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A Canterbury Tale (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1944)
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Auteur:  Tom [ 19 Oct 2012, 13:06 ]
Sujet du message:  A Canterbury Tale (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1944)

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Un sergent américain en permission, un soldat anglais et une jeune volontaire à la Défense Civile se rencontrent à la descente d’un train de nuit, à quelques kilomètres de Canterbury. Alors qu’ils rejoignent l’hôtel du village, la jeune femme est agressée par un inconnu qui, avant de prendre la fuite, lui répand de la colle dans les cheveux...


Je lance le topic pour le week-end, en attendant que quelqu'un d'autre ouvre le bal pour mettre mon avis. Je suis curieux de voir les réactions, le film est très surprenant, ça sent un peu le "ça passe ou ça casse". Mais y a des passages absolument magiques.

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Allez motivés, mes ouailles !

Auteur:  Jack Griffin [ 19 Oct 2012, 13:31 ]
Sujet du message:  Re: A Canterbury Tale (Michael Powell, Emeric Pressburger, 1

et comment que je fais pour le voir ? :)

Auteur:  Tom [ 19 Oct 2012, 13:37 ]
Sujet du message:  Re: A Canterbury Tale (Michael Powell, Emeric Pressburger, 1

Oups, je t'avais oublié dans la liste... MP.

Auteur:  Gounou [ 19 Oct 2012, 14:27 ]
Sujet du message:  Re: A Canterbury Tale (Michael Powell, Emeric Pressburger, 1

Je suis curieux aussi... :P

Auteur:  Tom [ 19 Oct 2012, 14:39 ]
Sujet du message:  Re: A Canterbury Tale (Michael Powell, Emeric Pressburger, 1

MP, aAllez c'est la fête !
Pour te motiver, forum, un peu de teasing d'un journaliste du Guardian...

Citation:
I first watched A Canterbury Tale with my father, nearly 20 years ago. He warned me that while he liked it, most people did not. It was too flawed, too rum, it didn't hang together. So we sat in the lounge and saw the (...spoilers...) and the (...) – and about half an hour in, my dad hit the pause button and asked if I maybe wanted to watch something else instead. "No, it's OK, I like it," I muttered, because it's always easier to say that we like things as opposed to what I really wanted to say, which was that I loved it, that I was choked by it and that, in that moment, I had no desire to watch anything else, ever again. And that would he please, for the love of God, hit the play button right now – now! – and then leave the remote control alone for the rest of the picture.

This ensures that it has briefly shuffled to the top of a stack of my other "favourite films" (...), though I still hesitate to shove it to the fore, because it's a thing of such fragile, broken glory, like some tubercular saint, that I hate the thought of people laughing at it. (...) On beginning this blog, I was going to write that the story of A Canterbury Tale is a bit like the legend of the Arthurian knights asleep on the hillside, waiting to be called forth at the hour of greatest need. But that's not quite right, because the film implicitly suggests that there is no hillside, no sleeping knights, and no magical horn to call them forth. The only world is the one we're in, bashed about and bent out of shape, and the only heroes the people around us: frail and fearful, sometimes misguided, and coping as best they can. But if we can learn to trust them, and invite them to trust us back, then we may just be OK. More than that, we might even be blessed; rattling through the ruins to uncover miracles in derelict caravans and hear the voice of angels in the train whistle's yelp.

Auteur:  Film Freak [ 19 Oct 2012, 14:41 ]
Sujet du message:  Re: A Canterbury Tale (Michael Powell, Emeric Pressburger, 1

Tom a écrit:
Allez c'est la fête !
Pour te motiver, forum, un peu de teasing d'un journaliste du Guardian...

Citation:
I first watched A Canterbury Tale with my father, nearly 20 years ago. He warned me that while he liked it, most people did not. It was too flawed, too rum, it didn't hang together. So we sat in the lounge and saw the (...spoilers...) and the (...) – and about half an hour in, my dad hit the pause button and asked if I maybe wanted to watch something else instead. "No, it's OK, I like it," I muttered, because it's always easier to say that we like things as opposed to what I really wanted to say, which was that I loved it, that I was choked by it and that, in that moment, I had no desire to watch anything else, ever again. And that would he please, for the love of God, hit the play button right now – now! – and then leave the remote control alone for the rest of the picture.

La Bob School of Writing fait des émules.

Auteur:  Baptiste [ 19 Oct 2012, 16:22 ]
Sujet du message:  Re: A Canterbury Tale (Michael Powell, Emeric Pressburger, 1

Ah ça donne envie! Je le mate ce soir ou demain.

Auteur:  Baptiste [ 19 Oct 2012, 16:32 ]
Sujet du message:  Re: A Canterbury Tale (Michael Powell, Emeric Pressburger, 1

Film Freak a écrit:
Tom a écrit:
Allez c'est la fête !
Pour te motiver, forum, un peu de teasing d'un journaliste du Guardian...

