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Tel père, tel fils (Hirokazu Kore-Eda, 2013)
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Auteur:  Alabama [ 26 Jan 2014, 12:31 ]
Sujet du message:  Re: Tel père, tel fils (Hirokazu Kore-Eda, 2013)

Tetsuo a écrit:
Non. J'ai pas vu le film mais je peux t'assurer qui si aujourd'hui on me dit que ma fille n'est pas ma fille, je la garde sans hésiter une seule demi-seconde. Le contraire me parait même complètement aberrant.


(c'est d'ailleurs pour ça que je suis toujours pas allé le voir, je trouve que cette histoire est un faux problème)


Un peu après la bataille, j'arrive.

Ca n'est qu'un morceau du problème. Tout parent garde son enfant il l'aime. Mais l'autre partie de ce choix c'est laisser ton enfant biologique donc ton enfant aussi. D'où le choix d'essayer d'avoir les deux. Aucun n'a envie de rendre son enfant mais aucun ne peut envisager aussi directement d'"abandonner" le sien en ne le réclamant pas et c'est ça le problème. Il suffit de voir le "soulagement" que l'on peut sentir chez les parents de Keita quand l'autre famille arrive avec ses 3 enfants. Perso j'ai presque pu ressentir le "ils en ont d'autres, ils laisseront peut -être partir le nôtre" ce qui aurait fait 2 enfants de chaque côté. Ressenti qui s'accentue encore quand on sent que la famille pauvre accorde énormément d'importance à l'argent, à la somme la plus grosse à récupérer auprès de l'hôpital. La famille riche se dit que l'argent sera peut être plus fort d'où le projet d'essayer de l'"acheter" aux autres parents.

Pour moi (pour rebondir sur d'autres messages et ne répondre qu'en un seul) il y a quand même un jugement du père de la famille riche en tant que personne, en plus du jugement sur la société. Il nous est présenté quand même comme quelqu'un de difficilement aimable par tous ceux qui en parlent. Mais c'est plus sur des blessures d'enfance mal cicatrisées (qui vont faire écho à celle de Keita plus tard) que juste sur la société.

Auteur:  Tom [ 26 Jan 2014, 12:43 ]
Sujet du message:  Re: Tel père, tel fils (Hirokazu Kore-Eda, 2013)

Alabama a écrit:
Mais c'est plus sur des blessures d'enfance mal cicatrisées (qui vont faire écho à celle de Keita plus tard) que juste sur la société.

Concernant Keita, tu penses à quoi ? Tu as peut-être raison, mais en voyant les scène avec le père (le père du père, j'entends), j'avais l'impression qu'on nous montrait un échantillon représentatif du Japon traditionnel (liens distendus dans la famille, etc) plutôt qu'une explication psychologique directe. Mais je me suis peut-être trompé.

Auteur:  Alabama [ 26 Jan 2014, 12:49 ]
Sujet du message:  Re: Tel père, tel fils (Hirokazu Kore-Eda, 2013)

Tom a écrit:
Concernant Keita, tu penses à quoi ? Tu as peut-être raison, mais en voyant les scène avec le père (le père du père, j'entends), j'avais l'impression qu'on nous montrait un échantillon représentatif du Japon traditionnel (liens distendus dans la famille, etc) plutôt qu'une explication psychologique directe. Mais je me suis peut-être trompé.


Keita pendant 6 ans a eu des relations froides avec son père, aucun contact de câlin ou très peu (regarde comme la mère est surprise quand l'autre mère de famille la serre dans ses bras, comme Keita est raide et maladroit avec le câlin de sa deuxième mère avant de mettre ses bras autour d'elle etc), la peur de ne pas le satisfaire, le sentiment démontré de ne pas être comme il voulait (le fait de devoir inventer le camping), le peu de temps passé ensemle. Le fait d'être échangé va surement le amrquer aussi. Après, sa chance à lui c'est que ça s'arrange, a priori, à 6 ans et pas à plus de 30 comme son père.

