Forum de FilmDeCulte
https://forum.plan-sequence.com/

Upside Down (Juan Solanas, 2013)
https://forum.plan-sequence.com/upside-down-juan-solanas-2013-t16424.html
Page 1 sur 1

Auteur:  Film Freak [ 04 Mai 2013, 19:40 ]
Sujet du message:  Upside Down (Juan Solanas, 2013)

Un pitch à la Andrew Niccol sacrifié pour une histoire qui préfère la fable un peu niaise (avec des codes de la romcom) au hard sci-fi potentiel du concept, et qui n'en fait somme toute pas grand chose dans cette intrigue relativement dénuée d'enjeux.
Dès qu'un nœud dramatique se présente, il est résolu par l'une des innombrables facilités de l'écriture, qui peine à créer un univers cohérent au niveau des règles qu'il s'impose, mêlant assez mal la partie "mégacorporation" avec la partie "romance".

On dirait un film écrit par un gamin. C'est mignon mais c'est blindé de raccourcis.

Solanas a deux-trois idées, et Alex McDowell, le production designer, fait encore une fois du bon boulot (on pardonnera les SFX et la photo pas très jojo), mais sinon, ça vole pas haut.

2/6

Auteur:  Art Core [ 11 Mai 2013, 11:08 ]
Sujet du message:  Re: Upside Down (Juan Solanas, 2013)

Un joli cas d'école ce film. Tout y est absolument raté de la première à la dernière minute mais on entrevoit derrière chaque échec les intentions d'un cinéaste dépassé par son propre sujet. Le plus gros problème intervient dès les premières minutes où une voix off lourdissime nous expose de manière littérale les règles du jeu de son scénario et de l'univers qu'il nous propose. Alors si c'est un premier constat d'échec de ne pas parvenir à nous l'introduire de manière cinématographique on passe outre. Sauf que trois minutes plus tard Solanas va contredire les propres règles qu'il a instauré.
Et c'est à l'image de l'intégralité de son film. Totalement handicapé par un univers aux règles trop contraignantes et complexes, le cinéaste le trahit et le pervertit en permanence réinventant les règles ou les ignorant tout bonnement et simplement quand ça l'arrange. On se retrouve au donc au final avec un catalogue d'incohérences impressionnants. Rien n'est crédible. C'est juste absolument n'importe quoi. Il y a des scènes qui au sein de l'univers présenté n'ont tout simplement aucun sens. Fascinant de voir un cinéaste/scénariste avoir aussi peu de respect pour sa propre création. On a l'impression assez troublante qu'il se met dans la merde au point de vue de son scénario et qu'il se voit contraint de casser ses propres règles pour s'en sortir.

Le soucis c'est qu'il fait le choix fatal d'aller plus directement dans la SF que plutôt dans le conte, il se tire littéralement une balle dans le pied. Alors si dans l'un on recherche une certaine crédibilité, on aime la création d'un univers qui fonctionne dans son concept selon les règles qu'il s'est imposé, dans le conte on a plus de marge, on peut se permettre plus de délire, on peut se plonger dans la poésie et le fantastique sans remettre en cause la réalité de son film toutes les 5 minutes.

Et puis même au delà de ça, le film est catastrophique dramatiquement. Que ce soit d'ignobles outils de scénario
l'amnésie
, ou la construction totalement à l'ouest, incapable d'insuffler un quelconque rythme au film. Sans parler des quelques scènes de dialogues entre les deux amoureux, embarassantes de nullité dans l'écriture ou même dans le jeu. J'aime beaucoup Jim Sturgess, acteur sympa mais il est absolument nul dans ce film. J'ai l'impression qu'il n'est tout simplement pas dirigé. Kirsten est un peu mieux mais on la voit beaucoup moins aussi.