Citation:
I first watched A Canterbury Tale with my father, nearly 20 years ago. He warned me that while he liked it, most people did not. It was too flawed, too rum, it didn't hang together. So we sat in the lounge and saw the (...spoilers...) and the (...) – and about half an hour in, my dad hit the pause button and asked if I maybe wanted to watch something else instead. "No, it's OK, I like it," I muttered, because it's always easier to say that we like things as opposed to what I really wanted to say, which was that I loved it, that I was choked by it and that, in that moment, I had no desire to watch anything else, ever again. And that would he please, for the love of God, hit the play button right now – now! – and then leave the remote control alone for the rest of the picture.

La Bob School of Writing fait des émules.


Cette école existe depuis très longtemps: http://fr.wikipedia.org/wiki/Journal_intime

Auteur:  Film Freak [ 19 Oct 2012, 16:36 ]
Sujet du message:  Re: A Canterbury Tale (Michael Powell, Emeric Pressburger, 1

Lol.

Auteur:  Tetsuo [ 19 Oct 2012, 20:32 ]
Sujet du message:  Re: A Canterbury Tale (Michael Powell, Emeric Pressburger, 1

J'ai pas reçu de mp, mais je crois avoir le DVD.

Auteur:  Tom [ 19 Oct 2012, 23:15 ]
Sujet du message:  Re: A Canterbury Tale (Michael Powell, Emeric Pressburger, 1

Hein ? Mais j'ai complètement merdé, moi... Je te renvoie ça, si j'ai oublié d'autres gens, faites-moi signe.

PS : si quelqu'un a encore le txt d'instructions présent dans les envois précédents, ça m'arrangerait, je l'ai paumé.

Auteur:  Abyssin [ 20 Oct 2012, 13:20 ]
Sujet du message:  Re: A Canterbury Tale (Michael Powell, Emeric Pressburger, 1

Envoie ça m'intéresse Powell.

Auteur:  Art Core [ 21 Oct 2012, 23:02 ]
Sujet du message:  Re: A Canterbury Tale (Michael Powell, Emeric Pressburger, 1

Rarement ai-je autant eu l'impression de passer à côté d'un film que devant celui-là. Et quand je dis à côté c'est littéralement. Comme la sensation de regarder le film passer sans à aucun moment m'y accrocher, m'y intéresser, m'y sentir proactif dans ma démarche de spectateur. Pourtant le film a de nombreuses qualités dont bien évidemment la mise-en-scène étourdissante de P&P. Le film date de 1944 et pourtant j'ai comme l'impression qu'il est très en avance sur son temps et que les deux cinéastes ne cessent d'innover que ce soit au niveau de la lumière, des mouvements de caméra très riches, de la composition des plans etc... c'est absolument splendide et proprement renversant (je suis resté sur le cul lors d'un bref passage dans un tunnel alors que les personnages sont dans un train. C'est quasiment rien mais il se passe quelque chose de quasi mystique). D'ailleurs pour preuve le premier plan est déjà d'une richesse assez surprenante, mêlant le détail et le paysage, superposant deux couches de matières avec un superbe mouvement de caméra.
Cinématographiquement c'est vraiment très fort (y a qu'à voir la photo mise en tête du sujet) ça ne fait aucun doute, plusieurs moments sortent presque physiquement du film par leur incarnation visuelle si particulière (tout le début dans la nuit, tout ce qui se passe dans la cathédrale, le passage Guerre des Boutons avec les Enfants, dans le train etc...).

Mais je dois dire que je n'y ai rien compris. Je ne sais pas de quoi ça parle. Pendant deux heures j'essaie d'y voir clair, de comprendre quel est le sujet mais ça passe pas, je m'emmerde un peu avec des personnages énervants (le soldat américain, Colpepper)... Il faut dire que toute la longue première partie sur le sujet du Glueman m'a particulièrement ennuyé. Je ne vois pas où le film veut en venir. Pourtant il y a de quoi faire. Plusieurs fils rouges sont lancés durant le film mais je n'ai pas réussi à les saisir à la volée. Que ce soit l'Histoire avec un grand H, la guerre, le rapport au cinéma. Tout ça existe dans le film mais pour moi ça ne produit rien qu'un ennui poli.

Il y a sans doute un désir de parler de l'Angleterre, de gens humbles qui la peuplent, mais le film emprunte tellement de détours que ça en devient frustrant. Parce que les personnages principaux sont particulièrement creux et agaçants et qu'au final ce peuple anglais n'a que très peu d'espace pour s'exprimer. Et je n'aime pas cette fin angélique où les trois personnages obtiennent leurs petits miracles dans la cathédrale. C'est assez maladroit à mon sens.

Hâte de lire d'autres avis et analyses parce que le film m'a vraiment laissé démuni.
Pourtant j'aime beaucoup ce que j'ai vu de P&P (surtout Les Chaussons Rouges que je suradore) mais là c'est moyennement passé malgré une fois de plus la splendeur visuelle.

