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To the Wonder (Terrence Malick - 2012)
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Auteur:  Tetsuo [ 02 Mai 2013, 08:54 ]
Sujet du message:  Re: To the Wonder (Terrence Malick - 2012)

David Swinton a écrit:
Si le film a réussi à toucher profondément des spectateurs, le problème se trouve chez ceux qui n'ont pas réussit à être touché. C'est leur honte, leur cynisme, leur vision du cinéma qui est en cause. Faut pas chercher. ;-) Si ça se trouve Twilight est un chef-d'oeuvre. ;-)

(je me permets d'écrire ces conneries, car la chose la plus légitime au monde est de critiquer ceux qui critique. Je ne vais pas pleurer sur leur sort. ;-) ). C'est trop facile de blâmer un film. Et c'est un droit. Mais souvent c'est pas très constructif. Parfois la critique ne crée rien d'autre que des derniers mots, parce qu'il faut bien en écrire, qu'il faut bien s'élever face à ce qu'on ne comprend pas. Toujours avec la certitude que le problème vient nécessairement du film. La presse est ce qu'elle est (et je m'inclus dans le bateau).

Cela dit, elle peut continuer. Je blâmais surtout celle qui ne sauve rien.

Ton jugement négatif du film est probablement clair et lucide, autant que mon jugement de certains Nolan. Il explique ta déception. Mais faut pas m'écouter, ces temps-ci, je me questionne sur l'utilité d'une critique négative... à côté d'une critique positive qui donne envie de revoir. Moi c'est simple, je ne les lis plus. Remarque, je vais probablement écrire du négatif prochainement. :lol: Mais je suis conscient que ça sert pas à grand chose, même de manière constructive. Ça profite à qui? What's the point? :shock: D'ailleurs, quand je vois un mauvais film, je n'écris presque plus. Ça frustre ceux qui ont aimé de toute façon. ;-)


Une critique positive n'est pas plus légitime qu'une critique négative juste parce qu'elle défend le film. Ce qui compte dans une critique c'est l'avis qui est émis, bon ou mauvais, qui reflète une pensée, une réflexion. Et la passion et l'émotion ne sauraient tenir lieu d'argument : on peut être ému de choses totalement tocs. Notre émotion elle-même peut être toc. Ceux qui ont critiqué le film ont au moins tenté de construire un avis là où toi tu te contentes de ta propre exaltation dont on se fout quand même un peu. Et dire que ça sert à rien de dire du mal d'un film pour tenter de le défendre, c'est pas la chose la moins naze que j'ai lu sur ce forum. Mais bon, comme tu dis, faut pas t'écouter ces temps-ci...

Auteur:  Amandine840 [ 02 Mai 2013, 09:08 ]
Sujet du message:  Re: To the Wonder (Terrence Malick - 2012)

Tout à fait d'accord avec David Swinton une critique peut être positive comme négative. Ça reste dans la limite de la liberté d'expression ;)

Auteur:  Slacker [ 02 Mai 2013, 12:50 ]
Sujet du message:  Re: To the Wonder (Terrence Malick - 2012)

Sans parler de la faim dans le monde.

Auteur:  Tetsuo [ 02 Mai 2013, 13:46 ]
Sujet du message:  Re: To the Wonder (Terrence Malick - 2012)

lol

Auteur:  David Swinton [ 02 Mai 2013, 14:17 ]
Sujet du message:  Re: To the Wonder (Terrence Malick - 2012)

Déjà-vu a écrit:
Deux choses au moins le sont comme rarement : le temps et l'espace.


Le travail sur le temps et l'espace dans To The Wonder est aussi consistant que dans Gerry. Voilà où je voulais en venir. La différence avec To The Wonder, c'est qu'on y traite d'exaltation. Mais c'est moins apprécié. Comme si ça n'avait pas sa place dans l'art.

Auteur:  Film Freak [ 02 Mai 2013, 14:19 ]
Sujet du message:  Re: To the Wonder (Terrence Malick - 2012)

David Swinton a écrit:
Déjà-vu a écrit:
Deux choses au moins le sont comme rarement : le temps et l'espace.


Le travail sur le temps et l'espace dans To The Wonder est aussi consistant que dans Gerry. Voilà où je voulais en venir. La différence avec To The Wonder, c'est qu'on y traite d'exaltation. Mais c'est moins apprécié. Comme si ça n'avait pas sa place dans l'art.

Arrête de projeter des choses sur les gens qui n'ont pas apprécié...

Auteur:  David Swinton [ 02 Mai 2013, 14:41 ]
Sujet du message:  Re: To the Wonder (Terrence Malick - 2012)

Tetsuo a écrit:
Une critique positive n'est pas plus légitime qu'une critique négative juste parce qu'elle défend le film.


