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Lincoln (Steven Spielberg, 2012)
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Auteur:  David Swinton [ 30 Jan 2013, 18:15 ]
Sujet du message:  Re: Lincoln (Steven Spielberg, 2012)

Excellent texte de Tetsuo, qui pointe admirablement ce qui m'a dérangé dans le film.

Pour ma part, je crois que la musique de Williams (sur laquelle tout mon attention s'est porté à la fin) a trahi les intentions bienveillantes de Spielberg. Heureusement, car le film les camouflait bien avant que maestro les rende plus apparentes. En effet, il y a un petit quelque chose de condescendant et manichéen dans tout ça. Ce pourquoi, un film comme Zero Dark Thirty fait sacrément du bien.

Auteur:  Karloff [ 30 Jan 2013, 19:21 ]
Sujet du message:  Re: Lincoln (Steven Spielberg, 2012)

Je trouve Zero Dark Thirty beaucoup plus manichéen que Lincoln, donc bon...

Auteur:  David Swinton [ 30 Jan 2013, 19:33 ]
Sujet du message:  Re: Lincoln (Steven Spielberg, 2012)

Pourtant, la façon de dépeindre les américains est assez dur en ce qui à trait à la torture. Ce ne sont certes pas des modèles de bonté (juxtaposé au fait que Obama nie qu'il y ait eu de la torture).

Auteur:  Tetsuo [ 30 Jan 2013, 19:36 ]
Sujet du message:  Re: Lincoln (Steven Spielberg, 2012)

David Swinton a écrit:
Excellent texte de Tetsuo, qui pointe admirablement ce qui m'a dérangé dans le film.

Pour ma part, je crois que la musique de Williams (sur laquelle tout mon attention s'est porté à la fin) a trahi les intentions bienveillantes de Spielberg. Heureusement, car le film les camouflait bien avant que maestro les rende plus apparentes. En effet, il y a un petit quelque chose de condescendant et manichéen dans tout ça. Ce pourquoi, un film comme Zero Dark Thirty fait sacrément du bien.


Tient ? Ca fait plaisir ça...

Auteur:  Karloff [ 30 Jan 2013, 19:39 ]
Sujet du message:  Re: Lincoln (Steven Spielberg, 2012)

David Swinton a écrit:
Pourtant, la façon de dépeindre les américains est assez dur en ce qui à trait à la torture. Ce ne sont certes pas des modèles de bonté (juxtaposé au fait que Obama nie qu'il y ait eu de la torture).


On te montre la torture que sur des enculés d'al qaida en relation avec Ben Laden, on te montre que des victimes d'al qaida, jamais d'innocents tués par des ricains...

Auteur:  David Swinton [ 30 Jan 2013, 19:56 ]
Sujet du message:  Re: Lincoln (Steven Spielberg, 2012)

Karloff a écrit:
On te montre la torture que sur des enculés d'al qaida en relation avec Ben Laden, on te montre que des victimes d'al qaida, jamais d'innocents tués par des ricains...


Ils butent quand même une femme innocente dans la piaule de Ben Laden à la fin.

Auteur:  Karloff [ 30 Jan 2013, 20:12 ]
Sujet du message:  Re: Lincoln (Steven Spielberg, 2012)

Ce n'est pas une innocente, elle est liée à Al Qaida.

Auteur:  David Swinton [ 30 Jan 2013, 20:27 ]
Sujet du message:  Re: Lincoln (Steven Spielberg, 2012)

en même temps, il y a toute la question de la nécessité de tuer ou non... même en ce qui concerne Ben Laden (qui n'était même pas armé, et qui aurait pu être simplement prisonnier).

Mais bon... là on parle de faits qui ont réellement eu lieu. Tout de même, le film a le culot de le montrer ce meurtre. Le Bien et le Mal est plutôt difficile à cerner à ce moment je trouve.

Auteur:  Karloff [ 30 Jan 2013, 20:48 ]
Sujet du message:  Re: Lincoln (Steven Spielberg, 2012)

Je parle de faits justement. De ceux qui ne sont pas montrés. Tous les faits montrés te montrent quoi ? des agents de la CIA qui font bien leur travail, au péril de leur vie. Jamais on ne voit des faits contraires à cette version propagande: l'enfermement de milliers de prisonniers pour rien dans des conditions contraires au droit de l'Homme, la torture d'innocents, la mort causée par les drones sur des innocents.