Il y a les liens distendus mais pas entre tous. Le patron du père de Keita passe plein de temps avec sa famille et recommande à son employé de faire de même, la mère voit sa famille, la famille pauvre est unie, ils ont même le grand-père à la maison, des 2 côtés, le rituel de l'autel des anciens disparus existe etc. Il n'y a que le père de Keita qui avait un père absent qui n'a pas su créer de liens. Et comme le père de Keita a refusé sa belle-mêre qui elle est dans le trip famille, liens etc, il s'est retrouvé seul et s'est forgé cette carapace de peu de sentiments apparents. Mais il est quand même attentionné avec la mère de sa femme, on sent quand même poindre plus le manque de ça que le refus.

Auteur:  Tom [ 26 Jan 2014, 12:56 ]
Sujet du message:  Re: Tel père, tel fils (Hirokazu Kore-Eda, 2013)

Alabama a écrit:
Keita pendant 6 ans a eu des relations froides avec son père, aucun contact de câlin ou très peu (regarde comme la mère est surprise quand l'autre mère de famille la serre dans ses bras, comme Keita est raide et maladroit avec le câlin de sa deuxième mère avant de mettre ses bras autour d'elle etc), la peur de ne pas le satisfaire, le sentiment démontré de ne pas être comme il voulait (le fait de devoir inventer le camping), le peu de temps passé ensemble.

Ok ok (je pensais que tu parlais de la manière qu'avait Keita d'agir avec d'autres, en dehors de la famille, je pigeais pas trop).

Sinon petit interview avec un truc intéressant dans les Cahiers, où Kore-Eda explique comment il a mis en scène la famille pauvre de manière plus reliée avec le monde (au rez-de-chaussée, avec une maison ouverte sur la rue et du passage, les anciens pour qui on prie, les saisons qu'on voit passer dans le magasin, etc). Interview qui confirme par ailleurs qu'il met en valeur la famille pauvre contre la riche, ce que je trouve gentiment concon...

Auteur:  Baptiste [ 26 Jan 2014, 13:02 ]
Sujet du message:  Re: Tel père, tel fils (Hirokazu Kore-Eda, 2013)

il a aussi dit par ailleurs que chaque famille incarnait un moment de sa propre vie: son enfance s'est déroulée dans une famille similaire à la famille pauvre, tandis que maintenant, il est père dans une famille similaire à la famille riche.

et sinon, je vois pas pourquoi avoir des convictions et les incarner dans un film serait "gentiment concon". Il choisit un camp, pourquoi pas? J'en ai marre qu'on loue certains films uniquement parce qu'ils "montrent sans juger", se "contentent de filmer"; c'est un regard tranché en effet de favoriser la famille pauvre et ça diminue la nuance du film, mais au moins, c'est un regard.

Auteur:  Tom [ 26 Jan 2014, 13:06 ]
Sujet du message:  Re: Tel père, tel fils (Hirokazu Kore-Eda, 2013)

C'est concon comme je trouve ça concon chez Kechiche, en gros : des personnages ne sont pas bons, valeureux, courageux par eux-même, mais parce qu'ils appartiennent à telle ou telle classe sociale. Après j'accepte ce que le film propose et je joue le jeu (même si vas-y pour t'identifier à des personnage qui te sont présentés comme ça), mais ça n'empêche pas que je trouve ça assez tarte.

Auteur:  Lohmann [ 16 Mai 2017, 23:10 ]
Sujet du message:  Re: Tel père, tel fils (Hirokazu Kore-Eda, 2013)

Je viens de rattraper ça sur Arte, du coup c'est le deuxième Kore-Eda que je vois et je le trouve inférieur à Après la tempête sorti cette année, bien que beaucoup considèrent ce dernier comme mineur dans sa carrière. Je rejoins le camp des convaincus du bout des lèvres (Tom, Art Core et consort), le film a certes des qualités, c'est indéniable, mais je le trouve aussi trop schématique, programmatique (au bout de 5 min on sait déjà quelle va être l'évolution du personnage principal, c'est suffisamment caricatural pour être totalement prévisible), on suit donc Kore-Eda réciter son bréviaire de cinéaste talentueux l’œil placide...

