Koji, jeune étudiant photographe, accepte un jour la commande d’un client qui lui demande d’espionner son amie. Cette mission va bouleverser la vie de Koji et changer son rapport avec les femmes, notamment celles qui lui sont proches : Miyu, son amie d’enfance et confidente et Misaki, la fille de sa belle-mère.
Je découvre le cinéaste Shinji Aoyama avec ce film malheureusement mineur (Eureka étant sa plus grande réussite à ce jour dit-on un peu partout). C'est un beau film mineur tout de même, avec un récit qui n'avance pas mais tisse plutôt un réseau de personnages s'articulant autour de Koji, un jeune apprenti photographe un peu benêt qui semble être le premier spectateur du film tant il n'agit quasiment jamais sur son déroulement. Les liens entre ces personnages apparaîssent au compte-goutte et lorsque les connexions se créent progressivement, le film se fait plus touchant et complexe, mais sans jamais aboutir à quelque chose si ce n'est à l'étrange rencontre de la légèreté et de la gravité. Tokyo Park montre une ville apaisée à travers ses parcs, il montre surtout des habitants tracassés, que ce soit par des peines de coeur, un deuil à surmonter, un famille à recomposer, par l'incommunicabilité aussi. Sur la mise en scène et la science du cadre, il n'y a rien à redire, Aoyama gère et Tokyo Park fait parfois penser aux films réalistes de Kiyoshi Kurosawa (hélas sans la petite étincelle finale de Tokyo Sonata), pour son thème de la solitude urbaine notamment. Un beau film "choral" pourrait-on dire. 4/6.