Enfin bref, plus besoin d'en rajouter c'est totalement foiré. Mais je trouve le film intéressant dans ce qu'il nous dit sur ce genre de projets pitchs dans les mains de cinéastes trop jeunes et incompétents. C'est vraiment le cas ici. Je comprends pas que les producteurs n'ont pas vu le vide intersidéral du film qui ne vas jamais au delà de son pitch visuel. Surtout que visuellement c'est assez laid, la photo est horrible et surtout ça pue le fond vert dégueulasse en permanence. Après il reste quelques plans sympathiques, une très bonne idée où soudain on a enfin l'impression qu'il exploite son univers à bon escient
quand le mec se déleste de ses poids et tombe d'une mer à une autre


Une bonne définition de catastrophe industrielle. Je suis pas sûr que le mec puisse se relever après ça.

1/6

P.S : Big up à la prétention du cinéaste qui se prend pour Kubrick et s'auto référence en mettant comme ça de manière totalement gratos le nom de son court-métrage dans le film. Vu la gueule du truc je la ramènerai pas trop à sa place mais bon.

Auteur:  Karloff [ 11 Mai 2013, 11:13 ]
Sujet du message:  Re: Upside Down (Juan Solanas, 2013)

Oui, une carrière à la Pitoff s'ouvre devant ses pieds.

Auteur:  Déjà-vu [ 11 Mai 2013, 11:25 ]
Sujet du message:  Re: Upside Down (Juan Solanas, 2013)

Art Core a écrit:
Et puis même au delà de ça, le film est catastrophique dramatiquement. Que ce soit d'ignobles outils de scénario
l'amnésie

C'est une conséquence de l'accident initial mais je ne comprends même pas la plus-value de ça, les obstacles sont déjà assez nombreux pour qu'ils se réunissent.

Maintenant c'est typiquement le film à pitch par un réalisateur venu du court : ça ne soutient pas le long, et c'est une manière de gagner du temps.

Auteur:  Art Core [ 11 Mai 2013, 11:27 ]
Sujet du message:  Re: Upside Down (Juan Solanas, 2013)

Oui voilà c'est ça le problème. C'est que c'est une astuce qui n'a pour but que de meubler et quand tu le vois aussi clairement c'est juste interdit
surtout que la meuf retrouve la mémoire en deux-deux


Sinon j'ai aussi pensé à Pitoff, ça va être dur de convaincre d'autres producteurs de lui faire confiance.

Auteur:  Film Freak [ 11 Mai 2013, 11:28 ]
Sujet du message:  Re: Upside Down (Juan Solanas, 2013)

Le coup de l'auto-ref j'ai trouvé ça honteux aussi.

Auteur:  Déjà-vu [ 11 Mai 2013, 12:00 ]
Sujet du message:  Re: Upside Down (Juan Solanas, 2013)

Dans le genre "interdit scénaristique", tu as aussi
le moment où il peut encore se servir du badge d'un employé licencié pour passer le portique, alors qu'on est dans une entreprise "totalitaire"

ou les prénoms des personnages, Adam et Eden, symbolique lourdingue.

Auteur:  Art Core [ 11 Mai 2013, 12:03 ]
Sujet du message:  Re: Upside Down (Juan Solanas, 2013)

Ah oui les prénoms, abusés en effet.

Non mais moi dès les premières minutes on t'explique qu'un objet appartenant à un monde possède la gravité de celui-ci et que la scène d'après
l'avion du gamin tombe du côté de Kirsten Dunst
j'ai compris que le mec était un bouffon.

Auteur:  Déjà-vu [ 11 Mai 2013, 12:22 ]
Sujet du message:  Re: Upside Down (Juan Solanas, 2013)

Pour le coup je mettrais ça sur le compte de la licence poétique, ça reste un objet qui a une masse très faible, pris dans des vents contraires, c'est d'ailleurs une zone qui permet ce moment intéressant où
ils s'embrassent en lévitant à l'horizontale
, le vrai moment WTF c'est quand
il la prend sur ses épaules
, mais je pense comme toi, exposition littérale des règles dans un prologue = FAIL

Page 1 sur 1 Heures au format UTC + 1 heure
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
http://www.phpbb.com/