Un vendredi soir, après une soirée arrosée chez ses amis, Russell décide de sortir dans un club gay. Juste avant la fermeture, il rencontre Glen et finit par rentrer avec lui. Mais ce qu'il avait pensé n'être qu'une aventure d'un soir va finalement se transformer en toute autre chose. Lors de ce week-end rythmé par les excès, les confidences et le sexe, les deux hommes vont peu à peu apprendre à se connaître. Une brève rencontre qui résonnera toute leur vie...
Ce film jouit d'une certaine réputation auprès de la communauté gay depuis sa sortie sur les écrans anglais et on comprend vite pourquoi. Quand on parle de films homo, on tombe vite dans deux travers: Soit le film de folle extravaganza let me be a drag queen youhou les copines, soit le film restez la main dans votre ben on va vous montrer une bombasse bodybuildée prendre sa douche à la quinzième bobine promis. Variante, le biopic incarné par des gay4pay à la Harvey Milk ou Brokeback mountain pour permettre à des comédiens hétéros de décrocher un oscar. Là, l'ambition du film d'Andrew Haigh, par ailleurs monteur sur quelques films de Ridley Scott comme Gladiator ou la chute du faucon noir (ce qui ne se sent pas DU TOUT), est toute autre: montrer le plus sincèrement possible les relations humaines entre deux hommes qui se rencontrent et où nait un sentiment amoureux. Et le film sonne évidemment souvent juste meme si ça reste un film de chambre (les quelques plans jolis sont des paysages à l'aube depuis la fenetre, ou cette meme fenetre allumée dans un HLM la nuit tombée) où circule surtout la parole entre un garçon un peu névrosé et un autre un peu closeté. Ca m'a fait penser à Poursuite de Marina Deak qui m'avait juste insupporté, tout juste Haigh filme moins de traviole, et lui réussit à filmer les scènes de sexe et de drogue en en faisant quelque chose d'intime et pas racoleur. Mais là dans le contexte, meme si on reste dans du tout petit film, il y a quelque chose de plaisant, et qui à sa petite échelle a clairement son utilité dans sa manière de faire évoluer les regards.
4/6