David est ergothérapeute. Il exerce depuis peu dans une riche clinique suisse. Alors que, un matin, il manque une de ses collègues à l'appel, on lui confie une patiente à accompagner pour une course en ville : Madame Hansen-Bergmann. D'abord prudent et respectueux du protocole médical, David se montre procédurier. Mais au fur et à mesure qu'il côtoie sa patiente, sa curiosité grandit : tant de provocation et d'insolence, mêlées à de si soudaines vagues de détresse et de chagrin inexpliquées, ne peuvent cacher qu'un grand traumatisme. Ils ne reviendront pas à l'heure prévue…
J'admire énormément Alexandre Astier, j'adore Kaamelott de bout en bout, jusque dans les orientations plus couillues des saisons 5 et 6, qui s'écartent du format initial pour délivrer quelque chose de plus fort, quitte à laisser une partie des fans sur le carreau. Je trouve qu'en plus d'être excellent dialoguiste, c'est un excellent directeur d'acteurs, qui sait où il veut aller. Ce mec s'occupe de tout: scénario, dialogues, réalisation, montage et musique. C'est pas une question d'orgueil, mais il s'approprie son projet du début à la fin, et je trouve ça très fort. J'admire.
Seulement voilà c'est la force et la faiblesse de son premier long métrage. On sent qu'il a voulu se démarquer de l'image de Kaamelott (à part comme d'habitude des dialogues qui font mouche). Les points forts que j'évoquais précédemment se retrouvent ici: l'écriture aux petits oignons, et des acteurs parfaits.
Seulement voilà, on est ici dans le cadre d'un drame psychologique assez faible, avec quelques pointes d'humour réussies. Un film qui a un peu le cul entre deux chaises: on n'est jamais complètement dans une comédie, et le côté dramatique est malheureusement pas original pour un sou, jamais Astier ne transcende son sujet de départ. La scène de la piscine est à ce propos assez représentative du syndrôme entre-deux: le début est très drôle et franchement barée, la fin tombe malheureusement dans un pathos pas très habile.
Bon après ça reste un bon premier long métrage, malgré un rythme posé. Les personnages secondaires sont très bons (le directeur de l'hopital, le beau-frère), la confrontation Astier-Adjani bien foutue (contrairement à ce que j'ai pu lire ailleurs je ne trouve pas que les dialogues incisifs d'Astier sonnent faux dans la bouche d'Adjani)
J'admire la volonté de surprendre, d'aller sur un terrain où on ne l'attend pas, mais je dois admettre que c'est pas la réussite que j'attendais.
4/6 de vendu
Les détracteurs d'Astier vont détester.