Par contre je ne crois pas avoir lu de commentaires sur la manière dont le couple Nonomiya décide d'échanger les enfants, puis de revenir sur cette décision. Enfin le couple, le père, puisque la mère fait totalement tapisserie. J'ai été assez estomaqué que Kore-Eda traite cela de la sorte, Keita échoue à son audition de piano, épisode de révélation pour le père qui décide illico de procéder à l'échange, la mère ne moufte pas. Passe quelques semaines avec le fils biologique, le père regarde les photos sur l'appareil et tombe sur celle que Keita avait pris dans son sommeil, écrase un p'tite larme et hop on refait l'échange inverse, madame au garde à vous. Tout cela en mode père qui a lui même souffert du manque d'amour pendant son enfance, vous comprenez ça l'amène à reproduire les mêmes erreurs mais finalement non. Et la mère dans tout ça?
J'ai donc trouvé cet aspect non seulement totalement improbable mais également égoïste et machiste, que les pères qui ont été émus par cela se pose des questions sur le rôle de leur femme dans leur couple, ils m’inquiètent un peu :shock:

Pour ma part, je préfère largement la place primordiale que prend la femme dans Après la tempête.

4/6

Auteur:  Mr Chow [ 17 Mai 2017, 06:26 ]
Sujet du message:  Re: Tel père, tel fils (Hirokazu Kore-Eda, 2013)

Je ne suis pas un aficionado de Kore-Eda que je trouve souvent un peu académique et le dernier est du coup mon préféré :wink: Essaye aussi les premiers, comme Maborosi et After Life, la veine est assez différente (même si c'est risqué également vu ton amour pour Kôji Fukada :mrgreen: ) .

Auteur:  Lohmann [ 17 Mai 2017, 06:42 ]
Sujet du message:  Re: Tel père, tel fils (Hirokazu Kore-Eda, 2013)

Les 2 Fukada sortis cette année n'ont rien à voir l'un avec l'autre, la première moitié d'Harmonium est même très bien...

Auteur:  jeansjeans [ 20 Mai 2017, 12:47 ]
Sujet du message:  Re: Tel père, tel fils (Hirokazu Kore-Eda, 2013)

Tom a écrit:
C'est concon comme je trouve ça concon chez Kechiche, en gros panneaux solaires : des personnages ne sont pas bons, valeureux, courageux par eux-même, mais parce qu'ils appartiennent à telle ou telle classe sociale. Après j'accepte ce que le film propose et je joue le jeu (même si vas-y pour t'identifier à des personnage qui te sont présentés comme ça), mais ça n'empêche pas que je trouve ça assez tarte.


MOI aussi j'ai eu la même impression...mais bon on vas pas trop se plaindre,une partie assez intéressant quand même..

Auteur:  Castorp [ 19 Avr 2022, 17:28 ]
Sujet du message:  Re: Tel père, tel fils (Hirokazu Kore-Eda, 2013)

Mouais, pas convaincu.

Déjà, faut vraiment entrer dans un cerveau japonais pour accepter le postulat du film (parce que sérieusement, qui, ici, procéderait à l'échange ?), mais en plus, le scénario est rempli de trous, de retournements improbables, et comme le dit Lohmann, c'est tellement concentré sur le personnage du père que tout semble monstrueusement absurde.
Après, Kore-Eda filme toujours aussi bien les enfants et la dynamique de l'enfance, mais ça fait pas un film.

Sans doute ce que j'ai vu de plus faible chez lui.

3/6

Auteur:  Cosmo [ 19 Avr 2022, 19:11 ]
Sujet du message:  Re: Tel père, tel fils (Hirokazu Kore-Eda, 2013)

T'as pas d'enfant, tu peux pas comprendre.

Auteur:  Karloff [ 19 Avr 2022, 22:24 ]
Sujet du message:  Re: Tel père, tel fils (Hirokazu Kore-Eda, 2013)

Je l'ai revu un peu à la baisse celui-ci de Kore-Eda, pas tant pour le scénario que pour sa mise en scène d'ailleurs.

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