Ce n'est pas ce que j'ai dit. Je parle plutôt d'utilité. Une critique négative ne m'a jamais, au grand jamais, aidé à reconsidérer négativement un film que j'avais aimé. Parcontre, une critique positive et constructive qui ouvre une possibilité de lecture différente de mon point de vue m'a toujours aidé à apprécier un film d'avantage à la seconde écoute. Je dois avouer que ce forum m'a beaucoup aidé à reconsidérer A.I. (que je n'avais pas beaucoup apprécié à la première écoute). Merci Qui-Gon. ;-)

Tetsuo a écrit:
Et la passion et l'émotion ne sauraient tenir lieu d'argument : on peut être ému de choses totalement tocs. Notre émotion elle-même peut être toc.


Donc l'appréciation positive et l'exaltation, c'est nécessairement toc?

La déception et la frustration devant un film peut être tout aussi toc, même avec l'analyse la plus chirurgicale et argumenté possible. Il n'y a pas de limites à l'auto-persuasion.

Tetsuo a écrit:
Ceux qui ont critiqué le film ont au moins tenté de construire un avis là où toi tu te contentes de ta propre exaltation dont on se fout quand même un peu.


T'es quand même barré de me dire ça. J'essaie de construire un avis depuis au moins une dizaine de posts. Dis tout de suite que je perds mon temps. Ou bien relis.

Et toi, il est où ton avis construit sur le film?

Baaah! De toute façon, ça ne change rien. C'est tellement toc tout ça. :wink:

Tetsuo a écrit:
Et dire que ça sert à rien de dire du mal d'un film pour tenter de le défendre, c'est pas la chose la moins naze que j'ai lu sur ce forum.


Ça profite à la personne qui l'écrit. C'est l'envie de partager son bad trip. Mais pour quelqu'un qui lit, c'est plus de la curiosité morbide. En plus, ça met de mauvaise humeur.

Auteur:  David Swinton [ 02 Mai 2013, 14:44 ]
Sujet du message:  Re: To the Wonder (Terrence Malick - 2012)

Film Freak a écrit:
Arrête de projeter des choses sur les gens qui n'ont pas apprécié...


Ok, je m'arrête ici. Je visais simplement les nombreuses critiques qui dénonçait le côté exalté de l’entreprise.

Auteur:  inderweltsein [ 03 Juil 2013, 14:30 ]
Sujet du message:  Re: To the Wonder (Terrence Malick - 2012)

Sortie vidéo annoncée pour le 2 octobre.

DTS-HD Master Audio 7.1 pour le Blu-Ray.
Dolby Digital 5.1 pour le DVD.

Un livret de 24 pages avec le BluRay.

Les bonus sont en revanche peu surprenant:
- interview (d'origine StudioCanal vraisemblablement) d'Olga Kurylenko
- making of (déjà connu)
- bande-annonce

Auteur:  Déjà-vu [ 03 Juil 2013, 14:33 ]
Sujet du message:  Re: To the Wonder (Terrence Malick - 2012)

inderweltsein a écrit:
Sortie vidéo annoncée pour le 2 octobre.

Alors que je comptais acheter le Blu-ray cette semaine. Au moins on devrait avoir un master sans sous-titres incrustés.

Auteur:  JeanJacquesSchool [ 10 Juil 2013, 17:09 ]
Sujet du message:  Re: To the Wonder (Terrence Malick - 2012)

On peut dire de Malick ce que Cézanne disait de Monet; à savoir que c'est essentiellement un œil,.. mais bon dieu quel œil! Et Emmanuel Lubezki,.. quel iris! Je suis en désaccord avec la plupart des commentaires que j'ai pu lire au sujet du film (pas spécialement sur ce forum mais en général), à savoir qu'il s'agirait d'un film mineur, un "tree of life miniature". Le film est tout autant ambitieux que the tree of life. Formellement une splendeur, avec une esthétique de la fragmentation qui en agace beaucoup, mais que Malick conduit ici à mon avis au firmament. Malick n'est pas seulement le cinéaste de la lumière (divine), c'est aussi et surtout le cinéaste de la coupe, le Yves-Saint Laurent du jump-cut, avec un montage qui ne raconte rien mais qui enroule et enveloppe ses personnages ,et les corps. C'est la clé de ce cinéaste; Malick n'est pas un conteur, il ne développe rien, ni l'intrigue, ni la psychologie de ses personnages, il les enveloppe, les coupes, les superpose et les agrafe; c'est le couturier de la sensation, et de la réminiscence. Ses plans et ses intrigues ne sont que des silhouettes, jamais à l'abris d'une coupe, brutale souvent, mais aussi étrangement sublime. To the Wonder est un labyrinthe tricoté sur le fil, un fil fragile, parfois à la frontière du ridicule, dans lequel on se perd souvent, dans l'agacement, dans la splendeur surtout. C'est à mon sens la quintessence du film choral, ce qu'un vrai film choral devrait être, polyphonique mais dans tous les sens. Dans tout les sens. A ce titre, la dernière demi-heure du film est vraiment une merveille, et le film ne nous ment pas de ce point de vue; après un voyage éprouvant on y est, To the Wonder. Surtout derrière un film soit-disant niais, si l'on explore les diverses couches de ce film fascinant, on trouvera un commentaire, en filigrane, esquissé et à peine visible, sur l'amour bien sur, mais aussi un commentaire social plus profond et subtil qu'il ne parait.