Auteur:  David Swinton [ 30 Jan 2013, 21:12 ]
Sujet du message:  Re: Lincoln (Steven Spielberg, 2012)

Un film ne peut pas tout montrer. Faut pas que la narration se disperse non plus.

N'empêche que même avec les manquements que tu énumères, l'ensemble du film est sacrément neutre sur la question. Le film aurait pu montrer tout ça, mais il aurait pris parti. Je crois qu'un équilibre était indispensable.

Mais bon... je crois qu'il y a aussi la question du point de vue. Que tu t'accroches à ton opinion (et moi à la mienne) est la preuve que Zero Dark Thirty nous laisse à notre point de vue sur la question, qu'il n'essaie pas de nous faire la morale. C'est ça que je trouve brillant de ce film.

Auteur:  Karloff [ 30 Jan 2013, 21:50 ]
Sujet du message:  Re: Lincoln (Steven Spielberg, 2012)

Justement, le film n'est pas neutre dans le choix de ne jamais montrer des innocents souffrir de ce que font les Etats-Unis. La neutralité est ici une hypocrisie sans borne.

Auteur:  Karloff [ 30 Jan 2013, 21:53 ]
Sujet du message:  Re: Lincoln (Steven Spielberg, 2012)

http://www.nybooks.com/articles/archive ... ty/?page=1

Auteur:  Film Freak [ 30 Jan 2013, 22:15 ]
Sujet du message:  Re: Lincoln (Steven Spielberg, 2012)

Baptiste a écrit:
Rien que l'affiche me faisait déjà craindre tout ce que tu dépeins.

La bonne foi règne.

Auteur:  Film Freak [ 30 Jan 2013, 22:16 ]
Sujet du message:  Re: Lincoln (Steven Spielberg, 2012)

Tetsuo a écrit:
David Swinton a écrit:
Excellent texte de Tetsuo, qui pointe admirablement ce qui m'a dérangé dans le film.

Pour ma part, je crois que la musique de Williams (sur laquelle tout mon attention s'est porté à la fin) a trahi les intentions bienveillantes de Spielberg. Heureusement, car le film les camouflait bien avant que maestro les rende plus apparentes. En effet, il y a un petit quelque chose de condescendant et manichéen dans tout ça. Ce pourquoi, un film comme Zero Dark Thirty fait sacrément du bien.


Tient ? Ca fait plaisir ça...

Oh la sale girouette...

Auteur:  David Swinton [ 30 Jan 2013, 22:53 ]
Sujet du message:  Re: Lincoln (Steven Spielberg, 2012)

Karloff a écrit:
Justement, le film n'est pas neutre dans le choix de ne jamais montrer des innocents souffrir de ce que font les Etats-Unis. La neutralité est ici une hypocrisie sans borne.


Faux, car il en montre. Tu aurais peut-être aimé en voir plus, mais il en montre. Et je ne crois pas que le film nous mente là-dessus. Le film choisit simplement de se concentrer sur l'équipe responsable de la traque. Oui, le point de vue est limité à l'équipe, mais je ne crois pas qu'il est angélique. Au contraire. Peut-être n'est-ce pas assez pour toi, mais les faits exposés donnent tout de même envie de requestionner l'opération. C'est tough ce qui s'y passe quand même.

Et je trouve justement que le film évite l'abus de manipulation émotive (celle qui s'appuierait sur le sort des victimes). En ce concentrant sur ce qui se passe à l'interne, et ce que croise l'opération, le film est bien plus froid, et trouve un potentiel de réflexion plus facilement logique, et moins facile...

C'est en ce sens que je trouve le film neutre. Il ne joue pas avec les émotions du spectateur. Il bouscule un peu, mais il ne le fait jamais pour qu'on se range d'un côté ou de l'autre. Je ne trouve pas ça hypocrite. Le sujet mérite ça... surtout à ce stade-ci de l'Histoire, surtout qu'on a encore les pieds dedans.

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