The Man from Laramie en VO.
Will Lockhart, un inconnu venu de Laramie, convoie des marchandises vers un village du Colorado jouxtant les terres Apaches, où une colonne de l'armée a récemment été décimée par les indiens... Il apprend vite, et à ses dépens, que le territoire où il arrive vit sous le joug d'un propriétaire tyrannique.
C'était tombé au programme du bac ciné, ce qui m'avait étonné, Anthony Mann évoquant pour moi un de ces noms de réals outsiders du panthéon Hollywoodien, aux côté des Mervyn Leroy, des William Wyler, des Victor Fleming... C'est peut-être sa seule réussite, je sais pas, mais ce western est en tout cas superbe. Un canevas shakespearien sans l'étau du tragique, des héros vieillissants sans la désillusion et le goût du crépusculaire : c'est un équilibre improbable et idéal qui a été trouvé ici, un regard apaisant presque compatissant pour un récit qui tente par tous les moyens d'éviter l'avènement de la violence, qui parlemente, qui tente de calmer le jeu (même si celui-ci s'empire finalement bien plus qu'on ne pourrait l'attendre). Aussi sobre et calme que son personnage mystérieux, nimbé d'une poésie discrète (le rêve prémonitoire, les paysages tranquillement infinis...), le film ne paie à première vue pas de mine sous ses allures très modestes, mais il agrippe sans que l'on s'en rende compte et ne lâche plus.
C'est beau, c'est humain, c'est passionnant, ça bénéficie d'une des BO les plus belles que j'ai pu entendre dans le ciné américain classique... Direct dans mon top antiquaire de l'année, direct un de mes westerns préférés, et je vous le conseille à tous, c'est formidable.
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Le DVD : je précise en passant, parce que c'est pas tip top. Le vieux DVD Columbia/tristar (qui semble être le même que l'américain, et la seule édition dispo, mais je vais vérifier) a plusieurs problèmes, à commencer par un souffle audio hyper envahissant. Ça passe avec un denoiser si vous regardez sur ordi, mais c'est chiant. La compression est par moments assez méchante (même si la richesse des couleurs est respectée), et le cinémascope semble souvent trop aplati... Bref, pas idéal, mais si vous avez le lecteur qu'il faut pour faire les petits réglages nécessaires, allez-y quand même, le film en vaut vraiment le coup.