalisé l'alunissage d'Apollo 11 en studio).

Ou bien encore :

Image

L'érection du directeur de l'hôtel lorsqu'il serre la main de Jack (cf. l'esprit dérangé du commentateur).

Ils se basent sur des erreurs de continuité ou des éléments superposés lors de fondus enchaînés pour en tirer des conclusions insignifiantes.

Un documentaire effarant de connerie.
Auteur:  Art Core [ 07 Juin 2013, 09:11 ]
Sujet du message:  Re: Room 237 (Rodney Ascher, 2012)
Il faut faire la distinction entre ce que disent les intervenants et le point de vue du réalisateur. A aucun moment le mec ne va valider, ni infirmer une analyse. Il met tout au même niveau, du coup bien évidemment plus le film avance et plus on hallucine devant la connerie de certains commentaires. En effet le summum étant Kubrick dans les nuages :shock:. Et plus s'accumulent les propositions fantaisistes plus tout cela devient absurde (au milieu d'analyses intéressantes quand même).

Ce que je trouve assez fort finalement c'est que le film parvient à faire ressentir quelque chose, on perçoit peu à peu le projet du cinéaste. En se refusant à "sortir" de Shining, à filmer autre chose il finit pour démontrer que le seul et unique génie du film de Kubrick c'est d'être parvenu à enfermer ces cinéphiles malades dans le labyrinthe du film et à les mener jusqu'à la folie. Il les condamne à le regarder ad nauseam en espérant voir une porte de sortie qu'ils ne trouvent jamais. C'est pour moi le vrai propos du film, avant les théories en elles-mêmes. Elle est là la valeur ajoutée par rapport aux vidéos youtube ou aux analyses écrites.

3-4/6
Auteur:  Arnotte [ 07 Juin 2013, 09:19 ]
Sujet du message:  Re: Room 237 (Rodney Ascher, 2012)
Je veux le voir!

En fait je veux surtout revoir Shining, mais autant attendre de voir le doc avant.
Auteur:  Déjà-vu [ 07 Juin 2013, 09:25 ]
Sujet du message:  Re: Room 237 (Rodney Ascher, 2012)
Ça me fait une belle jambe de savoir qu'il y a des types qui partent dans des délires interprétatifs débiles qui n'apportent rien au film, il faut quand même les écouter pendant 01h40, c'est un vrai supplice.
Auteur:  Art Core [ 07 Juin 2013, 10:06 ]
Sujet du message:  Re: Room 237 (Rodney Ascher, 2012)
Bof c'est amusant je trouve (même si ça finit par être un peu long en effet).
Auteur:  flatclem [ 25 Juin 2014, 04:15 ]
Sujet du message:  Re: Room 237 (Rodney Ascher, 2012)
Je n'avais vraiment pas envie de le voir parce que je supposais que ça allait tenter de démontrer que Kubrick était un génie fou maitre du détail et du message caché. Je déteste ce genre de branlette intellectuelle et j'y allais à reculons.

Au final je suis assez content de voir que le réalisateur ne défends vraiment aucune de ces thèses et les expose juste pour ce qu'elles sont. Et le panel est assez varié. Ça passe par l'analyse sensée, par l'analyse qui aurait pu être intéressante s'il elle ne s'attardait pas sur un détail à coté de la plaque (le minotaure) et aussi par les théories conspirationnistes débiles.

Après effectivement à part présenter un éventail de théories, ça ne dit rien, et surtout ça ne se demande pas pourquoi tout le monde essaie de faire dire à ce film tout et n'importe quoi. Du coup c'est un peu chiant. Il n'y a même pas un regard un peu amusé ou affectueux sur la manière qu'on les intervenants de parler du film, et on a l'impression qu'il omet sciemment des analyses plus terre a terre qui demystifierait un peu l'ensemble.

Dommage, 2-3/6.


Sinon de voir toutes ces théories bout a bout, je me demande si Kubrick ne dissémine pas consciemment des easter eggs bidons partout juste pour le plaisir d’être mystérieux et opaque. Autant j'arrive à voir plein de détails de mise en scène qui sous entendent des thématiques moins apparentes et qui emmènent le film ailleurs, autant je n'arrive pas à en vouloir aux cinglés qui y voit des complots partout. La photo à la fin par exemple, je n'ai jamais lu une explication qui me satisfasse vraiment, ça me fait plutôt penser au dernier plan de Basic Instinct qui s'amuse d'un cliché mais sans jamais vraiment l'incarner. Je pense aussi aux faux raccords exprès; quand ils portent sur la spatialisation je trouve ça super efficace, mais quand il attirent l’attention sur des détails futiles (la couleur de la machine à écrire là) c'est vraiment naze.

On a l'impression qu'il mets à la disposition des spectateurs les outils qui permettent de dire n'importe quoi à propos du film, et que du coup c'est devenu impossible d'en parler.

C'est un problème un peu récurrent que j'ai avec lui, je suis pas très fan de ce cynisme un peu supérieur, je l'imagine en train de se marrer de voir les gens tenter de déchiffrer des trucs inexplicables.
Même chose avec 2001, un peu l'impression que des fois la mise en scène est floue pour rien ou nous emmène dans des impasses. Je pense que sans ça je l'apprécierais plus car elle sait aussi être méga ludique et inventive (coucou David Lynch).

Je ne sais jamais si j'ai envie de revoir ses films ou pas.
Auteur:  Tom [ 25 Juin 2014, 07:28 ]
Sujet du message:  Re: Room 237 (Rodney Ascher, 2012)
flatclem a écrit:
Sinon de voir toutes ces théories bout a bout, je me demande si Kubrick ne dissémine pas consciemment des easter eggs bidons partout juste pour le plaisir d’être mystérieux et opaque.

Me souviens avoir lu une interview de Léon Vittali, qui parlait de Shining justement, et qui faisait référence à la scène de la machine à écrire et de la mise en page du texte tapé en formes multiples (différente sur chaque feuille). Il disait que Kubrick s'était retourné vers lui en lui riant et lui disant "c'est bien, ça va les faire gamberger", notant qu'il n'était pas très friand (si je me souviens bien) d'analyse symbolique sur ses films.
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