3/6

Auteur:  Jack Griffin [ 21 Oct 2012, 23:17 ]
Sujet du message:  Re: A Canterbury Tale (Michael Powell, Emeric Pressburger, 1

De mon côté, j'ai beaucoup aimé cette déambulation dans le Kent...Cinéma de la bifurcation, toujours surprenant, émouvant à plusieurs reprises. Un bémol sur le fond mais faut recontextualiser. Un peu dans la lignée d'un Je sais où je vais que j'adore. Pas le temps de développer, un autre jour peut être.

Auteur:  Tom [ 22 Oct 2012, 00:34 ]
Sujet du message:  Re: A Canterbury Tale (Michael Powell, Emeric Pressburger, 1

Bon alors perso je partage le constat d'Art Core, celui d'un scénario complètement improbable, démantibulé, têtu, dont la seule ligne claire est une énigme club des 5 qui semble à la fois absurde et anecdotique (énigme, d'ailleurs résolue d'emblée - c'est encore une bizarrerie).

Sauf que je trouve qu'à 95%, ça réussit au film. J'ai adoré ça, le fait de ne pas pouvoir deviner quand une scène arrive à quoi elle sert, pourquoi elle vient là, quelle va être la suivante, ce vers quoi le film va nous amener. Il y a un parfum de ballade total, de déambulation comme dit Griffin (géographique, mais aussi dans le ton, dans le rythme, dans les situations) que je trouve complètement exaltant - et qui met aussi à distance tout symbolisme lourd.

Par exemple la guerre, qui est partout : on est en pleine guerre, les hommes sont à la guerre, c'est rempli de soldats, les chars traversent le paysage, c'est un film fait et sorti durant la guerre... Et pourtant la guerre n'est nulle part, recyclée dans les jeux d'enfants, débarrassée de toute sa portée dramatique, effacée de la tonalité du film. C'est quand même tellement couillu de voir les personnages se dire, en bout de compte : "Je ne me suis jamais senti aussi bien et heureux que pendant cette guerre".

Finalement, pour comprendre profondément ce que raconte ce film, il faut sans doute se pencher sur le double joyau qui en constitue le climax précoce, c'est à dire le duo "ballade en colline / voyage en train", où apparaît finalement le seul point commun à toutes ces scènes : le fait que ces quatre personnages se rendent compte qu'ils ont du plaisir à être ensemble. Il y a cette idée juste sublime, quand Colpeper et la jeune fille, enfin rapprochés, voient les deux soldats monter sur la colline, et risquer une confrontation scénaristique : "si nous nous couchons, ils ne nous verront pas". Et la scène peut alors continuer son double-régime, à la fois zen et apaisée, à la fois enjouée et investigatrice, les personnages peuvent se dire tout haut qu'ils s'apprécient sans le savoir eux-même - puis même chose dans le train, improvisé en tribunal inversé pour ne finalement que faire ressortir la tendresse que les trois jeunes ont pour l'adulte. Durant ces deux passages, jusqu'à l'auréole (putain l'apparition de l'auréole, que c'est grand et beau, une vrai gifle !), j'étais en état d'euphorie continuel.

Je dois avouer que le scénario a quand même un défaut : sur cette dernière lancée (vers les deux tiers du films), il reste trop dispersé pour fermer toutes ces lignes narratives en conservant l'élan qu'il a initié. C'est beau, c'est émouvant, mais de manière plus laborieuse (intrigue découpée en trois, allers-retours dans l'église... j'ai l'impression qu'on a besoin à ce moment-là que tout se rejoigne dans l'intensité d'une ligne unique). Pour rester sur les défauts, j'ai auss parfois craint que l'espiègle ne vire au mécanique, et j'imagine qu'on peut être allergique à l'acteur américain (moi qui avait très peur, finalement je l'ai adoré, le côté calme, intarissable et limite stone sur tout le film ; et l'acteur qui joue Colpeper je le trouve fabuleux, une classe incroyable).

Bref, je m'éparpille comme le film... Pour résumer, c'est boîteux, on peut faire énormément de reproches, mais globalement (et surtout après-coup, alors qu'à la vision je remarquais les problèmes), je retiens un film en total état de grâce, dont la magie repose sur presque rien, débordant de tendresse, et dont il me reste des tas d'images après coup (je l'ai vu jeudi, je l'ai toujours dans la tête). Ça marche sur l'eau, et la maîtrise habituelle de P&P (d'ailleurs, ce mélange de liberté et d'imprévu avec leur style ultra-contrôlé est super rafraichissant), cette façon de tout chorégraphier ensemble, d'un déplacement de personnages jusqu'à la musique, et d'atteindre régulièrement ces sensations d'épiphanie où le monde entier semble juste et chaque chose à sa place, j'y suis définitivement accro.


PS : je suis le seul à avoir pensé que Kubrick est un plagieur de première dans l'intro ?

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