L'histoire vraie d'un homme ordinaire qui gagne le cœur d'une reine et démarre une révolution. Centré sur le triangle amoureux constitué par Christian VII, roi cyclothymique et débauché, l'idéaliste Struensee, médecin imprégné de la pensée des Lumières, et la jeune reine Caroline Mathilde, Royal Affair relate l'épopée d'idéalistes audacieux qui, vingt ans avant la révolution française, risquèrent tout pour imposer des mesures en faveur du peuple.
Gros carton à Berlin (prix du scénario et d'interprétation masculine pour David Dencik en roi du Danemark fou, qui mène la politique du pays comme on joue au théâtre en se faisant manipuler par tout le monde, du cabinet royal qui le prend pour l'idiot du village comme de son médecin joué par Mikkelsen qui en profite pour apporter les premiers progrès sociaux au dam de la noblesse qui va tout faire pour le dégommer), A royal affair est un modèle de film de costume classique, pas foncièrement original mais très pêchu dans son faux classicisme et bien exécuté. Se libérant d'un côté XVIIIe guindé par des dialogues cul et orduriers, il imprime surtout une grande Histoire absolument passionnante, même si on se passionne plus pour l'arrivée des Lumières en loucedé en profitant de la faiblesse et l'idiotie d'un roi débile là par état de fait dont on s'accomode comme on peut que pour la plus banale histoire d'adultère, avec un sens du détail et de la reconstitution superbe, sans oublier un trio de comédiens au sommet. En tout cas, entre ça et les adieux à la reine, c'est clair qu'il y avait pas photo.
4/6