6/6

Auteur:  Jack Griffin [ 10 Juil 2013, 17:27 ]
Sujet du message:  Re: To the Wonder (Terrence Malick - 2012)

JeanJacquesSchool a écrit:
Malick n'est pas seulement le cinéaste de la lumière (divine), c'est aussi et surtout le cinéaste de la coupe, le Yves-Saint Laurent du jump-cut, avec un montage qui ne raconte rien mais qui enroule et enveloppe ses personnages ,et les corps


Pas vraiment d'accord puisque le montage est signifiant, du style "chapeau de paille-paillasson" avec des références et sous référence à n'en plus finir pour the Happy few (le jump cut qui passe du Bd Saint Michel au Mont saint Michel, la statue de la liberté au luxembourg pour nous emmener aux US, l'italienne qu'on fait venir pour dire plusieurs fois "La vie est un songe" ou encore le soleil qui se lève à Versailles, demeure du roi soleil). C'est blindé de clin d'oeil. D'ailleurs je pense pas que Malick serait à l'aise sur du terrain moins "balisé".

Auteur:  JeanJacquesSchool [ 10 Juil 2013, 17:34 ]
Sujet du message:  Re: To the Wonder (Terrence Malick - 2012)

Ce que je veux dire par la c'est que contrairement à la majorité des films, le montage chez Malick n'a pas pour fonction de relier ou de faire la jonction entre deux séquences, deux scènes, ou deux intrigues. Ce n'est pas un montage narratif. Pas dans le sens standard du terme en tous cas .En tous cas c'est un montage émotif avant d'être narratif, un montage qui s'est émancipé de l'intrigue.

Auteur:  JeanJacquesSchool [ 10 Juil 2013, 19:39 ]
Sujet du message:  Re: To the Wonder (Terrence Malick - 2012)

Ceci dit tu a raison jack griffin sur les références, je n'avais même pas noté à la vision du film. Cela confirme certaines hypothèses que j'évoquais avec un ami sur la construction des films de Malick qui sont sans doute plus construit qu'ils n’en ont l'air. Il semble que surtout depuis the Tree of life, Malick s'inspire pour la structure de ses films, de structures musicales, notamment de la structure des symphonies, le plus souvent de forme-sonate, en général en 3 ou 4 mouvement, mais la forme sonate en elle-même est une forme subdivisé en section , avec des expositions thématiques, des réexpositions, etc.. cela m'étonnerait que Malick la respecte à la lettre mais je pense qu'il s'inspire en général de la "texture" musicale pour le rythme et le déroulement de the Tree of life et To the wonder. Une texture souple, fluide, constamment en mouvement. Je crois qu'il n'est pas très loin des expérimentation d'un cinéaste comme Walter Ruttman dans les années 20 avec des films comme 'Berlin, symphonie d'une grande ville'. J'aime beaucoup également l'hypothèse d'un article américain que j'ai lu, et qui considère To the Wonder comme un ballet. Il y'a beaucoup d'élément crypté dans le film qui étayent l'hypothèse, le fait que Kurylenko danse tout le temps (pendant un moment on se croirait presque dans le Pina Bausch de Wenders!), surtout il y'a une scène ou elle range des chaussons de ballerine (avec si je me souviens des extraits de Tchaikovski) qui corrobore encore l'hypothèse de sous-références pour Happy Few. Il y'a en tous cas une volonté chorégraphique certaine dans la mise en scène, ne serait que dans la caméra qui 'valse' presque constamment. C'est un véritable "duo" très sensuel entre la caméra et kurylenko.

Auteur:  Karloff [ 10 Juil 2013, 22:07 ]
Sujet du message:  Re: To the Wonder (Terrence Malick - 2012)

Beau texte et je souscris totalement sur la dimension musicale de son travail, d'ailleurs je retrouve l'impression de vague, de flux et de reflux que l'on éprouve à l'écoute de Gorecki ou Arvo Part.

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