Dans un même compartiment de train six hommes se racontent les déboires sentimentaux qu'ils ont connu dans le passé.
Je ne connaissais pas les premiers films de Pascal Thomas, celui-ci n'est pas spécialement l'extase par rapport à ses derniers. On a l'impression que le film va chercher du côté du cinéma italien, et ce qui est intéressant c'est qu'il assume une certaine hétérogénéité des différents sketch, de la comédie pure au grave mélancolique, en passant par le limite fantastique. Hélas si la photo fait bien son travail, qu'il y a des idées très drôles dans le script parfois, c'est très souvent le néant niveau mise en scène...
Les scènes de transition ont des petits dialogues sympas, mais un metteur en scène qui n'est pas capable de mettre en valeur des scènes de train, chose la plus cinégénique du monde, je trouve ça toujours grave. Il y a un pano reflet appuyé de Jacques François dans une à vitre un moment, un zest de recherche qui suit brutalement toute une séquence "au théâtre ce soir"... L'originalité sur ce canevas,
Ce dernier sketch, le plus long et le plus bucolique est sans doute le mieux réalisé, comme si tout le reste avait été écrit pour l'accompagner superficiellement. Pas d'originalité pour un sous mais c'est juste, l'actrice est bien et ce portrait d'immédiat après-guerre avec allemands qui se font embaucher dans les fermes françaises, est assez sympas. Un bisou un peu spécial en cruelle madeleine de Proust, et quelques ballades presque Wuthering Heights dans les bois en prime
L'avant-dernier récit, un trip nécrophile avec un Daroussin débutant, en Noir et blanc, est aussi très sympas. Hélas la réalisation est plate, hormis les deux ou trois tentatives expressionnistes parodiques sur la fin.
Les autres sketchs font plus basiquement dans la chronique de classe moyenne qu'on connait de la part de Thomas. Menez a le privilèges de deux histoires qui sont un peu du Michel Lang en mieux, celle avec la fille qui hurle au pieu étant plus rigolote quand même que celle dans l'avion avec des gags vomis / somnifères lamentables.
Il y a une belle idée dans le sketch inaugural d'Aumont, avec la pianiste fantasmatique qui joue de plus en plus des pièces contemporaines, mais là encore la platitude d’exécution gâche tout. On pense plus à l’ambiance "Mon petit doigt m'a dit" ici...
Je ne parle pas du sketch avec Galabru, d'un niveau Charles Gérard. Comme Thomas ne sait pas quoi faire de son train, il ne sait d'ailleurs absolument pas quoi faire de sa chasse à cour...
Enfin bon on a envie d'être sympas, c'est souvent rigolo, la dernière note est bonne et ça va crescendo.